Les représentants SNES-FSU et SNUipp-FSU de l’Ardèche ont siégé au Conseil Départemental de l’Éducation Nationale du jeudi 7 février 2019. Voici la déclaration liminaire lue par les représentants SNES-FSU.
Les conditions d’exercice des agent
es se dégraderont encore à la rentrée 2019 avec de nouvelles suppressions de postes alors que les effectifs dans le second degré augmentent. Ces suppressions de postes ne concernent pas seulement les professeur es mais aussi les agent es administratifs, les CPE et AED, maillons indispensables du bon fonctionnement d’un établissement scolaire.Côté enseignant
es, cela conduit inévitablement à une hausse des effectifs par classe, à des pertes de moyens, à des choix impossibles, à une mise en concurrence entre disciplines, à un développement de compléments de services et de contrats précaires. Le ministre affirme que les suppressions de postes sont compensées par une forte augmentation des heures supplémentaires. Mais ces HSA imposées aux établissements et aux professeur es ne font que compliquer la tâche de répartition des moyens et pressurent les enseignant es. Nous nous opposons fermement au projet de rendre une seconde heure supplémentaire obligatoire pour les enseignant es. Ce n’est qu’une manière de plus d’augmenter leur charge de travail, à moindre coût puisque, faut-il le rappeler, les heures supplémentaires sont moins bien rémunérées que les heures normales dès l’échelon 5.Dans ses vœux, le Ministre de l’Éducation Nationale affirme qu’il est temps que l’école concoure à « combattre les inégalités » pour plus de « justice sociale ». Ce ne seront que des vœux pieux tant que :
- chaque enseignant e portera la responsabilité d’accompagner 26-27-28-30-35 élèves de profils différents, qui ont parfois besoin d’une aide adaptée dont ils ne disposent pas ou trop peu ;
- seront maintenues les Réformes du Lycée, du Baccalauréat et de la Voie Professionnelle qui se mettent en place à marche forcée, diminuant l’offre de formation, entérinant les concurrences entre disciplines, entre lycées, entre territoires ;
- les personnels qualifiés tels que les Psy-EN, Assistant es Social es, Infirmièr es ou médecins scolaires seront déplacé es, minoré es voire supprimé es ;
- les AESH n’obtiendront pas la reconnaissance professionnelle, les conditions de travail et le salaire qui leur sont dûs.
Il faut en finir avec cette optimisation des moyens, basée sur l’unique objectif de réductions des dépenses publiques, qui casse l’égalité de traitement des élèves et met concrètement en place une Éducation Nationale à plusieurs niveaux. Puisque – citons encore notre ministre – la raison d’être de l’École de la République est d’offrir un « beau chemin » aux futur
es citoyen es de demain, le gouvernement, dont le Ministère de l’Éducation Nationale, doit revoir sa copie et construire une éducation à la hauteur des enjeux.C’est ce qu’ont demandé les personnels des établissements du second degré qui se sont mobilisés le 14 décembre, le 24 janvier ou le 5 février. Le lycée Boissy d’Anglas (Annonay), le lycée Xavier Mallet (Le Teil), le collège Le Laoul (Bourg-Saint-Andéol), le collège de la Ségalière (Largentière), le collège Charles de Gaulle (Guilherand) ont par exemple fortement exprimé leur mécontentement et leurs inquiétudes quant à des réformes délétères et des Dotation Horaires qui suppriment des postes, des divisions, font grimper les effectifs dans les classes, empêchent la reconduction d’actions engagées de longue date, font craindre des conditions d’enseignement très dégradées dans de nombreuses matières…
Le 14 février, le SNES-FSU appelle à poursuivre ces mobilisations sous toutes les formes que les personnels jugeront pertinentes, afin d’obtenir les moyens pour offrir aux élèves le second degré de qualité auquel ils ont droit, dans notre département comme sur tout le territoire français.