Projecteurs complaisamment mis sur un compromis qui a tout du contrat mafieux : soit la conférence de financement trouve le moyen, pour le mois d’avril, d’apporter 12 milliards pour 2027, coincée dans l’étau du ni augmentation « du coût du travail », ni baisse des pensions, soit le premier ministre, auto promu chevalier blanc de la défense des pensions, agira par ordonnances, en avril, quand la tension sera retombée, du moins l’espère-t-il… Il a raison de se réjouir, il vient d’obtenir un chèque en blanc, pour le prix d’un tout simple changement de mot : exit l’âge pivot, bienvenue l’âge d’équilibre, qui existera (pas le nom, la chose !) de surcroît quoi qu’il advienne dans le nouveau système à points.
Chapeau l’artiste ! On ne décidera pas ici de décerner le Tartuffe d’or à ce ministre fort content de lui, ou bien à ses « partenaires sociaux » qui lui ont servi la supercherie sur un plateau. On ne répétera pas non plus que pendant qu’on agite la fumée autour de l’âge pivot, euh… d’équilibre, il n’est plus question du cœur même de cette réforme inique, le système par points qui n’a d’universel que la paupérisation pour toutes et tous les retraité-es.
C’est de ce système par points dont nous ne voulons pas, contrairement aux patrons de fonds de pensions qui y aspirent goulûment. Et pour nous, dans l’Éducation, le tribu s’annonce encore plus salé
Chacun en convient maintenant, même notre ministre qui se trouve contraint d’ouvrir des négociations salariales… Mais comme toujours, dans ce gouvernement, des discussions à sa mode, qui consiste d’abord à faire beaucoup d’annonces, avec des gros chiffres, mais qui, comme toujours voudrait finir par nous payer de mots, parce qu’au final, il s’agit avant tout, dans l’esprit du ministre, de revenir sur notre statut, revu en 2014 et qui lui est resté en travers du gosier, alors que dès avant 2012, depuis la DEGESCO où il régnait en maître sous la présidence Sarkozy, il avait eu tout plein d’idées pour nous faire travailler plus en nous payant moins. Alors pour l’heure, il promet une revalorisation qui concernerait essentiellement les collègues entrant dans le nouveau système, avec quand même quelques miettes pour les plus anciens à partir de janvier 2021. Au Snes-FSU, nous sommes sûrement mal pensants,
mais presque prêts à parier qu’il va recycler une nouvelle fois le début de revalo PPCR, eh oui, souvenez-vous, il reste la création du 7e échelon de la hors classe, prévue initialement pour le 1er janvier 2020, signée avec le précédent gouvernement, et reculée immédiatement au 1er janvier 2021 par le ministre Blanquer, dès son retour aux affaires, sur le devant de la scène cette fois. (Oh, c’est la même date !!). Et de parler de primes, et de réforme systémique du métier, et de contre-parties… Pour le Snes-FSU, c’est non, et clairement non.
La revalorisation est maintenant reconnue indispensable, nous avons gagné cette bataille de l’opinion publique, et elle est sans condition. Assez de marché de dupes ! Là encore, ce ministre discrédité, décrédibilisé doit comprendre que la profession lui demande des comptes.
Nous dénonçons aussi les tensions vécues au quotidien dans nos établissements, liées au manque de moyens qui nous conduisent bien souvent au bord de l’implosion. Pourtant la rentrée prochaine se prépare en ce moment pour notre académie avec 63 postes en moins, plus une quinzaine, transformés en heures supplémentaires, le tout avec près de 1000 élèves de plus.
Revenons encore sur les réformes du lycée et du bac en particulier : on nous a bien raconté qu’il fallait alléger, simplifier le bac, reconquérir le 3e trimestre… Résultat des courses, on se retrouve en janvier 2020, à devoir mettre en place les premières épreuves du bac 2021... !! Ubu... reviens, ils sont devenus fous ! L’incurie est telle pour ces fameux E3C, que rien n’est prêt à moins de 2 semaines des épreuves. Il faut arrêter cet engrenage furieux d’urgence, refuser d’organiser la mise en place de ces inepties et obtenir leur transformation en épreuves terminales et nationales en fin d’année. C’est le sens de la lettre ouverte que nous adressons à la Rectrice de Grenoble et à la presse.
Par la loi Fonction Publique, ce pouvoir a tenté de museler le syndicalisme que nous portons, en mettant fin au paritarisme pour revenir au fonctionnaire zélé. Ne laissons pas croire que c’est possible ; pour les mutations et les carrières, plus que jamais, nous sommes à vos côtés ! C’est ce qui fait notre force !
Pour toutes ces raisons, ce n’est pas le moment de lâcher : elles sont massives, puissantes, nos manifestations, et pourtant, il faut encore les amplifier et les durcir : celle du 5 décembre a donné le ton !
Nous le savons bien, et nous l’avons souvent répété, la bataille est longue et difficile ; nous le voyons, le choix du pourrissement, les manœuvres dilatoires, et violentes, de ce gouvernement nous le confirment. Alors, cherchons partout, en AG par secteurs, les convergences, et consolidons notre outil, développons nos caisses de grève, et poursuivons, en reconduisant la grève partout où c’est possible, et en ayant le souci toujours et encore d’expliquer, et d’unir nos forces, dans notre secteur et dans le cadre interprofessionnel. Tous les rendez-vous d’action sont sur le site, et surtout, ensemble, dans la rue. Cette semaine, d’ores et déjà mardi 14, mercredi, jeudi, mais certainement aussi la semaine suivante…