30 janvier 2020

Sections départementales

CTSD du 30 Janvier 2020

Déclaration Liminaire de la FSU

D’une crise nationale aux enjeux départementaux.

Les enseignants et enseignantes sont des professionnels consciencieux qui ont a cœur d’offrir les clefs de leur avenir aux élèves ; or, cet avenir est compromis par les choix politiques d’un gouvernement jusqu’au-boutiste. L’heure est extrêmement grave et, n’en déplaise à notre gouvernement, le fait est là, le Ministre de l’Éducation Nationale a perdu toute crédibilité auprès de la profession à force de mépris, de mensonges et de déni.
Mépris, d’abord parce que le Ministre, trop sur de lui, a mené une réforme des lycées à marche forcée sans concertation suffisante, sans anticipation satisfaisante de sa mise en place, sans prise en compte aucune des alertes portées par les organisations syndicales et les parlementaires.
Mensonges, ensuite, sur les effets supposés du projet de réforme des retraites, parce que les simulations présentées par le gouvernement sont truquées (par ex ; elles sont basées sur un âge d’équilibre à 65 ans pour toutes les générations, ce qui ne tient pas compte de l’augmentation automatique de cet âge prévue dans le projet de loi ; 2e ex : ces simulations sont basées pour les fonctionnaires sur une augmentation continue du point d’indice au rythme de l’inflation, alors que ce dernier est gelé depuis 2010) De qui se moque-t-on ? Mensonge encore, parce que l’annonce d’une hypothétique revalorisation salariale pour compenser la perte sur les pensions des enseignants s’avère anticonstitutionnelle ; il n’y a donc aucune garantie accordée aux personnels. Où est la confiance dans ces conditions ? De plus l’annonce de cette de revalorisation serait conditionnée par la remise en question du statut et donc du temps de travail. Est-ce la seule réponse du ministère à la dégradation de nos conditions de travail ?
Déni, aussi, parce qu’il serait grand temps que le Ministre prenne conscience que l’opposition aux réformes et à la mise en place d’examens détruisant le caractère national du bac n’est pas l’œuvre de militant.e.s forcené.e.s, mais l’expression d’une profession à bout de force et en manque évident de reconnaissance.
Enfin, comment espérer endiguer la crise du recrutement quand le point d’indice demeure gelé, que les conditions de travail n’ont guère possibilité de s’améliorer en fusionnant les CHSCT aux CT et en détruisant le paritarisme.
C’est dans ce contexte anxiogène qu’est annoncée aujourd’hui la répartition des moyens alloués aux établissements au niveau départemental.

Des Dotations Départementales en baisse constante

Les vastes plans de réforme successifs s’appuient sur une autonomie accrue des établissements. Nous ne sommes pas dupes de la manœuvre et chaque année se confirme le fait que le mot autonomie » dissimule tant bien que mal l’insuffisance des moyens attribués :
Peut-on parler d’autonomie quand il s’agit de choisir entre des sixièmes à 28,33 ou des troisièmes à 29, comme c’est le cas à Charles de Gaulle ? Marie Curie pourra en toute liberté choisir d’alléger des troisièmes à 27 ou des quatrièmes à 27,8 ou des sixièmes à 26.

L’Ardèche n’est pas le plus à plaindre des départements dans ce contexte, car par l’effet des faibles effectifs dans certains établissements le nombre d’heures par élèves se maintient, et les dotations également, par des effets de seuil. Ce confort relatif compense les difficultés liés à l’isolement de ces-mêmes établissements, les personnels y exerçant souvent sur plusieurs communes, parfois trois si ce n’est 4. Une inquiétude se répand dans ces établissements : il serait question de ne plus regarder la répartitions des élèves par niveau mais seulement le nombre total d’élèves par cycle : est-ce vrai ?

Jusqu’où ira la logique comptable des choix concernant l’Éducation Nationale ?
La part d’HSA augmente encore passant la barre des 7 % en moyenne, or des heures postes en moins c’est des collègues en moins, et dans le même temps beaucoup de collègues craignent que leur temps partiels ne soient pas renouvelés ou accordés. En effet, réduire leur quotité des travail est seul moyen pour nombreux et surtout nombreuses enseignantes de faire face à l’augmentation constante de la charge de travail. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les collègues de langue vivante.

Dans certains établissements, tels qu’à La Lombardière, à Alex Mézenc ou à Marie Curie, entre autres, les effectifs annoncés en 6e nous paraissent sous-évalués au regard des situations réelles des établissements. Ces chiffres à la baisse nous étonnent d’autant plus que que la tendance était à la hausse entre la rentrée 2018 et la rentrée 2019. Pour mémoire, il y a eu 110 élèves de plus à la rentrée 2019 qu’à la rentrée 2018. Ces baisses prévues nous inquiètent car la réserve départemental est extrêmement faible, avec seulement 56,5 heures, pour des ajustements de dernière minute, alors qu’elle était de 88 heure l’année précédente – soit une baisse d’environ 30 %.
Cette baisse est-elle en lien avec la mise en réserve de 380 postes au niveau national ?

Conclusion

Le SNES-FSU s’oppose à cette gestion à flux tendu qui met en péril la gestion des mouvements, la stabilité des équipes, la pérennité des projets.
Au regard des effets cumulés de toutes les réformes et du nombre de postes supprimés au cours des années 2017-2018-2019, on se rend compte de l’ampleur du plan social en cours.

Compte-Rendu Syndical du Comité Technique Spécial Départemental 30 janvier 2020

Disparition d’élèves en Ardèche

À en croire monsieur l’IA-DASEN de l’Ardèche tout va très bien en ce qui concerne la préparation de la rentrée 2020.
La DSDEN annonce une baisse de 160 élèves environ au collège, ce qui justifierait amplement la suppression de 11 divisions en collège sur le territoire, et devrait entraîner la fermeture de 14 postes ! - rien que ça ! - Mais cela n’aurait aucun impact sur les conditions de rentrée qui resteront optimales.

D’après les tableaux de bords académiques, il y a environ 2700 élèves scolarisées dans les CM2 ardéchois, mais pour l’administration, ils ne seraient plus que 2569 en sixième. Les effectifs retenus pour la rentrée prochaine semblent donc largement sous-estimés. Cela pose plusieurs questions : La baisse démographique est-elle si importante en Ardèche ? Y a-t-il un transfert vers la Drôme ? Pourquoi les collèges limitrophes ne voient pas leurs effectifs augmenter ? Les collèges privés ont-ils une telle capacité d’accueil ? Ou bien les effectifs sont-ils volontairement minorés pour justifier une dotation en baisse ? L’avenir nous dira où sont passés ces élèves.

Curieux calculs …

En se basant sur la prévision présentée en janvier 2019, l’IA-DASEN annonce 6 fermetures de divisions. Or, c’est oublier que trois divisions ont été ouvertes en juillet et qu’il y avait bien 459 divisions cette année. Ce sont donc bien 11 divisions de moins par rapport à cette année.

L’autonomie sans les moyens.

L’autonomie des établissements n’est qu’un miroir aux alouettes dans un contexte de restrictions budgétaires. Pire, cette autonomie de façade dissimule plutôt mal l’indigence des moyens alloués.
Les dotations sont insuffisantes : les heures postes ne couvrent même plus les 29 heures par division ! Et les Heures Supplémentaires Annuelles augmentent cette année encore passant 8 % (contre 7 % l’an dernier) de la DG en incluant la réserve départementale.
Plus que jamais, les marges ne permettront pas d’offrir une éducation ambitieuse dans les collèges. Comment la profession peut-elle se satisfaire d’en être réduite à faire des arbitrages entre des groupes en sciences ou des groupes en langue ? Combien de temps devrons-nous encore arbitrer entre de l’AP en sixième ou en cinquième ? Que choisir entre des sixièmes à 27 ou des troisièmes à 29 ?

Dans ces conditions, il semble impossible de discuter toute propositions de répartition puisque, quels que soient les choix opérés, ils laisseront des disciplines et des élèves sur le carreau. En conséquence, nous invitons les collègues à refuser catégoriquement les répartitions proposées en CA et à déposer des motions indiquant de manière aussi précise que possible l’écart entre dotations accordées et dotations attendues. Enfin, le SNES et le SNEP-FSU sont là pour conseiller et soutenir les actions locales décidées collectivement, n’hésitez pas à nous contacter.