« L’académie de Grenoble, à travers son CASNAV, ses relais départementaux, les dispositifs conçus par les DSDEN, à travers ses enseignants, tous très engagés au service de ces élèves, possède une organisation cohérente au service de l’inclusion des nouveaux arrivants dans la communauté nationale. J’entends que les écoles et les établissements continuent d’y prendre leur part et qu’ils soient aidés et soutenus au mieux par un dispositif réactif. » C’est ainsi que M. le Recteur de l’académie de Grenoble conclut sa circulaire du 15 janvier 2013 concernant l’accueil des élèves un temps nommés non francophones et devenus maintenant allophones.
M. le Recteur nous rappelle donc que « l’accueil des élèves allophones nouveaux arrivants est une priorité inscrite dans les deux derniers projets académiques », que « pour ces élèves, l’apprentissage de la langue française dans le premier comme le second degré est un droit : il ne saurait être envisagé de les laisser sans enseignement linguistique spécifique quels qu’en soient les motifs » et donc que « les services de la DSDEN s’emploieront dans tous les cas à fournir aux élèves l’enseignement auquel ils ont droit », soit jusqu’à douze heures hebdomadaires dans le second degré d’après la circulaire nationale. Toutefois, M. le Recteur précise que « des modules d’enseignement du FLE/FLScol de quelques heures peuvent être mis en place dans des zones particulièrement isolées pour un petit nombre d’élèves » et que « le temps d’enseignement dans ce cas ne peut-être inférieur à quatre heures hebdomadaires ».
Annonay doit être l’une de ces zones « particulièrement isolées » puisque de novembre à fin janvier la dizaine d’élèves allophones recensés dans le secondaire n’a eu droit qu’à quatre heures de FLE. Si depuis le nombre d’heures a augmenté, c’est la question de la rentrée 2013 qui se pose car les besoins ne vont pas diminuer mais les moyens ne sont pas pérennisés.
Il y a fort à parier que la prochaine rentrée verra se répéter une situation maintenant connue : « Ah ? Tiens ? Des élèves non francophones chez vous ? Vous savez, on dit allophones maintenant. Et ils sont combien ? Ah ben oui, c’est pas rien. Mais vous savez, c’est une priorité académique ! Voyons s’il nous reste quelques heures quelque part... Là ! J’en ai. Mais je ne mets plus la main sur mes enseignants qualifiés. Où les ai-je rangés... Ah, en voilà un ! » Et le saupoudrage de FLE viendra peut-être avant la première neige.
M. le Recteur affirme que « la politique en matière de scolarisation des enfants allophones, priorité académique, nécessite souplesse, réactivité, adaptabilité. » Elle nécessite surtout des moyens et de ce côté là nous ne voyons toujours rien venir.
Olivier
* FLE : Français Langue Étrangère, parfois appelé Français Langue Seconde (FLS) ou Français Langue Scolaire (FLScol).