Le 1er février, on répond par la grève aux provocations de la ministre !

Amélie Oudéa-Castéra ne se contente pas d’être une ministre de l’éducation à mi-temps. Non seulement, elle est camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA , mais elle méprise aussi l’enseignement public.

La ministre crache dans la soupe !
Comme si scolariser ses enfants dans le très catholique collège Stanislas (suspecté de dispenser un enseignement autoritariste, sexiste et homophobe) n’était pas en soi une faute, elle ose attaquer de plein front l’école publique, en raison du « paquet d’heures non remplacées », pour se justifier.

Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude !
En effet, c’est ce que dit l’adage de droit latin. La Ministre, pourtant membre de la majorité présidentielle, oublie qu’elle est comptable de la dégradation de la qualité de l’enseignement : suppression de postes, atomisation du lycée et bientôt du collège et surtout assèchement continu du vivier des remplaçants.

Extinction ?
Le Snes-Fsu a estimé, pour notre académie, que le volant des TZR devrait être de 8% des titulaires, soit 1300 personnes.
De 2021 à 2023, le nombre de TZR, déjà insuffisant dans notre académie, est passé d’un effectif de 839 à 556 : une chute de 33,74% ! De quoi scolariser des cohortes entières au collège Stanislas, si on suit le raisonnement de la Ministre.

Rébellion !
Cette catastrophe éducative, qui s’accompagne d’un recours massif à la précarité, n’est pas une fatalité mais un choix assumé.
Il faut donc une autre politique.

Rappelons à ce gouvernement les personnels ne se payent pas de slogans ou de fausse contrition. Ils exigent :

  • du respect
  • des moyens à la hauteur des besoins
  • le retrait de la réforme du collège
  • l’abrogation de la réforme Blanquer des lycées
  • la hausse des salaires et pensions.

Toutes et tous en grève et manifestations le 1er février !

En 2024, on se souhaite de gagner !

L’année 2023 se termine sur une crise d’une ampleur inégalée. En effet, toute honte bue, le gouvernement multiplie les signaux en direction de la droite et  l’extrême droite, dans tous les domaines.

L’adoption de la loi immigration est une débâcle idéologique et nombre de ses dispositions vont affecter nos élèves. La refonte de l’AME, la remise en cause du droit du sol et du regroupement familial vont non seulement compliquer leur vie quotidienne mais aussi étendre le climat de suspicion et de défiance. Il n’est pas bon pour la cohésion sociale de créer, dans une même classe , des catégories de jeunes distinctes, alors qu’ils sont tous nés en France.

Le gouvernement arrive ainsi au bout de sa logique du bouc émissaire : les étrangers, après la stigmatisation des chômeurs, des assurés sociaux, des fonctionnaires, des grévistes etc.

Dans l’Éducation, Gabriel Attal multiplie martialement les gesticulations et les coups de menton, pour surjouer le retour de l’autorité. En réalité, celui qui se pose en défenseur de la profession poursuit la politique de Blanquer. Les enseignants continuent à être pris pour cibles et doivent se battre, comme à Argenteuil, pour être écoutés.

Les annonces démagogiques sur le redoublement, les groupes de niveaux ou le calendrier du bac ne sont pas à la hauteur du besoin abyssal de formation révélé par l’enquête Pisa. Pas plus que le Pacte n’est une réponse à la crise du remplacement, du recrutement et de l’attractivité.

Pour toutes ces raisons, le début d’année sera décisif pour nos salaires et nos métiers. Le Snes-Fsu donne déjà rendez-vous à la profession le 1er février, journée intersyndicale de grèves et de manifestations, et souhaite à chacune et chacun énergie et détermination pour 2024 !

D’inquiétants reculs

Après le meurtre d’un professeur à Arras, les déclarations de sympathie aux enseignants ont vite cédé la place à toute une politique réactionnaire.

Réforme du collège
Les mesures prises sans concertation pour le collège désorganisent les enseignements et la scolarité des élèves. De plus, on assiste à un véritable plan social, visant les professeurs de technologie.
Le ministre instrumentalise le résultat des évaluations nationales pour suggérer des pistes inefficaces et réactionnaires : des groupes de niveaux sur toute la scolarité au collège. Tous les chercheurs ont montré qu’il s’agissait d’une mesure inefficace et susceptible d’aggraver les inégalités.

Les lycées en détresse
Les incohérences du calendrier et des programmes ont conduit le gouvernement à proposer des arrangements cosmétiques qui ne règlent en rien les problèmes : programmes infaisables, maintien du contrôle continu, course à la note. De même, le maintien de Parcours Sup relève du même dogme libéral.
En lycée professionnel, le gouvernement entend toujours imposer sa réforme, malgré l’opposition quasi unanime de la profession qui débouche sur une journée d’action le 12 décembre (rassemblement devant l’IA, 10 h 30, Valence).

Remplacement, pacte et « gestion du stock »
La question du remplacement n’est toujours pas réglée, faute d’une réelle politique, ambitieuse de recrutement et d’attractivité. Le pacte s’avère un échec et conduit à de nombreuses dérives dans les collèges et lycées de la Drôme : discontinuité pédagogique, absurdité des remplacements hors discipline, séances occupationnelles et ludiques. En outre, le rectorat fait la chasse aux heures perdues et entrave notre liberté pédagogique. Il invente des remplacements en virtuel en y contraignant des TZR et des contractuels.
Plus que jamais, les personnels sont gérés comme un « simple stock » disponible au mépris de leur droit et au détriment des apprentissages des élèves.

Toujours pas de revalorisation
Dans ce contexte de pénurie et de désaffection , le ministère continue à ignorer les revendications salariales des différentes catégories de personnels éducatifs. Il verse des larmes de crocodile sur le sort des élèves privés de cours, sans se donner les moyens d’attirer des personnels. Dans le même temps, le gouvernement prévoit une réforme des modes de rémunération pour imposer le mérite et l’indemnitaire au détriment de l’indiciaire.

Offensive réactionnaire
Outre cette politique réactionnaire conduite par le gouvernement, on assiste à une offensive généralisée contre les enseignants , contre l’éducation. On ne compte plus les pressions de parents d’élèves, et on note dans le paysage, la tenue au Sénat d’un colloque intitulé parents vigilants.
À chaque fois, les cibles sont les mêmes : ce sont les personnels accusés de laxisme, d’absentéisme, voire d’incompétence.

Réagissons !
Face à l’aggravation des conditions de travail, face à l’offensive réactionnaire, ne restons pas isolés.
Réorganisons-nous collectivement partout dans le cadre du SNES-FSU  .

La FSU engagée pour un cessez-le-feu à Gaza

Face à la gravité de la crise et à l’urgence, la FSU et ses sections départementales se sont mobilisées pour la paix.

Dès le 28 octobre, la FSU a diffusé un communiqué pour un cessez le feu à Gaza, suivi d’un appel à participer aux rassemblements organisés partout en France à l’appel du CNPJDPI (Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens) le 4 Novembre. 

A Valence, à ces deux occasions, ce sont plus de 400 personnes qui se sont rassemblées sur la place du champ de Mars.

Parallèlement, le 18 novembre, la CGT, la FSU et Solidaires ont publié un appel commun à mettre fin à la punition collective infligée par le gouvernement israélien à la population civile de Gaza depuis les attaques terroristes du 7 octobre.  Les trois organisations syndicales ont appelé les travailleurs et travailleuses et plus globalement la population à manifester massivement le 18 novembre pour le cessez-le-feu immédiat et l’arrêt du blocus de Gaza, des bombardements et des déplacements forcés de la population, pour la protection du peuple palestinien, la liberté d’expression et de manifestation, le respect des libertés démocratiques fondamentales, la libération des otages et des prisonniers, une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens.

A Valence, ce sont encore 400 personnes environ qui, au départ du Champ de Mars, ont marché jusqu’à la préfecture.

La FSU reste mobilisée pour défendre l’exigence de paix dans la justice et le respect des droits du peuple palestinien et israélien.

CDEN du jeudi 9 novembre 2023

Jeudi 9 novembre avait lieu le CDEN (Comité Départemental de l’Education Nationale) « bilan de rentrée » de la Drôme. La délégation FSU a dénoncé dans sa déclaration liminaire (lire en fin d’article) tous les dysfonctionnements de cette rentrée chaotique (manque d’enseignants et de personnels administratifs, personnels sans contrats et sans salaires), toutes les dérives du Pacte (chefs d’établissement distribuant des briques au mépris du texte originel) et du RCD (dimension occupationnelle de ce dispositif, non-sens pédagogique) sans oublier le manque de moyens prégnant pour mener à bien nos missions, se traduisant par des effectifs toujours trop élevés. Sur tous ces sujets, la délégation FSU est revenue à la charge en séance à de multiples reprises.

À cela, l’institution nous a opposé une présentation idyllique où tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes et où l’Éducation Nationale a, dixit notre DASEN, une grande ambition pour l’école. On nous a alors énoncé les priorités pour l’école :

  • Élever le niveau,
  • Une école des droits et des devoirs,
  • Une école qui donne confiance.

Que d’éléments de langage !

C’est ainsi que notre institution compte devenir une École « qui instruit, qui émancipe et qui protège ».

► Elle a prévu d’élever le niveau en proposant des stages de français et de mathématiques pour les Professeur·es des Écoles, certainement aussi incompétents que leurs collègues du Second Degré qu’ils peuvent également remplacer en 6ème.

 ► Elle a prévu un retour aux fondamentaux « lire, écrire et compter » pour devenir de la chair à patron et à l’ordre, avoir le « droit » de se taire et le « devoir » d’obéir.

Belle vision droitière et réactionnaire !

► De quelle ambition nous parle-t-on quand, au lieu d’envisager de donner une respiration aux classes en en diminuant les effectifs puisque la démographie nous le permettrait, on envisage de supprimer des postes : 2500 postes en moins au budget 2024 !

► De quelle ambition nous parle-t-on quand on n’envisage pas une réelle revalorisation salariale du métier, quand on continue de dégrader nos conditions de travail en nous « invitant » désormais à des formations en dehors de notre temps de travail le soir et le mercredi après-midi !

► De quelle ambition nous parle-t-on quand on envisage de baisser le niveau du concours sans préparation aucune !

La FSU a réaffirmé son ambition pour une école des savoirs plus juste et émancipatrice pour toutes et pour tous, une vraie ambition qui demande des moyens et non des annonces démagogiques dans les médias.

DL-FSU-CDEN-9-novembre-2023