Rupture d’image, rupture de ton, mais toujours pas rupture de politique. La photo de notre nouveau ministre accompagnant le président Macron à Marseille tient quasi de l’emblème : il n’a pris la parole que pour approuver les choix du président.
Non, la personne du ministre de l’Éducation nationale n’est pas le problème, la preuve est établie, c’est bien à cette politique libérale qu’il faut mettre un terme. Et de rupture, il n’y aura que si nous mettons tout en œuvre pour l’exiger. Avec J-M Huart comme chef de cabinet, (ex Degesco du ministre
Blanquer, à la manœuvre notamment dans le scandale du financement à prix d’or d’un « syndicat lycéen »), sans réel relais politique, plus que jamais soumis à Bercy, et bien en cour à Sciences po (réforme du lycée, grand oral...), les bordures sont clairement établies.
En lot de consolation, on peut a minima avoir le plaisir de ne plus être insulté-es à chaque prise de parole ministérielle. Ce n’est pas rien. Mais pouvons-nous nous contenter d’être payé-es de mots ? Toujours pas, en aucune façon !
Que réclamons-nous ?
Une revalorisation de nos salaires, pensions ET conditions d’exercice, et a fortiori dans le contexte d’inflation galopante que nous connaissons ; des recrutements à la hauteur des besoins, augmentés sous l’effet de la pandémie, mais déjà sous évalués auparavant ; une remise à plat de la réforme du lycée ; l’abrogation de Parcoursup ; l’abandon de la LTFP (Loi de Transformation de la Fonction Publique) qui non seulement instaure le néo management public mais recourt à toujours plus de contractuels au détriment d’emplois de fonctionnaires ; et bien sûr, un plan d’urgence pour la rentrée, qui ne peut s’envisager en l’état.
Qu’observons-nous ?
Une crise de recrutement sans précédent : davantage de postes au Capes que d’admissibles dans nombre de disciplines ; des paroles dilatoires quant au dégel du point d’indice et à la revalorisation ; et le mépris, toujours le mépris : la plus grande académie de France recrute ses professeur-es par job dating ! Même plus besoin de traverser la rue !
Ce nouveau ministre a pour l’instant une mission claire, celle de siphonner l’électorat enseignant pour les législatives à venir.
Ne nous laissons pas endormir, le candidat Macron avait des objectifs précis à très court terme, et il n’en a pas fait mystère : les retraites, avec en première ligne les régimes spéciaux ( = c’est nous, le code des pensions), et poursuivre les réformes de l’École en s’attaquant au collège, après le saccage du bac et du lycée.
Si nous voulons être entendus, c’est une mobilisation d’ampleur que nous devons construire. L’appel lancé à l’issue de notre congrès en jette les bases. A nous de mener les combats dans lesquels il faut nous engager, toutes et tous, il y va de l’avenir de notre École, de nos métiers, de nos services publics !