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Les inquiétudes de juin se confirment
Comment fonctionner avec 250 élèves en plus et dix postes en moins ?
Les conséquences étaient prévisibles : supprimer 5 divisions sur le département implique des effectifs chargés sur certains niveaux, des groupes en sciences expérimentales et en langues insuffisants ou inexistants, des compléments de services toujours plus nombreux, sur des distances parfois très longues comme Privas – Montpezat ( à vol d’oiseau c’est faisable mais les ardéchois savent que dans le département, on calcule en temps et pas en kilomètres) ou sur des affectations hors disciplines (TZR d’espagnol en LP avec enseignement du français dans son service …). Les compléments de services sur trois établissements n’ont hélas pas disparu.
Afficher que tout va bien, c’est mettre un adulte face aux élèves
Donc recruter des contractuels. Ils ne sont pas aussi nombreux à vouloir rentrer dans le métier et nous les comprenons vu les conditions qui leur sont faites ; alors pourquoi pas des profs titulaires du privé assurant des heures dans le public comme c’est déjà le cas en EPS. Et les remplacements ? On verra après…avec qui ?
L’autonomie des établissements, c’est renvoyer au local la gestion de la pénurie
On compacte les classes, on récupère des broutilles et on saupoudre pour « l’individualisation des parcours »
Partout, la mise en place de barrettes (groupes ou classes mis en parallèle pour gagner des heures) éclate les emplois du temps des élèves et des enseignants, tout en complexifiant la tâche des équipes de direction. La vie scolaire est plus sollicitée par ces emplois du temps « gruyère » et déséquilibrés qui ne prennent pas en compte les rythmes d’apprentissages des enfants (comment apprendre quand on a 7 à 8 heures de cours dans une journée en 5e ou en 4e et plein de trous la journée suivante ?). Tout cela n’a ni visée pédagogique ni ambition de réussite pour les élèves, il s’agit seulement d’astuces pour gérer la pénurie
En lycée, l’application de la réforme de première se fait de façon brouillonne, avec des classes ou on retrouve toutes les sections (L,S), ce qui génèrent des problèmes pédagogiques sérieux : Par exemple, les enseignants d’Histoire géo se retrouvent face à une classe dans laquelle un groupe a le bac à la fin de l’année de 1re et l’autre groupe l’année suivante. De plus, très peu d’établissements peuvent offrir toutes les options (parce que c’est ingérable et parce que cela coute en heure dans une DGH). Avec la suppression de la carte scolaire cela rend les établissements ardéchois moins attractifs et certains lycées perdent des élèves donc des classes. Un cercle vicieux s’installe : moins d’options = moins de choix = moins d’élèves = moins d’options … avec mise en concurrence des lycées entre eux.
En collège, la rentrée est totalement désorganisée dans certains établissements, les principaux n’arrivant pas à intégrer correctement dans les emplois du temps les heures de groupes, les options, les parcours personnalisés de 3e (en « remplacement » des 3e insertion) et la gestion des postes partagés (parfois le tiers ou la moitié des enseignants d’un établissement). De nombreux collègues se déplacent au moins 3 fois dans leur second établissement pour une ou deux heures. Comment s’intégrer dans une équipe et projet pédagogique dans ces conditions ???
Finalement, si la rentrée a lieu tant bien que mal, c’est grâce à la conscience professionnelle et citoyenne des collègues. Mais cela constitue autant de raisons de dire stop à la casse de l’Education Nationale et d’être en grève mardi 27 septembre.
Noelle Brett, Jacky Mabilon