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Le mécontentement lié aux conditions de rentrée décrites dans les échos des bahuts et dans le compte-rendu ci-dessous, s’est transformé en mobilisation. La grève du 27 a été bien suivie dans notre département comme partout au plan national. Le cortège grenoblois a compté 3000 manifestants dont 80 % dans les rangs de la FSU, des parents d’élèves et des lycéens ( à signaler de 20 à 50 personnels issus d’établissements privés). La couverture médiatique a été importante, traduisant une réelle prise en compte des difficultés du système éducatif par l’opinion publique. La question de l’Ecole et de ses enjeux doit être au coeur des débats de société. Agissons dans ce sens !
Compte-rendu de l’AG des S1 d’établissements
Une douzaine d’établissements ont participé à l’Assemblée Générale des S1 du SNES et un grand nombre ont envoyé des informations concernant les conditions de rentrée (voir échos des bahuts en lycées et collèges sur le site du SNES-Isère). Les principaux points qui se sont dégagés dans la discussion portent sur :
Les effectifs surchargés en collèges comme en lycées. Dans ces derniers, la « norme » est de 35 élèves ; le tronc commun en 1re (induit par la réforme) sur les ES et L ne fait qu’aggraver la situation. Les dispositifs dits pédagogiques (groupes de compétences en langues, enseignements d’exploration, accompagnement personnalisé) complexifient voire explosent les emplois du temps (profs et élèves) et les services. A noter que chaque lycée organise tout ça à sa « sauce ».
En collège, les « groupes », qui n’en sont plus, s’alourdissent et les classes voir les niveaux à 29/30 se multiplient. Le combat mené dès la pré-rentrée par les personnels et les parents d’élèves du collège de St Quentin Fallavier pour refuser de telles dégradations en classes de 4e est à mettre en lumière.
Les « vacations 6 heures » étant reconnues par le ministère comme illégales, obligation est faite au recteur de notre académie de contractualiser les précaires. Leur intégration dans le plafond d’emplois a été chiffrée à 250 Équivalents Temps Plein au 1er janvier 2011, mais sur le terrain les besoins se montent à 400 ETP environ. D’où la volonté rectorale de contractualiser sur des volumes horaires inférieurs aux besoins à couvrir, en imposant le reste en HSA aux titulaires en place (voire, aux dernières nouvelles, aux contractuels eux-mêmes). De nombreux contractuels sont sur 2 ou 3 établissements (voire 4, en lettres, sur les collèges Stendhal et Gérard Philipe, le lycée Marie Curie et la classe relais de l’agglo grenobloise mais... le long des rails du tram !!!). Certains contrats ne sont pas encore signés dans les établissements bien que les collègues précaires aient pris leurs classes parfois dès la rentrée...
Le problème des AIPRT a été « résolu » de façons très inégales selon les établissements allant du maintien, dans la DGH, d’un certain nombre d’heures (HSA ou décharge) à la fermeture du réseau pédagogique. Dans tous les cas, l’opacité règne et la seule perspective mise en avant par le rectorat est le transfert des responsabilités aux collectivités, région ou département. Au delà des délais d’intervention pour les questions techniques, cela pose le problème de tous les aspects liés à la pédagogie dont on peut penser que cela ne sera pas la priorité de techniciens. Après avoir versé un gros paquet de sable, le rectorat semble décidé à mettre quelques gouttes d’huile dans les rouages en distribuant en ce moment quelques HSA dans certains établissements, données pour utilisation à la discrétion des chefs d’établissements. Il est important que dans les établissements où les moyens des AIPRT ont été sacrifiés l’année dernière, les collègues fassent collectivement pression pour savoir si des heures sont arrivées et à quoi elles seront utilisées ; la remise en route des réseaux avec les moyens pour les faire fonctionner devrait être une priorité à l’heure du cahier de texte numérique obligatoire et autre LPC !
L’explosion des HSA et des compléments de service donnés ou reçus touche tous les établissements.
D’une façon générale, on observe que du ministère aux chefs d’établissements, chaque échelon délègue à celui du dessous la responsabilité de gérer la misère. Cela induit bien souvent des comportements autoritaires, des arbitrages opaques et de nombreuses pressions sur les collègues. C’est collectivement, sans jouer les uns contre les autres pour « sauvegarder » (pour quoi combien de temps ?!) des intérêts disciplinaires ou de position, qu’il faut s’opposer à cette logique. Les actions collectives, l’exigence de transparence, la mise en place de sections syndicales organisées... sont indispensables pour résister dans les établissements.