Décidément, notre ministre semble définitivement passé dans la quatrième dimension. La rentrée a eu lieu le plus souvent dans un grand flou, les masques et le gel étant « sur le point » d’arriver… Tout comme aujourd’hui, il allège les protocoles dans les écoles quand il semble qu’on soit parfois à deux doigts du reconfinement...
Nous avons fait le constat du grand retard dans les nominations de personnels, y compris dans les agglos. D’ores et déjà, il y a pénurie, les concours n’ayant pas fait le plein, et le recours à la précarité tel que prévu par la Loi de Transformation de la Fonction Publique montrant toutes ses limites. Partout, des effectifs pléthoriques.
Mais pour lui, « tout était prêt ». A force de le répéter à longueur de médias, il a dû finir par s’en persuader.
Et comme à son habitude, il est déjà dans la séquence d’après, qu’il s’agisse des États généraux du numérique, ou du « Grenelle des professeurs » jeté à la hâte en pâture aux journalistes, le dimanche soir veille de rentrée.
Pourtant nous aurions eu besoin d’avoir un ministre qui aurait, à partir des retours en classe difficiles de l’après 11 mai, tiré les leçons et tout mis en œuvre, tout organisé pour réinstaller les élèves dans leurs apprentissages, besoin que les suppressions de postes prévues soient annulées, besoin que des postes supplémentaires soient injectés de manière à pouvoir accueillir nos élèves en petits groupes. Nous savons tou-te-s le creusement des inégalités opéré par le confinement, les dégâts sur certains de nos élèves … Mais foin de tout cela, « devoirs faits », des heures supplémentaires, et point suivant.
Quant à lui faire entendre que la revalorisation sans contrepartie de nos métiers est urgente et indispensable, pour leur rendre leur attractivité, pour donner du corps à l’ambition que nous avons pour les jeunes de ce pays, cela va passer par une bataille de haute lutte. L’engagement de chacun-e sera décisif.
Avec la LTFP, c’est une guerre au syndicalisme de transformation sociale que nous, Snes-FSU, portons qui a été ouverte, par une mise au pas en règle de tou-te-s les fonctionnaires. Nous en avons eu une démonstration grandeur nature avec les mutations de ce printemps : erreurs, arbitraire, absence de contrôle et de transparence sont désormais la règle. Elle va se poursuivre cette année avec les carrières, où chacun-e sera désormais seul-e face à sa hiérarchie.
À la démonstration voulue par ce gouvernement que les syndicats seraient désormais inutiles, opposons ensemble une résistance massive ; renforçons notre outil : syndiquons-nous et proposons la syndicalisation au Snes-FSU à nos collègues. L’information, la formation, la réflexion collective, la connaissance et l’exercice de nos droits sont le premier acte fort de l’engagement.
Il nous faut gagner l’abrogation de cette loi inique qui casse nos statuts et ouvre la porte à toutes les corruptions, à tous les arbitraires.
Nous aurons des luttes à mener pour ne pas nous voir imposer en même temps travail dans nos classes et travail à distance. Nous aurons à être fort-e-s , en nombre, et uni-e-s quand sera rouvert le chantier retraites.