Coupes budgétaires et suspension de la part collective du Pass culture : en quelques heures, de multiples projets suspendus au mépris du travail des personnels et de l’ambition d’ouverture culturelle de l’École. Scandaleux !
Comme un douloureux retour en arrière ! Le 30 janvier, l’annonce tombe, de manière désordonnée entre les académies et les établissements, mais elle est glaciale : en raison de restrictions budgétaires, il ne reste plus que 24h pour valider les projets liés à la part collective du Pass culture. 24h avant que la rigueur budgétaire saborde tous les efforts et les projets des collègues : on se croirait revenus 8 mois en arrière lors de l‘épisode des HSE !
Un travail méprisé
Les témoignages de collègues se sont multipliés les jours suivants : course contre la montre pour tenter de concrétiser des projets, blocages, plateforme qui plante et, au final, des heures de travail qui s’envolent, des projets qui sont brutalement arrêtés. Dans beaucoup de collèges et lycées de l’académie, ce sont des milliers d’euros qui ont été perdus.
La colère est grande face à cette nouvelle preuve de mépris pour le travail des personnels, balayé en quelques mots et quelques secondes.
Un coup d’arrêt à la découverte culturelle pour les élèves
Visites de musées, ateliers artistiques (chants, théâtre), ateliers d’écriture, rencontres avec des écrivains, des réalisateurs, des scientifiques, des artistes… La liste est longue ! C’est tout ce qui permet aux élèves de s’ouvrir au monde, de découvrir la culture, d’apprendre, de grandir, de s’émanciper, de se nourrir intellectuellement, de sortir, au sens propre comme figuré, de son établissement et de son lieu de vie, en un mot, la mission essentielle de l’Ecole. Cette décision est un renoncement terrible mais aussi terriblement révélateur des priorités de l’époque : la rigueur budgétaire prime sur tout le reste.
Coupes budgétaires et désordre
En 2024, 97 millions d’euros ont été utilisés dans le cadre de la part collective du Pass Culture. Le projet de loi de finances 2025 prévoit 72 millions d’euros pour l’exercice 2025, avec un lissage sur l’année : 50 millions d’euros de janvier à juin puis 22 millions d’euros pour septembre à décembre. 40 millions d’euros ayant déjà été engagés à l’approche de la fin de janvier, le ministère a demandé aux rectorats qui ont eux-même répercutés l’information à seulement 24h de la date butoir de saisir tous les projets avant le 31 janvier. En 24h, c’est la ruée vers ADAGE, qui ne résiste pas à un afflux de connexion et, dans une cacophonie désormais habituelle, les rumeurs, ordres, contre-ordres…avant que le couperet tombe : le plafond des 50 millions d’euros est atteint et plus aucun projet ne peut être déposé. Colère et dégoût !
Le SNES-FSU est intervenu auprès du ministère dès le jeudi 30 janvier au soir pour dénoncer cette situation et exiger les moyens nécessaires à la concrétisation des projets engagés par les collègues. La réouverture en février ne change cependant rien, ni sur la forme ni sur le fond. Même la Cour des comptes le reconnaît, le budget est insuffisant !
L’ensemble des élu
es du CSA ont interpelé la rectrice lors du CSA du 14 février.Le SNES-FSU appelle, avec la CGT spectacles et une large intersyndicale, à un rassemblement devant le rectorat le mercredi 19 février à 12h30.
Un dispositif qui reste en outre à améliorer
Ce dispositif est très investi par les équipes et contribue à l’enrichissement des pratiques artistiques et culturelles des élèves en lien avec les enseignements. Mais des défauts subsistent, comme le coût des déplacements à la charge des établissements, générant des inégalités territoriales criantes. La culture n’est décidément pas une priorité présidentielle. Des politiques publiques et un budget à la hauteur des enjeux sont indispensables.