25 avril 2023

Nos métiers

Le Pacte : travailler plus pour s’épuiser plus !

Le Pacte : travailler plus pour s'épuiser plus !

Derrière les effets d’annonces consistant à faire claquer des sommes prétendument mirobolantes à l’opinion publique, Emmanuel Macron confirme son objectif principal : appliquer son projet politique au mépris de la réalité des conditions de travail des personnels.

La mise en place du pacte est confirmée en dépit de l’opposition unanime des organisations syndicales. L’entêtement irresponsable du président n’est donc pas confiné au dossier des retraites. Alors que toutes les enquêtes montrent déjà un temps de travail important chez les enseignants équivalent en moyenne à 43 heures, le pacte est une réponse provocatrice, hors-sol et irresponsable. Il prévoit un alourdissement conséquent de la charge de travail : à l’heure où l’Education nationale peine à recruter et où les départs se multiplient, comment croire que c’est en dégradant les conditions de travail que le métier redeviendra attractif ? Travailler plus n’est en rien une revalorisation !

Quand la première ministre fait de l’égalité femmes/hommes la grande cause du quinquennat, la FSU pointe une nouvelle fois le décalage entre les paroles et les actes : le ministère de l’Education nationale assume que le pacte va aggraver les inégalités entre les femmes et les hommes. Grande cause toujours…

Par les missions supplémentaires qu’il engendre : interventions des PE en 6e, réforme de la voie pro, découverte des métiers au collège… le pacte est un outil de destruction du service public d’éducation. Quant aux remplacements, affirmer qu’ils seront systématiquement réalisés dès la rentrée est mensonger ! Pour le premier comme pour le second degré, ce sont des moyens humains supplémentaires qui permettront d’assurer les remplacements.

Enfin, il semble se dessiner un pacte spécifique aux personnels de LP, actant un traitement différencié des professeurs en lycée professionnel, ce qui est un très mauvais signal. En collaborant au projet de transfert progressif des élèves comme des personnels de la voie professionnelle scolaire au ministère du travail, le ministère qui revendique justice et égalité se rend complice d’un projet de société profondément réactionnaire.

Des mesures de revalorisation sont annoncées sans contreparties. Si au fil des négociations, la FSU a réussi à se faire entendre pour que tous les enseignants du début à la fin de carrière soient concernés, notamment par le doublement de l’ISAE/ISOE et des mesures de carrière, elles ne permettront pas pour autant de rattraper les pertes de 15 à 25% de ces dernières années mais également de rivaliser avec les autres pays européens. Pour revaloriser de façon conséquente tous les personnels, il fallait prévoir un budget global bien plus important, articulé avec des mesures fonction publique dont le dégel du point d’indice, et inscrire ces mesures dans un plan pluriannuel. Et dans un contexte d’inflation galopante, le pouvoir d’achat des personnels ne va pas s’améliorer. Et que dire de nos collègues les plus précaires, Aed et Aesh pour qui aucune mesure n’est annoncée !

La FSU exige une revalorisation de toutes et tous, sans contreparties, dans le cadre d’un plan de programmation pluriannuel. Notre service public est au bout de l’effondrement, comme tant d’autres services publics, et ne tient que grâce l’engagement sans faille des personnels. Le mépris, ça suffit !

Le 1er mai partout en France, les enseignants seront aux côtés des salariés pour manifester leur opposition à la réforme des retraites mais également pour revendiquer des salaires décents sans être obligés de travailler plus.

Comprendre le Pacte

Tous les éléments (émission, modèles de motion et refus) sur le site du SNES-FSU national.

Quelques éléments (parmi tant d’autres) à ne pas ignorer :
  • Le Pacte ne constitue en aucun cas une revalorisation puisqu’il ne sera que le transfert des crédits alloués aux IMP et HSE vers les parts fonctionnelles. Le grand changement est l’engagement contractuel par lettre de mission qui nous soumettra davantage encore aux exigences managériales.
  • La première brique sera insécable
  • Les chefs d’établissement managers n’hésitent pas à tordre les règles et à les maquiller pour nous vendre des Pactes ! Mais attention à ce que vous signez, il faudra assumer !
  • Les Remplacements de Courte Durée (RCD) sont la priorité institutionnelle absolue dans le second degré : les établissements devront avoir couvert tous les besoins estimés en RCD avant d’affecter d’autres parts à d’autres missions (cf courrier aux chefs). Le chantage va donc commencer : « si vous voulez votre brique Devoirs faits (ou projet...) , il va falloir que mon RCD soit pris. »
  • Les RCD et Devoirs faits sont fongibles. Si une collègue a signé une mission Devoirs faits, il est possible, si les besoins en RCD ne sont pas couverts en cours d’année, d’imposer du RCD à la place de Devoirs faits.
  • Les collègues signataires devront s’engager sur des créneaux horaires sur lesquels elles et ils ne pourront pas refuser un remplacement sans motif valable d’absence. Il s’agit clairement d’une astreinte. Les emplois du temps seront probablement aménagés et contraints pour faciliter les RCD.
  • Le ministère se refuse jusqu’à présent à aborder la question du délai de convocation avant remplacement.
  • Le terme remplacement est complètement dévoyé : comment peut-on parler de remplacement quant il s’agit de donner des heures d’histoire-géographie en lieu et place d’heures de maths ? Il manquera toujours des heures de maths aux élèves ! Il peut s’agir aussi de devoirs ou d’études surveillées, « Pour assurer effectivement les heures prévues à l’emploi du temps des élèves, il peut être fait appel à des assistants d’éducation afin d’encadrer des séquences pédagogiques numériques. » (cf projet de décret Remplacement)
  • La priorité donnée au remplacement répond clairement à une commande politique d’affichage. Le problème restera de toute façon entier pour les familles puisque les absences de moins de 14 jours représentent moins de 15% des absences non remplacées ! Après avoir supprimé 10 000 postes dans le quinquennat précédent, il est désormais impossible d’assurer le remplacement de moyenne et longue durée.
  • Une application spécifique de suivi des RCD et des pactes va être mise en place : il ne sera pas question de ne pas avoir assurer ces 18h de remplacement.
  • La lettre de mission pourra être révisée en cours d’année en fonction des besoins de l’établissement. (cf Annexe Courriers aux chefs)
  • Les collègues dont l’absence est prévisible vont être fortement incités à préparer des contenus pour le remplacement. Les collègues en formation, en réunion, en jury d’examen, en voyage scolaire ... le ministère n’exclut pas de remplacer les professeurs grévistes !


Le tract académique à afficher !

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Double page de l’Université syndicaliste...

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Tract national Pacte

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Un diaporama complet sur les enjeux de la bataille contre le Pacte

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Le tract national sur le collège

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