Déclaration liminaire de la FSU au CSA-SD du 16 mars 2023
Avec un solde de moins 6 postes prévu à la rentrée 2023 en Ardèche pour un nombre d’élèves et de divisions à peu près identique, l’hémorragie se poursuit. En 2 ans, ce seront ainsi pas moins de 20 postes qui auront été supprimés dans le département. C’est la conséquence d’une véritable entreprise de démolition du service public d’éducation qui s’est accélérée avec l’arrivée au pouvoir de M. Macron. Pour rappel, à l’échelle nationale, 8400 ETP ont été supprimés dans le second degré depuis 2018 malgré des effectifs en hausse.
Ces choix politiques se traduisent par une dégradation des conditions de travail et d’enseignement, avec une hausse constante des effectifs par classe (qui place désormais la France en tête des plus faibles taux d’encadrement en Europe) et une hausse du taux d’HSA (que les équipes se voient contraintes d’absorber). Les suppressions de postes sont également une épée de Damoclès qui pèse sur de nombreux collègues, tant le risque de se retrouver muté loin de son domicile peut rendre la vie très compliquée en raison du caractère rural de l’Ardèche.
Or, le pacte tacite qui unissait l’État et ses agents et qui permettait à ces derniers d’accepter les contraintes liées à au caractère national et républicain de leur mission en échange d’une certaine reconnaissance est en train d’être rompu. La sélection induite par Parcoursup pour entrer à l’université, la mise à mal du caractère national du baccalauréat, la désorganisation constante du lycée (dernier exemple en date : l’annonce par Pap N’Diaye d’une journée de révision obligatoire à 3 jours des épreuves de spécialités) et bientôt du collège (suppression de la techno en 6e, demi-journée hebdomadaire consacrée à l’orientation…), l’annonce d’un SNU obligatoire sur temps scolaire profondément contraire aux objectifs éducatifs portés par l’école, les réformes à marche forcée de la formation initiale devenue impossible à mener dans des bonnes conditions…
Liste non exhaustive des transformations en cours, auxquelles il faut encore ajouter les attaques portées contre le statut des enseignant
e s (volonté de recruter toujours plus de contractuel le s, de renforcer le pouvoir des chefs et l’autonomie des établissements, jusqu’à envisager un recrutement local des enseignants et la fin des concours nationaux). La mascarade des discussions sur le « pacte » que le ministre s’obstine à appeler « revalorisation » alors qu’il ne s’agit que de travail supplémentaire n’est qu’un témoignage de plus du mépris à l’encontre des personnels. Comme le CNR de M. Macron vide de sens celui des résistants au fascisme de 1945, son « pacte » avec les enseignants trahit en réalité le pacte républicain d’une école soucieuse de tous et de ses personnels. Toutes ces « réformes » contribuent à une grave crise de l’attractivité et du sens du métier. Les valeurs libérales et les mesures d’économies budgétaires qui les sous-tendent n’ont d’autres objectifs que de permettre des transferts d’argent de plus en plus massifs de la collectivité vers les intérêts privés et financiers d’une petite minorité. Elles ne peuvent que contribuer à creuser encore davantage des inégalités déjà considérables. Le bilan est alarmant !Dans ce contexte, alors même que nos conditions de travail ne cessent de se dégrader, la volonté de M. Macron et de son gouvernement d’imposer une réforme des retraites brutale et injuste contre l’avis unanime des travailleurs et des organisations syndicales qui les représentent est inacceptable. En gouvernant à ce point contre la société, avec un tel mépris des citoyens et de la démocratie sociale, nos dirigeants préparent plus que jamais le terrain à l’extrême-droite. Nous ne nous y résignerons pas.