Déclaration liminaire lors du CDEN du 15 février 2024
Déclaration liminaire de la FSU 74 au CDEN du 15 février 2024
Il aura fallu quatre semaines de déclarations dénigrantes, mensongères et polémiques d’Amélie Oudéa-Castera pour que le Président Macron accède à la demande de la FSU de nommer une autre interlocutrice et un.e ministre de plein exercice. Le temps perdu est à la hauteur du mépris pour un ministère au bord de la rupture.
Pour autant, malgré cette nomination, la FSU n’est pas dupe de la façon dont le ministère sera géré, depuis l’Élysée et/ou Matignon, et sans concession avec les personnels. Ce long mois, dont le point d’orgue a été la forte mobilisation du 1er février et les actions des jours suivants, restera significatif de la perte de confiance des personnels envers un pouvoir politique mettant à mal la visée émancipatrice de l’École publique et les personnels qui la font au quotidien. Par ses déclarations, Amélie Oudéa-Castera aura mis au grand jour un financement et un fonctionnement de l’école privée engendrant un séparatisme social et scolaire grâce à des fonds publics, au détriment de l’École publique laissée à l’abandon. La politique éducative régressive menée depuis plusieurs années, qui s’accélère ces derniers mois, avec en particulier les mesures « choc des savoirs » et la réforme des lycées pros, n’a pour conséquence concrète que de détruire un peu plus le service public d’éducation.
Inclusion sans moyens, non remplacements chronique, effectifs bien trop élevés, droits des personnels bafoués, fermetures de classes et de postes … mais aussi absence de véritable reconnaissance salariale sont autant d’éléments qui provoquent mal être et souffrance au travail et qui nécessitent des moyens en création de postes et en revalorisation ainsi qu’une réorientation profonde de la politique éducative.
Nos écoles et établissements sont dans un état de grave tension rendant notre quotidien professionnel toujours plus difficile et parfois angoissant. Dans les écoles, les professeur
Collègues qui craquent, classes surchargées, élèves sans professeur, établissements sous tension, interrogation sur le sens de nos métiers… c’est le quotidien de l’éducation nationale.
Les premières mesures à prendre sont des mesures salariales et d’amélioration significative des conditions de travail, un plan ambitieux de recrutement de personnels en nombre avec un accompagnement de formation.
En Haute-Savoie, la FSU continuera d’appuyer la demande détendre l’indemnité de résidence à tout le département et de trouver des solutions de logements pour les agent.es.
Dans les services, les agent
Nous dénonçons également le choix d’une externalisation et d’un recours à une entreprise privée pour les services d’entretien qui obéit à un choix politique de sabordage du service public en développant un discours portant sur une diminution dite nécessaire du nombre de fonctionnaires pourtant essentiels d’autant plus que celle-ci s’accompagne d’une mobilité forcée de ces agent.es avec toutes les incidences de gestion de rela-tions sociales qui en découlent pour nos élèves et les enseignants.
Il faut tout faire pour éviter le risque, majeur, d’une catastrophe professionnelle de grande échelle et préserver complètement les conditions de travail de très nombreuses et nombreux collègues, A commencer par la prise en compte des heures supplémentaires effectuées. Nous rappelons les conséquences depuis le début de l’année sur l’ensemble des personnels, et particulièrement les contractuel
Mais, nos ministres préfèrent parler de l’uniforme et avancer, au pas de charge, sur des réformes qui ne répondent pas aux problèmes que rencontrent les personnels. Les réformes du collège, des lycées pros, les annonces faites sur le primaire vont accentuer les inégalités, et les tensions déjà existantes entre les personnels.
En ce qui concerne la rentrée 2024, si le premier degré a bénéficié d’une priorité sur le premier quinquennat, force est de constater que la situation dans les écoles est dégradée et que rien ne justifie aujourd’hui des suppressions d’emplois. Les résultats des élèves, les conditions de travail des personnels appellent des mesures urgentes en termes de moyens. Dans notre académie, le P/E est bien inférieur à la moyenne nationale sans parler de la Haute-Savoie, et on perd 40 postes cette année ! La priorité est aussi de garantir aujourd’hui que les 9885 postes au CRPE soient effectivement pourvus à la rentrée prochaine.
La préparation de la rentrée 2024 se fait aussi d’une façon inacceptable en collège. La politique académique de dotation se base sur des textes réglementaires qui n’existent pas au moment des conseil d’administration avec un financement d’une division de 6e à 28 heures et la suppression de l’heure de consolidation en français ou mathématiques (il est vrai que l’on progresse mieux avec moins d’heure de cours !).
Les 74,5 ETP dégagées au niveau académique dédiés intégralement à accompagner le financement des groupes de français et mathématiques pour les collèges en ayant le plus besoin afin de prendre en charge les élèves les plus fragiles dans des groupes à effectifs réduits en 6e et 5e sur toutes les heures de français et mathématiques ne permettent pas de financer le dispositif.
Résultats : de nombreux refus des propositions de répartition des DG dans les collèges avec l’appui des parents d’élèves et des motions dénonçant ce nouveau dispositif.
Concernant les lycées professionnels, le bilan de la précédente réforme Blanquer n’a pas été fait. Malgré les fortes mobilisations des enseignants contre le projet, malgré un vote massivement défavorable du CSE (50 voix contre et 18 abstentions), le 3 février 2024 a été publié l’arrêté sur la nouvelle réforme qui touche le Lycée Professionnel. Avec une mise en place immédiate, sur les 3 niveaux, dès la rentrée scolaire de septembre 2024. Avec, à nouveau, modification des volumes horaires concernant les enseignements et les périodes en entreprise. Avec une diminution du temps d’école et une augmentation du temps en entreprise, au détriment d’une formation générale émancipatrice et qualifiante pour les lycéens du LP. Avec un réaménagement de l’année de terminale raccourcissant les temps d’enseignement : la plupart des épreuves ponctuelles d’enseignement général prévues en mai ; toutes les périodes de formation professionnelle en entreprise devant être terminées avant mai ; une désorganisation des 6 dernières semaines de l’année scolaire avec une préparation de poursuite d’études, et une période complémentaire en entreprise non prise en compte dans le diplôme., donc qui pourra être faite dans n’importe quel type d’entreprise. Une réforme qui attaque encore une fois le lycée professionnel et son fonctionnement pour le rendre de plus en plus inefficace et tendre à une transformation complète en apprentissage.
Pour la FSU, la rentrée 2024 est idéologiquement (une École du tri social), pédagogiquement (des groupes de niveau) et budgétairement (suppression de postes) inacceptable !
Contre le tri social organisé et les attaques envers les services publics et leurs agents, la FSU défendra sans relâche auprès du nouveau gouvernement un projet émancipateur pour nos élèves, des services publics de qualité pour les usager-es et des moyens pour améliorer les conditions d’exercice des personnels.
Compte rendu CDEN
L’intersyndicale educ a d’abord lu la déclaration commune sur le choc des savoirs. Nous avons eu l’appui de la FCPE contre le « choc des savoirs ».
• Préparation rentrée :
M. Bablon se dit avoir fait le maximum avec les moyens qui lui avaient été alloués.
Dotation supplémentaire pour un 2e poste d’IEN AESH dans le département pour accompagner les collègues et les élèves dans les écoles.
Prévision d’effectifs 1er degré pour 2024, 80 % des écoles seront plafonnées à 24 élèves (73 % en 2023), 100 % des dédoublements « grande section » (comme en CP/CE1). P/E stable mais le E/C est à 23,6 élèves en moyenne par classe (en 2018 24,5). Seuil d’ouverture autour de 26,8 en Haute-Savoie sauf en secteur particulier et éducation prioritaire/ seuil de fermeture autour de 26. Avec les prévisions d’ouverture-fermeture-blocage, il reste à ce jour 8 postes.
Toutes les orgas et la FCPE (14)ont voté CONTRE
Dans le 2de degré 320 élèves en plus à la rentrée 2024 dans le département, dotation départemental 21 ETP (-32 dans l’académie), taux HSA stable par rapport à 2023
Répartition des établissements en 3 catégories (et non plus 4) cela a été favorable pour le département. (A = 25, B = 28, C = 30) 6 collèges en A, 19 collèges en B, 26 collèges en C
• IRL : indemnité représentative de logement pour les PE non logés par les mairies
La FSU s’interroge pour la préfecture refuse une augmentation de ces frais à 11 personnels du département alors que les députés et les sénateurs s’octroient des hausses considérables sur leurs indemnités
Toutes les orgas et la FCPE ont voté CONTRE (14) le fait de ne pas revaloriser cette indemnité (même les élus ont voté POUR !!)
• Collège de demain :
Collèges pilotes : Passy, Poisy, Bon en Chablais, Gaillard, Saint Pierre en Faucigny
3 groupes de travail (avec un bilan du collège de Vulbens ouvert en 2023) prévus
– Point sur les équipements sportifs et restauration scolaire 11 mars 2024
– Vie scolaire, foyer, internat, abords, sureté, maintenance 8 avril 2024
– Enseignement spécialisé, pôle sciences…