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Voici un premier bilan de ce qu’il en est de l’aide individualisée en classe de Seconde cette année en Isère. Les situations sont extrêmement diverses et révèlent bien l’absence d’anticipation et de préparation sérieuse de cette contre-réforme par le rectorat ainsi que la sous estimation des capacités de résistance des collègues.
Dans de nombreux établissements, l’aide individualisée n’est pas assurée par les enseignants titulaires de l’établissement, dans d’autres elle ne figure même pas à l’emploi du temps des élèves.
Partout les élèves de seconde et leurs parents ont pu constater la dégradation du service proposé par rapport à l’année dernière, conséquence directe de la diminution des moyens. Constat qui ne peut qu’être alarmant à la veille d’une grande réforme annoncée du lycée...
Y-a-t’il un pilote dans l’avion ?
Ces heures, règlementairement prévues dans toutes les classes de secondes du pays, ne sont pas assurées normalement dans l’académie de Grenoble. En effet, chaque établissement de l’Isère semble devoir se débrouiller seul pour trouver des solutions et des personnels...
Le cynisme sans limite de notre administration Rectorale, nous incite à penser que des économies supplémentaires vont être réalisées au dépens des élèves de l’Académie et des collègues.
Certains chefs d’établissement improvisent en transformant ces heures en études surveillées, en procédant à des regroupements de classes ou en proposant ces heures à des collègues d’autres disciplines (rappelons que l’aide individualisée est réglementairement assurée en Mathématiques et en Français)...
Notre académie a-t-elle pris son indépendance vis à vis des règles nationales concernant les programmes et les horaires ?
Notre Recteur est il toujours le garant du respect de ces règles ?
Une mesquinerie et un scandale
Les seuls échos qui nous reviennent des consignes données par le rectorat sont significatifs :
Certains collègues se sont vus refusé, par basse vengeance, une autorisation de cumul d’activité au motif qu’il ne veulent participer au sabotage de l’aide individualisée et refusent donc de l’assurer dans des conditions dégradées.
Dans de nombreux établissements, il est fait appel à des vacataires pour assurer ces heures. Le Rectorat prétend les rémunérer à un taux inférieur à celui de l’heure de cours. Insultante pour les collègues assurant ou ayant assuré ce travail en heures postes ou en heures supplémentaires, cette décision est discriminatoire vis à vis des collègues vacataires !
Encore une fois, notre administration profite de la précarité des collègues pour dégrader leurs conditions de travail et leur rémunération.
Poursuivre l’action
Le refus des heures supplémentaires est un moyen d’action syndicale qui prend de l’ampleur dans beaucoup de secteurs (voir l’article sur l’enquête REPONSE dans le Monde Diplomatique du mois d’octobre). Comme toute action syndicale, elle pose des difficultés et en particulier un dilemme : doit-on (peut-on ?) refuser toute implication dans la mise en place de l’aide individualisée ou assurer bénévolement un travail de liaison, de préparation...
Quelle que soit la réponse individuelle ou collective à cette question, une chose est sûre : l’aide individualisée est due aux élèves. Il convient donc d’agir collectivement pour qu’elle soit mise en place dans les meilleures conditions possibles dans chaque établissement.
Le conseil d’administration est évidemment une instance où le débat doit se tenir et la protestation (sous forme de motion) doit être portée collectivement en associant l’ensemble des collègues, des parents et des élèves.
Situation dans les établissements :
L’Oiselet, Bourgoin Jallieu : Refus de l’équipe en francais mais pas en Mathématiques
Marie Curie, Echirolles : refus des équipes en mathématiques et français, pas d’heure prévue à l’emploi du temps des élèves.
Argouges, Grenoble : AI assurée en heures supplémentaires par les équipes
Champollion, Grenoble : refus partiel en mathématiques
Mounier, Grenoble : refus des équipes
Stendhal, Grenoble : refus des équipes
Vaucanson, Grenoble : refus des équipes
Philibert Delormes L’Isles d’Abeau : refus des équipes pas d’heure prévue à l’emploi du temps des élèves
Hector Berlioz, La côte Saint André : refus des équipes
Elie Cartan, La tour du Pin : AI assurée en heures supplémentaires par les équipes
Grésivaudan, Meylan : refus des équipes
Pierre du Terrail, Pontcharra : refus des équipes
La pléiade, Pont de Chéruy : refus des équipes
Pablo Néruda, Saint Martin d’Hères : refus unanime de l’équipe en mathématique, refus d’une partie de l’équipe en français
Marie Reynoard, Villard Bonnot : refus des équipes en mathématiques et français,
Porte de l’Oisan, Vizille : refus des équipes,
Herriot, Voiron : refus des équipes, une seule heure prévue dans l’emploi du temps des élèves.