28 mars 2023

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Corrections « dématérialisées » des écrits : résistez au management !

La correction en ligne permet de contrôler les corrections, les performances des élèves et des correcteurs !

Dans la communication ministérielle sur le bac , courrier publié le 17 mars via les réseaux sociaux. on prend la mesure de la propagande officielle qui vise à désamorcer les inquiétudes vis à vis de mouvements de grève.

Les opérations de correction des copies, toutes numérisées, bénéficieront d’un suivi tout au long du processus de correction

On peut voir ce courrier comme la liste des moyens pour casser une éventuelle grève des surveillances et des corrections et il est significatif de voir l’argument de la numérisation des copies comme un argument de sécurisation des opérations. Cela confirme l’usage managérial de l’outil numérique.

Le SNES-FSU n’appelle pas à la grève des corrections écrites.

Des retraits sur salaire lourds

C’est une forme d’action qui peut entraîner des retraits sur salaire lourds pour service non fait sur toute la période de correction des copies. En 2019 les collègues de philosophie se sont vus retirer 9/30e. La petite case à cocher qui demande à s’engager à « corriger l’intégralité du lot » dans Santorin (l’application de correction en ligne) est parfaite pour enregistrer la date de début du service non fait parfaitement informé et a un fort effet dissuasif.

Pour une poignée de collègues isolés concernés par les corrections

C’est aussi une action qui engage très peu de collègues, isolés. Et la numérisation permet désormais de transférer le lot d’un correcteur « trop silencieux » (qui ne répond pas aux sollicitations de l’inspection ou de la coordination et dont on ne voit pas trace d’activité sur l’application de correction Santorin) à un autre correcteur sans attendre la date limite.

Des lots rapidement ré-attribués aux « bons éléments »

Cela a déjà été fait les années passées, et parmi les correcteurs les plus efficaces, celles et ceux qui se sont empressés de s’acquitter de cette mission au plus tôt pour être tranquille, certains se sont vus attribuer un nouveau lot de copie.

Des actions alternatives non-moins risquée

Rétention des notes, mettre 20 à toutes le copies... Ces alternatives seront au mieux considérées par l’administration comme un service non fait, exposant le correcteur au même type de retrait sur salaire, au pire comme une faute. Seule la grève, autrement dit exercer son droit de ne pas travailler, nous protège individuellement.

Le SNES soutient toutes les mobilisations pendant les épreuves.

Si le SNES n’appelle pas explicitement à la grève des corrections, il soutient néanmoins dans le contexte d’appel à la grève et de luttes contre la réforme des retraites, contre l’absence de revalorisation pour tous, contre le calendrier incohérent du baccalauréat, toutes les mobilisations, y compris la grève, pendant les épreuves de spécialité, orales, pratiques et de compétences expérimentales.

Un préavis de grève sur toute la période des examens et des corrections a été déposé pour permettre aux collègues d’être en grève.

La correction dématérialisé fait l’objet de vives critiques.

L’argument initial : les pertes de lot de copies

Jamais réellement quantifié quant à son impact par le ministère, ce problème n’existe plus avec les scanners et le duplicata numérique. Il est donc possible de nous remettre les lots originaux sans risque.

Un impact environnemental non négligeable

Sur le plan environnemental, l’usage de l’adjectif « dématérialisé » est particulièrement impropre quand il faut mobiliser des scanners, des box, des serveurs dans des data-centers, les box des correcteurs, leurs ordinateurs en marche pendant des heures pour corriger les copies.

Ceci est à mettre en rapport avec un stylo rouge et le transport des collantes.

Arme de dématérialisation massive !

Une transformation importante de l’acte de correction

L’ergonomie de l’application rend certains gestes habituels chronophages et fastidieux : le feuilletage des copies, leur comparaison, leur classement en fonction par exemple des exercices ou questions traités, l’affichage en vis à vis de deux parties d’une copie ou de deux copies, les annotations … Tout cela dissuade le correcteur de le faire pour ne pas perdre de temps. C’est tout un savoir-faire qui contribue à la bonne et juste évaluation des copies qui se trouve ainsi remis en question.
La qualité de la numérisation très variable et la correction sur écran entraîne une fatigue oculaire et physique médicalement avérée.

Une surveillance du travail inadmissible

L’application de correction en ligne Santorin est l’outil parfait de flicage de notre travail. Temps de travail, horaires de travail, temps passé par copie, progression de la correction du lot… Tous les détails du travail du correcteur sont traçables et accessibles à l’administration. C’est un outil de management redoutable. Demain on exigera de nous plus de copies à corriger en moins de temps, certains se verront reprocher leur manque de productivité. Ce type de management est déjà en place au CNED [1] ou des gens sont poussés gentiment dehors car ils n’atteignent pas les objectifs cible.
Les injonctions des inspecteurs ou des référents se font plus pressantes via la messagerie et de nouvelles copies peuvent être versées au paquet virtuel en fonction du nombre de correcteurs vraiment disponible.

Une perte du contrôle de la correction

Les notes doivent être saisies pour chaque partie voire pour chaque question, permettant à tout moment aux IPR coordonnateurs de neutraliser une question, de modifier le poids d’une autre dans la note finale. Cela s’est déjà produit sans même que les correcteurs n’en soient avertis. Le correcteur n’est plus réellement maître de la note.

Nous invitons toutes celles et ceux qui s’opposent à la correction "dématérialisée" numérisée à télécharger le fichier pdf des copies et les imprimer dans leur établissement pour les corriger hors-ligne. Nous appelons à ne pas saisir les notes avant le dernier jour.


En définitive, imprimer des copies qui étaient au format papier au départ et qui ont été scannées laisse songeur….le plus simple est de donner accès directement aux copies papier aux correcteurs comme le Snes-FSU le demande.