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Robert STIEAU est le secrétaire du S1 des retraités de l’Ardèche. Il nous alerte sur l’évolution de la MGEN dans ses prestations, ses tarifs et, au delà, dans l’esprit même de son fonctionnement.
Le 11 avril, l’AG de la MGEN a été saisie de nouvelles offres prestataires et tarifaires.
Constatons que depuis plusieurs années, la MGEN est confrontée à un déficit chronique dont les causes ne sont en rien de la responsabilité de la mutuelle :
– désengagement de l’assurance maladie,
– blocage des salaires et pensions dont la cotisation MGEN est un pourcentage,
– diminution du recrutement de l’Éducation Nationale et des adhérents en début de carrière,
– vieillissement des mutualistes, aujourd’hui 57 ans de moyenne,
– nouvelles taxes imposées par l’État (les mutuelles sont progressivement alignées fiscalement sur les compagnies d’assurances privées et à but lucratif) et obligation de réserve financière imposée par l’union européenne,
– concurrence des autres mutuelles et de l’assurantiel privé,
– l’Accord International Interprofessionnel qui au 1 janvier 2016 met en place les complémentaires santé payées à 50% par l’entreprise prenant en charge les conjoints.
Observons les réponses apportées jusque là par la MGEN :
– différenciation des cotisations actifs/ retraités,
– offre spécifique pour les actifs de moins de 35 ans.
Observons maintenant les mesures proposées à l’AG du 11 avril. Outre l’offre initiale d’entrée pour les nouveaux collègues de moins de 35 ans, 3 possibilités sont avancées : MGEN équilibre, MGEN référence (qui correspond à l’offre globale actuelle), MGEN intégrale.
Au 1 janvier 2016, les adhérents actuels seront basculés dans MGEN référence. Les cotisations restent un pourcentage du traitement salaire ou pension, mais varient en fonction de l’offre et de l’âge : 8 tranches pour les actifs, 2 tranches pour les retraités.
Il s’agit d’un changement fondamental, même s’il avait déjà été esquissé. Or la mise en place s’opère sans débat ni consultation des adhérents. La revue « Valeurs Mutualistes » n’a, à aucun moment, informé des projets et les AG des sections départementales ne sauraient servir de caution démocratique.
Tous les principes progressistes issus du programme du Conseil National de la Résistance et appliqués à la Libération sont balayés : la solidarité avec des cotisations différentes selon l’âge, la solidarité intergénérationnelle avec la distinction actifs /retraités, l’égalité avec la multiplication des offres.
Le beau principe de départ, contribuer selon ses moyens recevoir selon ses besoins, est passé aux oubliettes. Quid de la mobilisation des mutualistes face aux attaques de notre système de santé ?
Les seuls combats perdus d’avance sont ceux que l’on ne mène pas : il serait nécessaire que nos syndiqués, mutualistes, en prennent conscience et réagissent.
R. Stieau
Pour aller plus loin, un article portant sur le même sujet sur le site du S4 : http://www.snes.edu/Refonte-de-l-offre-MGEN.html .