La ministre a annoncé 0 suppression. La rectrice annonce des créations. MAIS ce sont 59 postes en collège et 22 en lycée qui sont supprimés !
Une rentrée inédite
La ministre a ouvert le CSA ministériel de préparation de rentrée en confirmant l’annulation des 4000 suppressions d’emplois d’enseignant
Dans une École qui s’effondre, une telle mesure aurait porté un coup fatal aux ambitions émancipatrices du service public d’Éducation. Mais la FSU ne peut se satisfaire d’une forme de statu quo. Les besoins sont immenses. Dans le premier degré, la France restera encore très loin de la moyenne par classe des pays de l’Union européenne. Dans le second degré, pour retrouver le taux d’encadrement de 2017, il faudrait créer 10617 emplois.
Dans le détail, le ministère opère un redéploiement entre 1er et 2d degré. La FSU ne peut se satisfaire de ce qui relève d’une forme de gestion de la pénurie. Le 1er comme le 2d degré ont des besoins immenses. Dans le premier degré, les 470 suppressions de postes au niveau national vont se traduire dans beaucoup de départements par des fermetures jugées injustes au regard du besoin des élèves.
Au niveau académique, la rectrice annonce une création de 16 postes. Mais ceux-ci servent essentiellement à financer la réforme de la voie professionnelle refusée par les personnels et l’équivalent de 37 postes sont mis en réserve. Au final, ce sont 59 postes en collège et 22 en lycée qui sont supprimés !
Les raisons avancées sont démographiques. Le rectorat estime que 48 divisions seront fermées dans les collèges de l’académie. Les prévisions démographiques sont de -1166 élèves en collèges, +515 élèves en voie professionnelle, +173 élèves en voie générale et technologique et +51 en post-bac, seuls arguments pour justifier les diminutions de moyens et la redistribution vers la voie professionnelle.
Selon le rectorat, le nombre d’élèves par division diminuerait en moyenne de 0,15 élève en collège (25,45 contre 25.60 élèves), bien loin des 24,5 élèves par division en 2010 !
En lycée général et technologique, 22 postes supprimés et 173 élèves en plus. Cherchez l’erreur !
La FSU le rappelle avec force : la baisse démographique doit cesser d’être instrumentalisée à des fins budgétaires et politiques...
Les annonces du jour ne répondent pas à tous les besoins de la rentrée 2025 et ne suffiront pas à combler les dégradations subies ces dernières années dans le service public de l’Éducation nationale. Entre 2018 et 2024, 8 865 emplois d’enseignant es ont été supprimés dans le second degré public, pour 7 441 élèves en plus !
Choc des savoirs et groupes de niveaux : un combat toujours d’actualité
L’annonce de l’abandon du DNB obligatoire pour passer en Seconde va dans le bon sens. C’est un coin enfoncé dans le Choc des savoirs grâce à l’action menée par la FSU et les personnels. La fin des prépa-Seconde annoncée pour 2026 en est un autre. Cette mesure était inacceptable d’un point de vue scolaire et social, organisant la relégation des élèves les plus en difficulté. La FSU rappelera en CSA académique que des économies peuvent être faites sur les 5 prépa-Secondes (ou 4 car une n’a pas eu d’élèves) maintenues l’année prochaine, alors qu’elles disparaîtront en 2026 !
En 4e/3e, en ouvrant la porte à des dispositifs qui ne sont pas des groupes de niveau et qui ne se limitent pas au français et aux maths, la ministre enterre d’une certaine manière les mesures initiales du Choc des savoirs de Gabriel Attal. La FSU regrette l’obstination à maintenir les groupes de niveaux en 6e/5e alors que tout montre leurs effets délétères pour les élèves et les personnels. Elle est largement rejetée par les personnels. La FSU est déterminée à poursuivre la mobilisation pour obtenir l’abandon de l’ensemble du Choc des savoirs.
Dans les collèges, l’arrêté sur le choc des savoirs de 2024 a été abrogé par le Conseil d’État et aucun nouveau décret n’a été publié. À ce jour, et probablement lors des CA de répartitions des DG, ce sont bien les grilles horaires antérieures au choc des savoirs et sans les groupes de niveaux qui s’appliquent.
Le SNES-FSU appelle les collègues à refuser toutes les répartitions de DG dégradant toujours le service public d’éducation et à médiatiser, avec les parents, ces refus.
Après la censure du gouvernement, la censure dans l’établissement !
Comprendre les critères d’octroi des moyens aux établissements
La préparation de rentrée commence en décembre avec les prévisions d’effectifs qui détermine la structure théorique avec le nombre de division. En janvier, les services du rectorat et des DSDEN travaillent sur la répartition des moyens sur la base des grilles nationales, des cartes des formations, des langues et des enseignements de spécialité en lycée (attention, les options ne sont pas financées expressément, elles relèvent de l’autonomie de l’établissement), des heures statutaires (pondération, « heures de vaisselle »...) et la politique d’allocation progressive des moyens. (seuil du nombre d’élèves par division en fonction de l’IPS).
En lycée, le rectorat envoie chaque année le détail des modalités de calcul de la dotation aux chefcette page.
fes d’établissement en fonction des grilles nationales. Les modalités sont détaillées surEn collège, le rectorat a fait le choix de se baser sur l’arrêté abrogé et dote les collèges en anticipant les groupes de niveaux. Les modalités sont détaillées sur cette page.
Les outils pour mobiliser
Vous retrouverez l’intégralité des textes réglementaires et informations pour intervenir dans les instances de vos établissements dans la publication du SNES-FSU téléchargeable sur cette page et dans cette rubrique (quels votes lors de la préparation de rentrée en CA ? ; Voter une motion ; Exemples de motion...).
Les enjeux démographiques et la bataille sur les effectifs sont résumés sur cette page.
Le SNES-FSU national propose un dossier complet pour agir contre le choc des savoirs et un tableur de répartition des moyens pour construire un TRMD alternatif reprenant nos revendications pour le collège (volumes horaires, effectifs...).