Dans ces circonstances particulièrement douloureuses, nous aurions besoin d’un ministre. Hélas, le rôle est bien mal tenu, entre Tartuffe et Diafoirus, et c’est une fois de plus la cacophonie qui revient en force, depuis la rue de Grenelle.
Après avoir accordé deux heures de 8h à 10h sous la pression de l’ensemble des syndicats, c’est une nouvelle volte-face, avec l’annonce d’une décision indigne et autoritaire qui désorganise encore plus l’École. La solution à l’impératif de sécurité publique invoqué du fait de la menace terroriste est pourtant simple, il suffirait de décaler la rentrée du lundi au mardi ce qui répondrait également à l’exigence de préparation de la rentrée avec un « nouveau » protocole sanitaire et de mise à l’abri des personnels vulnérables* ainsi hors des classes lundi encore.
Ce mépris des personnels et cette décision autoritaire déstabilisent encore davantage l’école alors qu’il faudrait au contraire de la sérénité et s’appuyer sur les personnels qui la tiennent à bout de bras depuis mars dernier.
C’est indigne, absolument. Indigne de la mémoire de notre collègue, indigne de nos élèves, et des siens en particulier, indigne des personnels, indigne de notre École.
Hier encore héros de la République, avant-hier décrocheurs, juste après avoir été reconnus indispensables pendant le confinement, et demain aux ordres, en poste à 8h, comme si de rien n’était, avant d’être tout simplement jetables, puisque JM Blanquer persiste dans son plan social pour le second degré avec 2500 suppressions de postes pour l’année prochaine, alors même que la hausse démographique perdure… Bien sûr, le contexte dramatique nous impose d’abord le recueillement, mais gardons bien à l’esprit la vraie volonté de casse de l’École, à un degré rarement atteint, tout comme des Services Publics et des retraites, garants de justice sociale et de solidarité.
Plus que jamais, notre outil syndical nous est précieux, et nous devons encore le renforcer, par la syndicalisation proposée au plus grand nombre de collègues. Pendant le confinement, nous restons disponibles, et organisons nos stages de formation en visio, sauf le colloque actifs/retraité-es que nous reportons. Faites-nous connaître toutes les situations problématiques, nous interviendrons.
Pour l’heure, nous, Snes-FSU, demandons au ministre de garder a minima le dispositif initial et
exigeons d’en finir avec cette cacophonie incessante venue du ministère. Nous vous appelons à prendre ce temps en concertation, pour construire ensemble l’hommage digne dû à Samuel Paty, selon les modalités que nous aurons arrêtées collectivement. Au cas où cette possibilité serait refusée, nous appelons à user de notre droit de grève et à nous réunir dans nos établissements.
Ensemble, prenons soin de nous, et courage à toutes et tous pour cette reprise difficile.
* à l’heure où nous écrivons, nous n’avons toujours pas les textes