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Transformer des heures postes en Heures Supplémentaires (HS) ou comment faire pression pour obliger les enseignants à travailler plus
Les DGH sont arrivées depuis quelques jours dans les établissements et les résultats sont plus catastrophiques que nos pires prévisions. La transformation d’heures postes en HS, à la hauteur de 159 équivalent temps pleins, a des conséquences catastrophiques.
Ainsi, dans certains établissements, des postes risquent d’être supprimés ou des compléments de service imposés alors que les autres collègues de la discipline seront incités à effectuer de nombreuses heures supplémentaires. Certains chefs d’établissement, dont on connaît le zèle, vont faire pression, encore plus que d’habitude, sur les collègues afin de leur faire faire plus d’HSA (heures supplémentaires année) que l’unique qu’ils peuvent leur imposer.
Le rectorat ayant décidé de ne pas pourvoir, avec des TZR (Titulaires d’une Zone de Remplacement) ou des contractuels les blocs de moyens provisoires (BMP) d’une quotité strictement inférieure à 9 heures, ceux-ci ne pourront être assurée que par des vacataires, recrutés localement (si le chef d’établissement en trouve).
Ainsi, au lieu de recruter les titulaires nécessaires, le gouvernement préfère confier les enseignements à des personnels précaires ou à des titulaires mis dans des situations de plus en plus pénible.Voire insupportable comme celle de nos collègues sommés d’enseigner, du jour au lendemain, dans une autre discipline avec uniquement 3 demi-journées de formation dans la nouvelle discipline.
Comment vont réagir les équipes pédagogiques de lettres et de mathématiques lorsqu’en lycée, le chef d’établissement leur proposera de faire l’aide individualisé en HSE (et l’année prochaine l’ECJS ou les TPE) ou bien de supprimer ces heures (prévues par les textes) au profit d’actions parallèles ?
Combien d’heures supplémentaires les collègues accepteront-ils de faire par conscience professionnelle alors que dans le même temps les conditions d’enseignement se dégradent dans les établissements, en particulier à cause de l’augmentation des compléments de service et de l’augmentation du nombre de classe en responsabilité ?
Faire des HS ou comment travailler plus en étant moins bien payé Le tableau ci-dessous a pour objectif de faire la comparaison entre les heures supplémentaires et les heures de service.
Une lecture attentive de ce tableau vous permettra de constater qu’un certifié est moins bien payé pour effectuer ses HSA à partir de la deuxième que lorsqu’il effectue une heure de service. Dés sa deuxième année de titulaire (4e échelon), une HSE lui rapporte moins qu’une heure de service. Au bout de quatre ans de titulaire, n’importe quelle HS lui est payée moins qu’une heure de service.
Les agrégés sont eux nettement mieux lotis : dés la fin de leur titularisation, leurs HSA à partir de la deuxième et leurs HSE sont moins bien payées qu’une heure de service. Après un an de titulaire, n’importe quelle HS leur est payée moins qu’une heure de service.
Faire des HS ou comment participer au trou de la sécurité sociale
Ajoutons à cela la « défiscalisation » des heures supplémentaires. Elle correspond d’une part au fait que ces heures ne sont pas imposables : une rentrée financière de moins pour l’état qui continuera donc a être trop pauvre pour augmenter nos salaires. D’autre part, la pension civile qui nous est remboursée est une cotisation retraite non versée, que l’état est sensé compenser, mais on sait qu’il le fait souvent insuffisamment et avec retard. Pour la fonction publique d’état, c’est plus théorique que réel. (Il n’y a pas de caisse de retraite, tout étant compris dans le budget de la Nation.) Il n’en reste pas moins que cette « défiscalisation » entre dans une logique de casse de la sécurité sociale et des services publics.
Et après cela, on voudrait nous faire faire des heures supplémentaires... afin que notre ministre soit mieux noté ???Refusons cette logique qui consiste à créer et entretenir le travail précaire par le recrutement de vacataire en particulier.
Refusons cette logique qui consiste à faire travailler d’avantage ceux qui ont déjà un emploi.
Refusons cette logique qui consiste à penser que seul un travail supplémentaire peut justifier une augmentation de salaire.
Refusons de cautionner des répartitions de DGH qui ne peuvent qu’aggraver nos conditions d’enseignement et les conditions de réussite de nos élèves.