30 janvier 2025

Sections départementales

En Ardèche une baisse des moyens sans fin…

Compte-rendu et Déclaration Liminaire de la FSU CSA SD 2d degré de l’Ardèche du 28 janvier 2025

En Ardèche une baisse des moyens sans fin…

Moins de moyens pour la rentrée 2025 en Ardèche ? Pour le Dasen de l’Ardèche, ce n’est pas affaiblir le service public, c’est la baisse de la fécondité ! Une pénurie d’enseignants ? Ce n’est pas les suppressions de postes et la crise du recrutement depuis 20 ans, c’est la grippe ! L’application du choc des savoirs crée de la souffrance au travail pour les personnels ? Ce n’est pas une réforme injuste visant à nous diviser, c’est juste que nous nous y prenons mal !
N’allez surtout pas imaginer que les problèmes que nous vivons de nos établissements soient les conséquences de choix politiques de nos décideurs. Non, pour nos dirigeants, tout est géré au mieux : un travail de dentelle. Si nous ne contestons pas la qualité du travail des personnels de l’administration pour répartir les moyens, nous sommes obligés de constater une fois de plus que le problème principal n’est pas leur répartition mais la baisse des moyens eux-mêmes.
Ce dialogue de sourds que constituent parfois les instances départementales est parfois usant et déprimant. Mais on y apprend parfois des choses. On tente une liste ci-dessous.

  • L’Ardèche perd 141 HP, soit près de 8 postes.
  • Cela se traduit par une baisse du nombre de divisions, ce qui n’empêche pas le Dasen de se féliciter des quelques créations : c’est en fait 12 divisions supprimées (dans 10 collèges) pour 3 créées. Les collègues envoyé-es en complément de service apprécieront !
  • S’il y a un une très (mais vraiment très) légère amélioration du nombre d’heure par élève (H/E), le taux d’HSA, lui, continue d’augmenter.
  • Haro sur les en Segpa ! Confronté au manque désormais criant de profs des écoles (PE) remplaçants dans le 1er degré, le Dasen profite de départs en retraite pour supprimer les postes de PE spécialisés dans les SEGPA du département, charge aux profs du 2d degré de se répartir les heures. Ce n’est plus l’enseignement qui est adapté aux élèves, c’est aux profs de s’adapter ! Que reste-t-il d’un enseignement « adapté » lorsque qu’il n’y a plus d’enseignant spécialisé, lorsque le nombre de collègues intervenants est démultiplié, sans coordination, lorsque l’inclusion est imposée de la sorte ? Cette attaque, sans précédent, qui touche au moins 3 collèges du département, ne semble pour l’instant concerner que l’Ardèche. Faut-il y voir un zèle du Dasen dans la démolition de l’enseignement adapté, et tout particulièrement de la 6e SEGPA ? L’inclusion sans moyens maltraite toujours plus élèves et enseignants !
  • Et tant pis pour les ULIS… La priorité allant la encore aux remplacements dans le 1er degré, la collègue PE coordinatrice ULIS dans le collège de Jastres se voit retirée 2 jours par semaine du dispositif. Résultat, une partie des élèves sont inclus dans les classes sur la totalité de l’horaire, d’autres restent à la maison !
  • D’ailleurs, lorsqu’il est question d’inclusion, le Dasen semble penser que les AESH sont trop nombreuses-x, ce qui nuit, selon lui, à l’autonomie des élèves ! Alors que nous constatons au quotidien l’utilité de l’aide des AESH, le Dasen en quelques visites a constaté lui que c’était probablement trop. Comment dès lors imaginer qu’il demande des postes supplémentaires pour l’Ardèche ?
  • Bien que les textes règlementaires ne soient pas encore publiés, les groupes de besoins en 6e et en 5e devraient continuer à s’appliquer. Leur financement est censé être pris sur la marge à hauteur maximum de 30 %. Comprenne ou calcule qui pourra ! Concrètement la mise en place des groupes en maths et en français revient à contraindre très fortement l’utilisation de la marge, au détriment des autres matières, dispositifs, options… Pour le SNES-FSU, les groupes c’est toujours non !]
  • Pour les dispositifs d’accompagnement dans les classes de 4e et de 3e annoncés par la ministre non experte, une (micro) marge complémentaire permettrait de mettre en place un demi groupe par niveau. Mais ça ne suffira pas et il faudra aussi prendre sur les 70 % de marge restant. Ca se réduit….
    Dans tous les cas, les décrets et arrêtés à paraitre resteront contradictoires avec le code de l’éducation qui précise que les CA ont la compétence pour déterminer l’organisation pédagogique (argument retenu par le conseil d’état lors de la saisine du SNES-FSU).
    Face à tout cela, il faudra donc voir la marge de manœuvre dont nous disposerons pour contrecarrer une fois de plus la mise en place de dispositifs délétères. L’action dans les prochains CA pour empêcher la mise en place d’une logique de tri des élèves sera donc déterminante, et le rapport de force interne sera le facteur le plus important pour mettre en échec l’application du « Choc des savoirs ». La bataille contre le « Choc des savoirs » continue !

Aussi, il nous faut cette année encore nous mobiliser, avec les parents d’élèves, en communiquant avec la presse, pour :

  • Dénoncer des dotations insuffisantes.
  • Réclamer davantage d’HP, demander des ouvertures de divisions.
  • Refuser la mise en place des groupes de niveaux, et tout faire pour vider le projet de Gabriel Attal de sa substance (en garantissant a minima l’hétérogénéité et la pérennité des groupes).

Vous avez à disposition de nombreux outils pour vous aider sur le coin des S1, et trouverez conseil pour agir en CA ici.
Pensez à agir en HMIS pour réfléchir aux meilleures stratégies d’action dans vos établissements. Indiquez vos actions sur la liste « contact S1 » pour donner force et inspiration aux camarades, et permettre une vue d’ensemble de la situation.

Télécharger, imprimer (la déclaration liminaire) :