24 mars 2016

Sections départementales

C’est pas pire que si c’était moins bien...

Ce troisième CTSD de l’Ardèche avait pour ordre du jour la répartition des postes d’enseignement dans le département. Bilan positif pour la DSDEN qui a mis l’accent sur les 3 postes supplémentaires créés dans le département malgré la baisse des effectifs : 17 créations et 14 suppressions, il y aurait lieu de se féliciter de la somme positive. Mais les 10 mesures de carte scolaire qui se cachent derrière les 14 suppressions de poste font retomber l’enthousiasme : 10 postes non vacants supprimés, donc 10 collègues - certains prévenus très tardivement - qui perdent leurs postes.« Il ne faut pas voir seulement le verre à moitié plein, mais aussi considérer la consolidation de certains postes. » On leur dira.

Dans notre déclaration liminaire, nous soulignions que les établissements qui échappaient aux suppressions de postes devaient tous - sans exception - composer avec des compléments de services : encore 9 pour la rentrée prochaine.

Parmi ces chanceux.ses, nous apprenons que 5 devront effectuer leur service sur trois établissements parce que c’est le service public qui prime. Des situations plus que problématiques que la géographie du département empire encore. M. l’IA-DASEN a assuré de toute l’attention que la DSDEN portera aux situations particulières.
Pas question toutefois que l’un.e de ces cinq collègues aient un service n’atteignant pas pile poil le maximum de 18h d’enseignement à effectuer, malgré le décret qui octroie une heure de décharge aux collègues contraint.e.s à de tels compléments de service.

Il a également insisté sur le travail « de dentelle, fin et consciencieux » effectué par les services de la Division de l’Organisation Scolaire. Nous n’avons jamais douté de la valeur de ce travail. La responsabilité de l’institution dans ces situations est entière.

L’accent a également été mis sur la baisse du volume des Blocs de Moyens Provisoires dans le département, puisque de 22 Équivalents Temps Plein en 2015 on chute à 20,7. Une bonne nouvelle toute relative : avec la réforme, cette baisse cache à notre avis un éclatement de ces ETP en une multitude de petits confettis de services pas vraiment confortables pour les enseignant.e.s qui les assurent, mais on fait du mieux qu’on peut, vous savez.

Même si on peine à le croire, l’empathie affichée et la position fataliste et compréhensive de l’IA-DASEN ont tout de même fait leur petit effet : les représentant.e.s du Sgen et du SE-UNSA, visiblement sensibles aux malheurs de l’administration, mais malgré tout décidé.e.s à s’insurger contre les 10 mesures de carte scolaires et les 5 services sur trois établissements, ont tous les deux choisi, dans un même élan révolutionnaire, de s’abstenir lors du vote. La FSU a voté contre.

Ce CTSD a aussi été l’occasion de voir confirmée la volonté de mettre en place de nouvelles pratiques dans la gestion des ressources humaines : après la collaboration privé / public, la coopération 1er degré et 2d degré et le partage des ressources est devenue une réalité.

Ainsi, suite à une question de la FSU – qui monopolise un peu la parole il est vrai, puisque les autres organisations syndicales restent attentives et muettes - à la rentrée 2016, le prof d’allemand de Bourg Saint Andéol ira enseigner sa spécialité à des élèves de primaire pour compléter son service. Un partenariat des professeur.e.s de langue avec le premier degré avait aussi été prévu pour un collègue d’italien sur Annonay, mais zut : il est déjà submergé par les heures supplémentaires.
Enfin, est à l’étude dans les services départementaux, la situation de 2 Professeurs des Écoles qui pourraient intervenir en collège. Qu’on se rassure : ils ont une licence dans la langue concernée. Le CAPES, lui, est semble-t-il ici accessoire.

Enfin, comme la FSU dénonçait dans sa déclaration liminaire le maintien artificiel des moyens pour la rentrée 2016 pour tenter d’éteindre l’incendie contestataire soulevé par la réforme, et au vu des situations problématiques qui se profilent pour la rentrée 2016, il était naturel d’interroger l’institution sur les perspectives de répartition des postes pour la rentrée 2017 avec des moyens certainement amoindris et d’attirer son attention sur les conséquences de la réforme à moyen et long termes. Parce qu’une réforme qui fait voler en éclats en quelques mois toute l’organisation du collège, ça se prévoit sur le long terme. Réponse évasive et générale, mais on s’y attendait.