26 mars 2025

Sections départementales

Créations-suppressions de postes : un CSA hors jeu !

Compte-rendu du CSA-SD du 24 mars (création et suppression de postes)

Chaque année, le DASEN convoque les représentants des personnels pour officialiser les créations et suppressions de postes dans le département. Mais ne nous faisons pas d’illusions : cette instance, bien que censée garantir le dialogue social, ne nous permet ni d’obtenir des ouvertures de postes ni d’empêcher des fermetures. Son rôle ? Donner l’illusion que nous avons été consultés.

En Ardèche, nous n’avons même plus cette illusion. Tout est déjà décidé en amont, et le mouvement des mutations est même enclenché avant la tenue de cette réunion. Les collègues qui apprennent que leur poste est supprimé ont donc moins de 5 jours ouvrables pour formuler des vœux qui engagent leur vie. Contrairement à d’autres départements où les représentants sont informés en amont des mesures de carte scolaire, ici, nous sommes systématiquement mis devant le fait accompli.

Alors, à quoi bon y participer, me direz-vous ? Tout simplement pour faire entendre au DASEN que nous ne sommes pas dupes de cette mascarade. C’est ce que nous avons fait dès l’ouverture de la séance.

Propos liminaire des représentants de la FSU au CSA-SD du 24/03/2025 :

« A défaut d’une déclaration rédigée dont nous ne sommes pas sûr de voir l’intérêt au vu des conditions dans lesquelles se tiennent ce CSA-SD, nous nous contenterons d’un simple propos liminaire.
Pourquoi sommes-nous convoqué-es ? L’ordre du jour porte sur les créations suppressions de postes, mais le mouvement Intra est déjà largement engagé…
Cette convocation tardive du CSA-SD* met tout le monde en difficulté, les collègues, les chef-fes d’établissement et les représentants du personnel.
Par exemple, plusieurs collègues ont appris la suppression de leur poste à l’ouverture du serveur sur SIAM. On leur répond ensuite qu’ils doivent attendre la tenue du CSA, aujourd’hui, pour qu’ils puissent la considérer comme officielle. Cela crée d’autant plus de confusion qu’une partie des collègues pensent, bien naïvement (!!!), que le maintien de leur poste peut être obtenu à l’issue d’une instance dite de « dialogue social ». Ils auront alors moins de 5 jours ouvrables pour formuler des vœux qui peuvent engager fortement leur vie personnelle. C’est de la maltraitance !
Cette situation crée aussi des difficultés dans les établissements, où les chef-fes ne peuvent pas confirmer les suppressions avant ce jour, voire pour l’administration qui peine à accompagner les collègues avec une mesure de carte scolaire dans des délais trop serrés.
Enfin, pour notre organisation syndicale, comment défendre et conseiller nos collègues dans ces conditions ?
Quel est l’enjeu de ce CSA-SD ? Est-il encore possible de discuter et d’obtenir des modifications sur les créations-suppressions de postes alors qu’elles sont déjà rendue publique et intégrée au mouvement ? Ou est-ce que tout est joué et que nous ne sommes venus que pour un jeu de dupe ? Nous connaissons malheureusement déjà la réponse. L’indigence du document préparatoire, sur lequel n’apparaissent même pas les mesures de cartes scolaires, traduit à lui seul le peu de considération accordé aux représentants des personnels.
Ce CSA SD n’est donc à nos yeux qu’un simulacre de dialogue social, qui traduit le mépris de l’institution envers les personnels et leurs représentants. Inacceptable !!!

* Nous apprendrons en séance que la date tardive du CSA-SD est due, en partie, à la demande de report des représentant-es de l’UNSA, qui n’étaient pas disponibles la semaine précédente pour cause de congrès. Quand des représentants syndicaux mettent les collègues en difficulté… »

Bilan  : 9 suppressions de postes pour seulement 4 créations. Pas besoin d’être certifié en mathématiques pour comprendre que la situation se détériore.

D’ailleurs, pour le DASEN, être certifié en mathématiques suffirait, sans formation complémentaire, à enseigner en SEGPA. Une méconnaissance flagrante – et un mépris total – des réalités du métier et du terrain. C’est comme demander à un enseignant de français de collège-lycée d’apprendre à lire à des élèves de CP. En raisonnant ainsi, on balaie d’un revers de main la compétence spécifique des professeurs des écoles et on prétend qu’ils sont interchangeables avec n’importe quel professeur du second degré.
Cette logique est absurde mais bien pratique pour justifier la suppression d’un 2e poste en 2 ans de professeur des écoles en SEGPA au collège des Perrières. Pour le DASEN, aucun problème, tant pis pour la perte de sens du métier et pour le suivi des élèves de SEGPA.

Autre aberration : nous apprenons également que 3 enseignant-es devront assurer leurs cours sur trois établissements différents l’année prochaine. Le DASEN, dans un cynisme assumé, ironise même sur le sort du collègue, qui devra jongler entre Saint-Agrève, Lamastre et Mercurol… avec en prime la traversée du Rhône !

Nous avons également demandé un bilan au DASEN concernant la journée du 10 mars où les parents ont été appelés, via les réseaux, à retirer leurs enfants des écoles, collèges et lycées pour protester contre les nouveaux programmes Evars. Selon lui, il s’agit d’un épi-phénomène, car seul 9 élèves ont été comptabilisés absents dans toute l’Ardèche. Mais ces chiffres sont faux : en comptant seulement les absents du collège et de l’école du Pouzin, on arrive déjà à plus de 9 élèves ! Une aubaine pour les établissements privés qui s’en frottent les mains et en profitent pour faire du recrutement.

Globalement, une fois de plus, le constat est qu’au delà d’une bienveillance de surface, le DASEN n’a que faire de nos problématiques. Pour autant, nous continuons de penser que notre présence reste essentielle : nous y allons pour rappeler la réalité du terrain à nos dirigeants et refuser d’être réduits au rôle de simples spectateurs d’un jeu dont les règles sont décidées sans nous.