La déclaration liminaire FSU, lue en début de séance lors du CTSD du jeudi 17 mars dernier, en attendant le compte-rendu et les sinistres nouvelles qui y ont été annoncées.
Cela fait maintenant dix mois que les enseignant.e.s s’opposent à la réforme Collège 2016 : dix mois de manifestations, d’actions, de grèves, des lettres, des communiqués et, malgré les tentatives de discrédit et de division, les opérations de communication et le silence dédaigneux de notre ministre, la profession refuse toujours de se résigner.
La réforme Collège 2016 s’inscrit dans la lignée des réformes autoritaires imposées dans l’Éducation Nationale de ces dernières années : la réforme des rythmes scolaires, qui a surtout réussi à faire la promotion de l’enseignement privé, et la réforme Chatel des lycées avec les effets désastreux de la désorganisation des enseignements sur les personnels et les élèves. Mais parallèlement à tout cet élagage qualitatif, les ministres et les gouvernements successifs se sont bien gardés de prendre les mesures nécessaires pour répondre à la crise du recrutement d’enseignant.e.s, d’une ampleur dramatique désormais.
Le gouvernement entend maintenant réformer le code du travail avec la même obstination, hypothéquant encore un peu plus l’avenir de la jeunesse, ses perspectives professionnelles, ses droits au travail et à la formation. Bien au-delà des conséquences de cette révolution sur notre société toute entière et donc sur le métier d’enseignant.e, c’est toute une idéologie politique que la FSU rejette et entend dénoncer dans cette déclaration liminaire et dans les rues aujourd’hui à travers les manifestations organisées dans toute la France. La contestation prend de l’ampleur : les salarié.e.s du privé comme du public, les enseignant.e.s aux côtés des étudiant.e.s et des lycén.ne.s s’unissent pour faire cesser cette fuite en avant libérale.
La FSU de l’Ardèche manifestera aujourd’hui à Privas, à Aubenas et à Annonay pour s’opposer à la politique actuelle et défendre une éducation de qualité pour tous.tes.
Dans ce contexte sans précédent s’ouvre ce troisième CTSD, destiné à examiner répartition des postes d’enseignements dans les établissements publics ardéchois. Le parti-pris consensuel des directions académique et départementale dans la répartition des DG lors des précédents CTA et CTSD témoigne d’une volonté d’étouffement de la colère des enseignant.e.s de collège par le maintien artificiel des moyens pour la rentrée 2016, au détriment du bon fonctionnement des lycées, mais ne peut en aucun cas constituer une réponse satisfaisante et pérenne aux difficultés des élèves et au malaise grandissant et ignoré de nos collègues.
La répartition des postes d’enseignement révèle clairement l’impact négatif sur les conditions de travail des enseignant.e.s. : en Ardèche, soit l’établissement perd des postes, soit il devra composer avec encore un voire plusieurs autres établissements pour des compléments de service. Fermeture de poste et carte scolaire pour certains, complément de service pour les autres, précarisation du dernier arrivé et heures supplémentaires pléthoriques dans certaines équipes : face à de telles situations, les trois postes créés dans le département ne font pas le poids et nous savons, pour l’avoir dénoncé à plusieurs reprises, qu’un poste peut très bien être créé puis supprimé un an plus tard. Nous ne pouvons donc qu’exprimer notre grande inquiétude quant aux conditions de travail que connaîtront les enseignant.e.s ardéchois.e.s à la rentrée 2016.