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Le Réseau Education sans Frontières s’est constitué en juin 2004 au niveau national et un an plus tard dans notre département. La FSU et deux de ses syndicats, le SNUIpp et le SNES, en sont partie prenante, avec d’autres organisations syndicales, des associations et de simples citoyens...
Le réseau a pour objectif de construire des mobilisations autour des jeunes scolarisés de familles sans papiers. Si les parents sont en situation irrégulière, un mineur n’est jamais sans papiers. Les enfants bénéficient des droits fondamentaux à l’éducation et à l’accès à l’instruction, les jeunes majeurs scolarisés aussi. L’action du RESF repose sur l’affirmation de ces droits : tout élève qui a commencé des études en France, de la maternelle à l’université, doit pouvoir les mener à terme sur notre territoire. Un but à atteindre : aucune « chaise vide » dans une classe à la rentrée ou en cours d’année scolaire.
De nombreux collectifs d’écoles existent dans le cadre du RESF pour protéger des enfants menacés d’expulsion avec leurs familles, pour les aider dans leurs démarches afin d’obtenir des autorisations de séjour, des régularisations. Notre interrogation est la suivante : comment élargir ce travail dans les établissements de second degré du département, alors que la proximité avec les familles n’est pas la même, que les élèves sont des adolescents et des jeunes « en construction », ne souhaitant pas parler de leur situation parfois à leurs camarades de classe, à plus forte raison à des adultes.
Face à ces obstacles réels, comment créer les conditions pour que nos élèves puissent en parler à l’interne s’ils le souhaitent, alerter en cas de difficultés ...
Comment sensibiliser les personnels (enseignants, CPE et autres intervenants de la vie scolaire, infirmier(e)s et assistantes sociales, autres ATOS, CO-PSY ...) à ces questions, diffuser des informations dans le milieu scolaire en général (tracts, brochures, journaux ...) aux parents et aux élèves.
Au delà, que faire quand un « cas » se déclare dans un collège ou dans un lycée : quels contacts prendre en urgence, à qui s’adresser, comment informer et s’organiser, comment créer un collectif ou d’un comité de soutien au jeune en danger, quelles actions mener. L’exemple de mobilisations remarquables, tel que celle menée au Lycée Mounier pour la défense d’Aghilès, peut servir de point d’appui. On fera aussi appel à l’expérience des collègues des écoles et la participation d’une responsable nationale du secteur droits et libertés de la FSU a été sollicitée.
Ces problématiques prennent encore plus d’importance dans un contexte où la politique menée contre les sans-papiers et les immigrés en général ne cesse de se durcir. Le gouvernement fixe des quota d’expulsions, multiplie les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), les incarcérations (y compris de bébés !) en centres de détention et les déportations. La chasse aux sans-papiers s’est intensifiée, conduisant des êtres humains « terrorisés » à se défenestrer et parfois à y perdre la vie. La loi Hortefeux, ministre de l’identité nationale, aggrave les conditions du regroupement familial et instaure les tests ADN. La réflexion syndicale sur la politique d’immigration et ses conséquences désastreuses est nécessaire à tous les niveaux. Ce stage syndical a l’ambition d’ y participer.