28 janvier 2025

Sections départementales

Dotations horaires 2025-26 : toujours moins !

Déclaration liminaire de la FSU73 au CSA-D du 28 janvier 2025

Pour débuter, la FSU 73 tient avant tout à exprimer sa solidarité et son soutien à la communauté éducative de Mayotte ainsi qu’à l’ensemble de la population mahoraise touchée par deux immenses catastrophes en très peu de temps et alors que le quotidien est toujours très difficile. La FSU le rappelle avec force : l’honneur de l’Ecole de la République est bien d’accueillir tous ses élèves sans distinction avec les moyens nécessaires à leur sécurité et leur réussite. Nous serons attentifves aux conditions de rentrée des élèves et de nos collègues mahorais durant les jours à venir.

Au niveau national, nous allons préparer la rentrée 2025 dans un contexte où l’Ecole ne tient plus que par un fil : celui de la conscience professionnelle de ses personnels. Compter uniquement sur cet engagement pour que vive l’Ecole publique n’est plus tolérable. Nous accueillons aujourd’hui une 6e ministre de l’Education Nationale depuis 2022 ! Nous avons subi jusque-là une brutalisation du dialogue social avec une politique éducative menée sans et même contre les personnels. Ces années ont amené à une profonde crise dans l’Education nationale. Les conditions de travail dégradées ont conduit à la perte de sens du métier pour beaucoup de nos collègues et ont amené à une désertion des professions du secteur de l’éducation par les étudiantes.

Les décisions politiques et la pratique du pouvoir depuis 2017 et la loi TFP ont affaibli et abîmé la démocratie sociale faisant progresser les idées d’extrême droite avec comme crainte qu’elle puisse accéder au pouvoir dans un futur proche. Les discours de haine se nourrissent du désespoir, et les conditions de vie quotidienne des françaises dégradées par la casse des services publics, avec des hôpitaux exsangues et des écoles sur le fil en sont la triste et inquiétante illustration.

Il est donc nécessaire que les personnels soient écoutés, entendus et respectés dans leurs pratiques et leur expertise professionnelles. C’est une des conditions pour que nos collègues et nous-mêmes, en tant que représentantes élues, retrouvions le chemin de la confiance.
Les annonces ministérielles récentes permettent, pour l’instant, un retour à l’apaisement et sont un frémissement dans le bon sens. Elles sont surtout le résultat de l’action syndicale qui a permis des mobilisations massives de la profession. Nous serons maintenant extrêmement attentifves à la traduction dans les faits.
Il est, en effet, nécessaire d’aller plus loin au regard de l’état du 2d degré ! Il faut bien plus que des annulations de suppressions d’emplois tant elles ont été massives jusque-là ! Pour retrouver le taux d’encadrement de 2017, il faudrait créer 10 611 emplois ! La France détient toujours le triste record des classes les plus chargées d’Europe au niveau collège. La baisse démographique doit cesser d’être instrumentalisée à des fins budgétaires. Au contraire, la création d’emplois d’enseignantes doit permettre de réduire le nombre d’élèves par classe afin d’améliorer les conditions de travail des personnels et les conditions d’apprentissage des élèves.
Le recrutement d’AESH annoncé doit s’accompagner d’une réelle considération du métier avec création d’un statut, garant d’une formation et d’une sécurité professionnelles sous peine de retrouver ces postes vacants à la prochaine rentrée !

Le Choc des savoirs doit être complètement abandonné tant il représente un projet d’école passéiste et conservateur qui tourne le dos aux ambitions émancipatrices de l’Ecole et malmène nos métiers.
En Savoie, nous constatons donc que la baisse démographique est l’argument qui justifie une baisse continue des moyens : nous perdons à nouveau 12 divisions quand nous perdons 191 élèves. Pour des classes à 30 élèves (prenons un exemple conforme à ce qui devient la normalité !) nous devrions perdre entre 6 et 7 classes. On nous enlève le double, soit un établissement comme Jean Moulin, Beaufort, St Etienne de Cuines ou Bozel… Et l’addition, ou plutôt la soustraction, devient salée et amère : le ratio H/E diminue (-0.04 = 1.22) et le nombre d’élèves par division augmente légèrement en moyenne (+0.11 à 25.53 contre 25.43) mais fortement en particulier notamment pour des collèges accueillant des ULIS (Frontenex, La Ravoire, Le Châtelard, St Pierre).

Nous faisons le triste constat d’un nouvel ajustement de la catégorisation des collèges, toujours vers l’augmentation des effectifs, autorisant les collèges classés REP/REP+ à compter jusqu’à 26 élèves par division. Dans la logique des dernières mesures : ce sont les élèves des milieux défavorisés qui sont pénalisés. A cela s’ajoute, des effectifs très chargés notamment pour des établissements dont l’IPS est inférieur ou égale à la moyenne académique. Comment afficher vouloir faire progresser les élèves les plus éloignés de la réussite scolaire en dégradant encore leurs conditions d’apprentissage ?

L’inclusion, pourtant priorité nationale, se fait a minima, au détriment des élèves à besoin éducatif particulier comme au détriment des élèves en difficulté. Comment différencier une pédagogie dans des classes qui débordent ?
Il est ironique de lire que la marge d’autonomie des établissements doit être destinée « au contrat d’objectifs, à la nécessité d’accompagner les élèves les plus en difficulté à travers les groupes de niveaux en 6e/5e, au renforcement pédagogique des plus fragiles en 4e/3e, au dispositif « devoirs faits ». Au-delà du fait que les groupes de niveau ne font que renforcer les inégalités scolaires, comment financer ces mesures avec si peu ?

Et tout cela « en recherchant une juste combinaison entre les moyens spécifiques et la dotation globale dans son ensemble » : c’est-à-dire : faites toujours plus avec moins ! Et que reste-t-il pour le reste ? Les options sont en danger, des apprentissages dont la réduction des effectifs est nécessaire pour la réussite des élèves deviennent exception : les groupes de sciences, les groupes de langues vivantes sont en voie de disparition.
Dans ce contexte d’austérité continue, la FSU rappelle son ambition d’une éducation pour toutes et tous sur tous les territoires visant le plus haut niveau de qualifications. Cela passera par un plan de revalorisation des personnels, un plan de recrutement pour l’amélioration des conditions de travail et d’apprentissage des élèves, et par un réel plan de lutte contre les inégalités scolaires.

La lutte contre la difficulté scolaire se fera réellement avec des effectifs réduits et hétérogènes et avec des personnels considérés et revalorisés. Combattre le racisme et les discriminations de genre, construire une société solidaire et écologique passent avant tout par une éducation solide, critique et émancipatrice accompagnée par les moyens nécessaires.
C’est pourquoi la FSU appelle à poursuivre la lutte pour défendre son projet d’école réellement républicaine et réellement ambitieuse.

Dossier choc des savoirs : outils pour mobiliser

 kits graphiques, visuels,
 outils pour agir en CA, diaporama pour HMIS...

Article de la section académique : rentrée 2025

Et les outils pour les CA DHG :
- modèles de motions, votes en CA, organiser une réunion syndicale...