Ce jeudi 1er octobre s’est tenu le premier CTSD de l’année. Il s’agissait initialement de présenter un état des lieux des effectifs et des structures dans les collèges publics et de faire le point sur les postes d’AED dans le département.
Sauf qu’en cette période de réforme du collège, de révolution des programmes et de l’évaluation, la réunion a débuté par les déclarations liminaires des syndicats, dont celle de la FSU.
Dans sa déclaration liminaire - en pièce jointe - la FSU a notamment réitéré son opposition à cette réforme et souligné le mépris avec lequel la voix des enseignants était ignorée depuis le début. SUD a renouvelé son rejet de la réforme alors que l’UNSA a salué l’effort de formation accompagnant la mise en place de cette excellente réforme, en regrettant toutefois qu’elle puisse avoir lieu durant les vacances scolaires (ce qui n’est cependant pas le cas dans notre académie).
La DASEN s’est alors appliquée à répéter avec conviction la rhétorique dictée par sa hiérarchie au sujet de la réforme des collèges en rabâchant une nouvelle fois les visées charitables et égalitaires des EPI ou la liberté décisionnaire des équipes pédagogiques qui serait permise par l’autonomie locale.
Quelques flatteries sur l’expertise reconnue des enseignants plus tard, elle s’est voulue rassurante en minimisant de son mieux l’ampleur de la catastrophe à venir : certes, tous les programmes de toutes les matières et à tous les niveaux changent en même temps, mais en réalité il ne s’agirait que de réorganiser les contenus. Et pour illustrer le propos, son exemple percutant des équations de degré 1 qui seraient toujours enseignées avant les équations de degré 2, n’a pas eu l’effet escompté.
L’argumentaire s’est poursuivi avec le plan de formation d’envergure (5 journées) prévu par le ministère, un plan qui, de mémoire de DASEN, serait sans précédent. Il n’a cependant jamais été question de libérer du temps de classe pour ça. L’argument final, au sujet des outils numériques mis en ligne pour accompagner les enseignants dans ce chaos annoncé a fini de nous consterner.
La FSU a donc tenu à rappeler qu’étant donné tous les changements mis en place dans la précipitation et en même temps - les programmes mais aussi l’évaluation - le minimum était tout de même qu’une formation d’envergure soit envisagée. De plus, elle a souligné le manque de cohérence entre les injonctions d’interdisciplinarité et de travail en équipe contenues dans cette réforme et l’absence de dispositions prévues dans les textes pour la concertation dans les équipes. Enfin, elle a insisté sur le fait que l’autonomie des établissements risquait fort de se limiter à la mise en place de choix aberrants dictés par la pénurie de moyens, comme dans les lycées suite à la réforme Châtel.
Mme la DASEN a ensuite présenté les chiffres : une centaine d’élèves en moins dans les collèges publics ardéchois, qui s’expliqueraient par des mouvements des populations et non par une fuite des élèves vers le privé. Au total 10 968 collégiens et 367 élèves en SEGPA ont été recensés pour cette rentrée 2015. En ce qui concerne les structures, les ajustements se font toujours à moyens constants. En voici le détail : 6 fermetures de classes (deux 6e au Cheylard et au Teil, une 5e à Lamastre, deux 4e à St Cirgues en Montagne et Bourg Saint Andéol et une 3e aux Perrières à Annonay) et six ouvertures (quatre 6e à Lamastre, au Pouzin, à Tournon et à Privas, deux 3e à Bourg-Saint-Andéol et à Privas). Au total, 455 divisions sur l’Ardèche, pas de changements.
Avec des stagiaires moins nombreux que prévus en Ardèche et l’annonce triomphante de pôles FLS confortés dans quatre établissements et même pourvus dès la rentrée (selon l’administration) – des combats portés par la FSU depuis de longues années - Mme la DASEN avait à cœur d’insister sur les points positifs de cet état des lieux, mais le bilan sur les postes d’AED a eu vite fait de balayer toute cette bonne humeur.
Avec la même dotation que l’année dernière en postes d’AED, les trois postes supprimés l’année précédente ne sont pas rétablis, et les vies scolaires restent condamnées à une gestion à flux tendu des plus inadmissibles. Nos demandes de postes supplémentaires de surveillants dans le département ont d’abord été écoutées avec un air affecté avant qu’on nous rétorque d’un air jovial que la vie scolaire devait être portée par l’ensemble des équipes, en particulier par les enseignants. La FSU a alors rappelé que les missions des enseignants entérinées dans la loi de refondation n’incluaient pas les missions de vie scolaire.
À la clôture de ce CTSD, la FSU s’est félicitée de la récente solution apportée au problème d’un enseignant en complément de service sur Annonay et Tournon mais a rappelé que, dès lors qu’une liste de recommandations à destination des chefs d’établissements sur la gestion des enseignants en postes partagés a été rédigée grâce aux représentants FSU au CHSCT départemental, les situations de ce genre devraient trouver des réponses rapides et satisfaisantes sans que soit nécessaire une intervention syndicale.
Ce CTSD était le dernier de l’IA-DASEN Mme Dodane, qui part à la retraite. Le nom de son remplaçant n’est pas encore connu.