Cet article n'est probablement plus d'actualité
En 1852 déjà, Karl Marx écrivait dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte que « tous les grands événements et personnages historiques se répètent deux fois […] la première fois est toujours une tragédie, et la seconde fois, une farce ». Force est de constater que les annonces du président à la veille du premier avril font basculer la farce vers l’affront.
À tombeaux ouverts
Dans un article publié dans Le Monde, Devi Sridhar, professeure de santé publique à l’université d’Édimbourg, expose clairement le problème : « En France, il y a cette idée de préserver l’économie en restant ouvert aussi longtemps que possible. C’est comme rouler en voiture vers un mur et affirmer qu’en freinant le plus tard possible on gagnera du temps. Vous perdez sur tous les tableaux : économique et sanitaire. Vous avez les morts et la crise. »
Rouler à tombeaux ouvert, sans un regard dans le rétroviseur et freiner trop tard, voila la politique de Macron et Blanquer. Aucune leçon n’a été tirée de l’année dernière si ce n’est d’avoir gracieusement offert un jour de plus pour mettre en place un semblant de cohérence dans l’improbable continuité pédagogique. Maigre avancée pour répondre à toutes les questions qui se posent. Comment faire croire aux élèves qu’il ne s’agit pas de 4 semaines de vacances au lieu de deux ? Quel sens donner à l’hypothétique rentrée en distanciel en collège et lycée ? Comment prétendre aux apprentissages quand les élèves déjà en distanciel en lycée ne retrouverons potentiellement leur classe qu’après 5 semaines dans le meilleur des cas ?
Leçon non apprise
Aucun enseignement n’a été tiré depuis un an, le ministre n’a fait preuve d’aucune anticipation et les personnels se retrouvent aujourd’hui, veille de la fermeture des écoles, dans une situation d’impréparation identique à celle de l’an dernier. Cette fois ci, ne nous leurrons pas, ce n’est pas de l’école que nous allons faire.
Parions que nombre de chefs d’établissements, à l’instar de celui du collège du Pouzin qui dégainait dès hier soir, assurent déjà les familles que tout sera mis en œuvre par les équipes pour assurer la soi-disant « continuité pédagogique » alors qu’on nous demande une fois de plus de nous organiser en catastrophe pour le distanciel. Demerdentiel, le retour !
« J’assume » disait Macron, très bien, qu’il se débrouille alors ! Qui peut croire que nous allons réussir à maintenir les élèves au travail à quelques jours des vacances ? De toute façon, quelque énergie que nous consacrions à sauver, une nouvelle fois, une fin d’année scolaire torpillée par l’impréparation, le mensonge et le mépris, faisons confiance au ministre ainsi qu’à une partie des médias pour relancer une nouvelle séquence de profbashing destinée à masquer le désastre. Rappelons-nous que notre métier n’est pas un sacerdoce et qu’à l’impossible nul le n’est tenu e ! Si le gouvernement n’est pas capable de tirer des leçon du confinement précédent, peut-être que nous y arriverons en relisant ces quelques articles publiés en mars-avril dernier :
– Continuité pédagogique : que doit-on faire ?
– Chahut dans les classes virtuelles.
Tenons compte de l’expérience accumulée, ne nous laissons rien imposer, protégeons-nous, autant du virus que des injonctions absurdes et contradictoires qui ne manqueront pas de nous assaillir dans les jours qui viennent !
Pour aller plus loin : le compte-rendu de la réunion ministérielle du jeudi 1er avril.
Encore une fois, c’est après les annonces présidentielles que la « consultation » des organisations syndicales représentatives des personnels se fait au ministère. Pour en savoir plus sur cette réunion, suivez ce lien : https://www.snes.edu/article/3e-confinement/ .
Ci-dessous, les communiqués du SNES-FSU et de la FSU suite aux annonces présidentielles
Communiqué SNES-FSU à télécharger ICI.
Communiqué FSU à télécharger ICI.