La publication par la presse d’un classement des collèges et lycées à partir d’indicateurs publiés par le ministère de l’Education nationale pose problème.
Les gros titres « quels sont les meilleurs collèges, lycées du département ? » induisent l’idée qu’il existe des bons et des mauvais établissements scolaires, les derniers seraient à éviter si l’on souhaite la réussite de ses enfants.
Cette façon d’attribuer de bonnes ou mauvaises notes aux établissements revient à instituer une mise en concurrence malsaine et déloyale entre les établissements, au profit du privé. Ainsi, le classement publié par le Dauphiné Libéré du 2/04/2025 affiche 8 établissements privés parmi les 10 « meilleurs » collèges du département de l’Ardèche. Nous nous indignons de la publication d’un tel palmarès. D’une part, ce classement repose sur une interprétation subjective des indicateurs du ministère. D’autre part, s’ils apparaissent comme « meilleurs », c’est que les établissements privés ne sont pas soumis aux mêmes règles que les collèges et lycées publics. En effet ces derniers scolarisent tous les enfants de leur secteur, au contraire du privé qui, en plus d’être payant, accepte ou refuse qui il veut. Et cela, malgré le fait que son financement soit assuré à 75% par de l’argent public.

Comme l’ont montré de nombreuses études, notre système scolaire est malade d’une ségrégation sociale croissante qui voit les élèves des milieux favorisés fuir l’école publique qui, en retour, concentre de plus en plus les élèves issus des milieux modestes. Valoriser cette ségrégation au travers d’un classement annuel malsain contribue à dégrader la situation de l’école publique qui subit déjà une baisse constante de ses moyens (avec près de 10 000 postes supprimés depuis 2017, les collèges français ont désormais les classes les plus chargées d’Europe).

Pour le SNES-FSU, la mixité sociale est l’un des leviers essentiels de la réussite scolaire de toutes et tous. C’est aussi ce qui permet de faire société.