En dépit des grands discours du Ministère et des Rectorats sur les soi-disant bienfaits de la réforme 2016 du collège pour lutter contre l’échec scolaire, la nocivité de cette réforme a été partagée à l’unanimité par la quarantaine de personnes réunies ce mardi 29 septembre à l’amphithéâtre de la Maison du Tourisme (parents d’élèves et enseignants).
Alors que 160 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification, dans un contexte d’austérité qui voit exploser la paupérisation et la précarisation, alors que le collège accueille la difficulté sociale, ce n’est pas cette réforme là qui va apporter les réponses aux besoins du collège et à la lutte contre l’échec scolaire ! Les parents d’élèves présents ont formulé la nécessité de poursuivre la campagne d’information en direction des familles, tant le décryptage des différents éléments qui la compose est complexe.

Décrypter la réforme : diaporama

LES POINTS FORTS DÉGAGÉS

1- Une réforme à budget contraint qui récupère des moyens :
– diminution des horaires élèves : 6 semaines des horaires actuels supprimés sur la scolarité au collège et hors options, ce qui porte à 28 semaines d’enseignement supprimées sur l’ensemble de la scolarité obligatoire depuis la disparition du samedi matin dans le 1^er degré) ;
– disparition de toute prise en compte de dédoublements et groupes à effectifs allégés ;
– suppression des bilangues et sections européennes ;
– arrêt du financement des options (DP3, latin, grec, langues vivantes régionales)
– suppression complète des quelques heures qu’il restait pour l’aide à l’élève encadrée par les professeurs dans les établissements.

=> récupération de 2000 postes.

2 - Une réforme structurelle inédite qui génère des organisations, des horaires et des contenus différents entre établissements
– avec des horaires des disciplines au choix de l’établissement (seulement deux contraintes à respecter : le total des heures par discipline dues à l’élève sur l’ensemble de chaque cycle de trois ans et le total de 26 heures hebdomadaires (hors latin, grec et langue vivantes régionales).
– des programmes définis par cycle de trois ans, avec à charge aux personnels de répartir les contenus pour chaque année, avec pour conséquence une ventilation des programmes qui peut être différente d’un établissement à l’autre pour une même année scolaire.

3- Des dispositifs mis en place sur les horaires déjà essorés des élèves
« L’Accompagnement Personnalisé » et « Enseignements Pratiques Interdisciplinaires », pourtant appelés « enseignements complémentaires », sont à organiser sur les horaires des disciplines.

4- Une réforme idéologique qui primarise le collège et le coupe du lycée
et pour laquelle notre Ministre a été félicitée par l’OCDE en référence aux recommandations de celle-ci en matière d’organisation des scolarités qui prônent une École « moyenne » car il n’est pas besoin de tant d’experts sur le marché du travail.

5- Un réforme de gouvernance : une autonomie sans précédent donné aux établissements

près d’un quart des heures données aux établissements sont livrés aux choix de chaque établissements : horaires, contenus des enseignements (programmes et EPI) et organisations.