Tout le monde a été saisi d’effroi en entendant, sortant des cortèges des manifestations du 13 octobre, la terrible nouvelle de l’attentat d’Arras contre nos collègues, entraînant la mort de Dominique Bernard, trois ans après l’assassinant de Samuel Paty. Si nous attendions de la dignité de la part de nos dirigeant
es dans les jours qui suivirent, nous fûmes vite refroidis avec un déversement de discours abjects de la part d’une partie de la classe politique, n’hésitant pas à accuser les associations de défense des sans-papiers, dans un contexte de discussion de la loi immigration. Quant à nos député es dans l’hémicycle, les beaux discours n’auront pas fait oublier les insultes proférées quelques jours plus tôt en commission contre les représentant es des personnels de l’Éducation nationale.La mort tragique de Thomas, élève du lycée du Dauphiné de Romans lors d’un bal à Crépol n’échappe malheureusement pas à l’affirmation sur la scène politique et dans l’espace public de l’extrême-droite la plus extrême. L’ultra-droite a pu passer sous les radars des renseignements pour aller déverser sa haine dans les rues de Romans, tout comme elle avait pu attaquer un conférence sur la Palestine à Lyon le 11 novembre, avec une lenteur certaine des forces de l’ordre à intervenir. Le Rassemblement national et Reconquête n’hésitent pas à instrumentaliser la mort de Thomas à Crépol pour appuyer leurs idées racistes.
Il ne s’agit plus seulement de dédiabolisation ou de banalisation. L’extrême droite est désormais légitimée, en particulier par des décisions du gouvernement. Alors que les forces de progrès social se montraient incapables de s’engager résolument dans une initiative unitaire pour dénoncer la recrudescence d’actes antisémites, la majorité, appuyée par la droite, ont permis au RN et à Reconquête de se prétendre acteurs légitimes de la lutte contre l’antisémitisme, alors que leurs histoires politiques ou leurs positions récentes les disqualifient de fait pour participer à ce combat.
L’extrême-droite ne cesse de gangrener la société et l’École ne fait pas exception. Tout le monde a mis en avant les valeurs républicaines que nous incarnons après le 13 octobre. Mais nous voyons bien que le ventre immonde se nourrit de la politique de casse du service public d’éducation et des services publics.
La FSU est motrice dans l’intersyndicale éducation pour la construction d’une mobilisation d’ampleur courant janvier. D’ici-là, mobilisons nos collègues sur les enjeux de la politique gouvernementale en matière d’éducation, qui n’est faite que de renoncement pour les élèves les plus en difficulté, le plus souvent défavorisé
François Lecointe