Le C.T.S.D. sur les conditions de rentrée 2018-19 s’est tenu jeudi 20 septembre 2018. Voici la déclaration liminaire qui y a été lue par les représentants du SNES-FSU.
Après un été émaillé de scandales et de décisions votées sans concertations, c’est une rentrée dégradée et agitée que nous avons traversée. Et la situation ne va pas s’apaiser : notre Ministre annonce la suppression de 2600 postes dans le second degré public et entend imposer davantage d’heures supplémentaires. La revalorisation attendue est finalement suspendue et la valeur du point d’indice une nouvelle fois gelée. La Réforme des retraites annoncée n’est qu’un pas de plus vers la régression sociale et la Fonction Publique est dans le collimateur du gouvernement : sous couvert de « refonder le contrat social avec les agent-es », il s’agit surtout d’une mise au pas néolibérale des services publics.
Les retours des établissements confirment une dégradation : les effectifs par classe explosent, tant au niveau national que dans le département. Pour rappel, nous avions déjà estimé à un minimum de 16 le nombre de divisions supplémentaires nécessaires en Ardèche pour éviter des classes à plus de 27 élèves. C’était en janvier 2018, dans notre déclaration liminaire au CTSD.
D’autre part, en dépit de la belle présentation sur l’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers dans le dossier de rentrée 2018 de la DSDEN, et contrairement aux ambitions affichées par le ministère pour une école inclusive, les conditions d’inclusion des élèves en situation de handicap se dégradent très nettement. Et pour masquer les manques, les AVS sont désormais mutualisé-es, limitant les prises en charge à quelques heures et contribuant à désorganiser les établissements.
L’accueil des élèves en SEGPA pose également problème puisque ce sont des élèves affecté-es qui ne peuvent être accueilli-es de droit dans cette structure adaptée, faute de moyens mis sur la table.
C’est la même situation inacceptable dans la gestion des besoins en FLS. Le budget a beau être en hausse chaque année, il reste dérisoire face à l’augmentation du nombre d’élèves allophones et illustre bien cet abandon des responsabilités aux équipes.
Un mot également sur le Service Social des établissements publics, qui semble lentement mais sûrement détricoté. Les quatre établissements publics d’Annonay, ceux de Vernoux, du Cheylard, de Saint Sauveur étaient toujours privés d’assistant-es social-es scolaires en début de semaine : où en est la situation ? Qu’est-ce qui justifie le non-renouvellement des trois contractuelles du nord ? La situation sociale dans le territoire aurait-elle a ce point évolué positivement ?
Nous souhaitons d’ailleurs attirer l’attention en cette rentrée sur l’augmentation ces dernières années des personnels précaires au sein de l’Éducation Nationale. Ce sont des secrétaires, des auxiliaires de vie scolaire, des assistant-es d’éducation, des assistant-es de sécurité et de prévention, ce sont des assistant-es sociales, des psychologues de l’éducation nationale et des professeur-es, des personnels dont les contrats courts, les temps partiels et les allers-retours à Pôle Emploi semblent devenir la norme. Beaucoup de situations nous rapportent le mépris et le cynisme avec lequel peuvent être traité-es ces personnels contractuel-les et cela nous le dénonçons.
Ainsi les ambitions de notre gouvernement confirment la cure d’austérité imposée par le gouvernement comme seule alternative et qui est à l’exact opposé de nos ambitions : celle d’une École publique de qualité qui place la jeunesse au sommet des priorités nationales. C’est pour cela que nous nous battons.