23 février 2012

Vie syndicale et stages

CAPA d’installation des agrégés du 18/01/12

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Cet article n'est probablement plus d'actualité

Cette CAPA est installée dans un contexte exceptionnel où les dossiers d’actualité sont lourds de conséquences pour notre métier, la vie professionnelle de nos collègues et l’avenir du service public de l’Éducation nationale, à l’issue du renouvellement général des instances lors des élections d’octobre dernier.

1°) Les élections professionnelles d’octobre

Un vote par internet imposé autoritairement, des modalités et des procédures complexes, un calendrier précipité, des failles techniques ont abouti à priver de leur droit d’élire leurs représentants bon nombre de collègues et en ont découragé beaucoup d’autres.
La baisse du taux de participation (moins de la moitié contre près des 2/3 en 2008) n’a pas cependant modifié la représentativité syndicale dans le corps des agrégés ; la liste présentée par le SNES, le SNEP et le SNESup recueille 53% des suffrages qui ont pu s’exprimer et remporte le siège supplémentaire que comportera désormais la CAPA. Et forts de cette représentativité confortée, nous vous demandons instamment de mieux écouter la profession dont nous sommes ici les porte-parole.

2°) Carrières et évaluation

Le projet de réforme de l’évaluation des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation s’inscrit dans le nouveau « management » de l’Éducation nationale.

Nous sommes loin d’un projet d’évaluation formative constituant une aide à l’exercice du métier d’enseignant, loin des principes d’équité et d’égalité de traitement. Non seulement ces projets n’améliorent pas le dispositif actuel mais, ils font disparaître toute référence à un barème (fondé sur la double notation) qui malgré ses imperfections constitue un repère pour toute la profession dans les opérations d’avancement. C’est bien plus une vision du système éducatif fondée sur la « performance » individuelle et la mise en concurrence que portent ces projets, contre l’efficacité collective et loin des exigences pédagogiques que la lutte contre la difficulté scolaire impose.

Au final, c’est moins de transparence et plus d’arbitraire, moins d’équité et plus de concurrence.

Ces projets nient la dimension pédagogique, essentielle dans l’activité professionnelle.
Faire du chef d’établissement l’unique évaluateur relève d’une ignorance voulue et d’un mépris inouï de la réalité de nos professions.

Une telle évolution, qui reviendrait à marginaliser le rôle de l’inspection pédagogique, interroge nécessairement quant à l’attention portée par ce gouvernement à l’acte d’enseignement lui-même : si nos missions visent à la construction d’une culture commune, au moyen d’œuvres humaines que l’on estime important de transmettre à une génération donnée, au moyen des modes de pensée, d’expression, de création que les élèves sont censés s’approprier, alors il est opportun d’évaluer d’abord le travail des professeurs sur la base de leur activité pédagogique et didactique, en se fondant sur l’avis de pairs de la discipline : les IPR ou les IG. Le chef d’établissement est-il d’ailleurs le mieux à même de proposer accompagnement, formation ou évolutions professionnelles ?
En confiant la responsabilité de l’évaluation de tous les professeurs au seul chef d’établissement, le gouvernement prend la responsabilité de marginaliser l’enseignement dispensé aux élèves au profit d’autres activités, immédiatement appréciables par l’administration : implication dans la vie collective de l’établissement, présence auprès des parents et des partenaires, participation à des projets divers visant à améliorer l’image de marque de l’établissement, acceptation de missions antérieurement dévolues à d’autres catégories de personnels...
Si certaines de ces activités ont leur utilité et peuvent être prises en compte dans le cadre d’une évaluation administrative, elles ne reflètent pas l’essence de nos missions.

En confiant la répartition de mois de réduction d’ancienneté au chef d’établissement, on introduit en outre la concurrence entre collègues au cœur même du collectif de travail. La qualité du travail en équipe est pourtant un élément central de la réponse aux difficultés scolaires.

3°) La revalorisation de nos professions et de nos métiers

Pour le SNES, la revalorisation du métier d’enseignant doit être un point essentiel de la politique du gouvernement. Elle doit passer par une amélioration des conditions de travail et d’emploi. La diminution du nombre d’élèves par classe en est un des éléments. Un autre point consisterait en l’amélioration des conditions d’affectation tant sur poste fixe (en limitant les postes à compléments de service) que sur poste en ZR (en diminuant la taille des zones et en améliorant les modalités d’affectation).
Nous voulons que les affectations respectent les qualifications et les missions de chacun.

La revalorisation du métier ne saurait exister sans une réelle revalorisation salariale.
Nous voulons une revalorisation des traitements indiciaires, une carrière à un rythme unique parcourue en vingt ans et intégrant les indices de l’actuelle hors classe dans la classe normale.

A l’occasion de l’élévation du niveau de recrutement des enseignants, juste reconnaissance de la qualification nécessaire pour enseigner, les restrictions budgétaires ont conduit le gouvernement à supprimer les emplois de stagiaires. C’est pour cela que le Ministre a imposé aux stagiaires, contre l’avis unanime des personnels, un alourdissement considérable du temps d’enseignement, amputant ainsi d’autant leur formation professionnelle.
Nous voulons le rétablissement d’une véritable formation professionnelle.