Avant tout, nous vous espérons, vous et vos proches, en bonne santé. C’est bien la priorité. Nous affirmons également ici notre solidarité avec les personnels soignants, en première ligne face à la crise sanitaire. La FSU est intervenue à tous les niveaux ces derniers jours pour que la protection des personnels soit assurée.
L’accélération de la propagation du Covid-19 a amené le gouvernement à prendre des décisions exceptionnelles et inédites : fermetures des écoles et confinement total. Personne ne sait combien de temps cette situation anxiogène va durer. Et pourtant, notre ministre, qui semble toujours davantage préoccupé de communication que de sécurité sanitaire, après avoir soutenu jusqu’aux limites de la décence que
l’École ne fermerait pas, a immédiatement basculé, une fois démenti, dans les éléments de langage autour du concept de « continuité pédagogique », répétant en boucle à tous les micros tendus qu’il était prêt. Lui ? À tout, comme toujours, mais dans les faits, force est de reconnaître que ses propos relèvent plutôt de la méthode Coué auxquels le quotidien (fracture numérique, légèreté des outils, disparité des équipements, tant des personnels que des familles…) inflige de cruels démentis. Parce que oui, enseigner et étudier à distance requièrent des compétences spécifiques qui bouleversent nos postures et gestes professionnels.
Nous tous, qui sommes au travail, confinés ou sur le terrain, et sans compter, le savons bien ! Alors, n’oublions pas deux choses : d’abord, « À l’impossible, nul n’est tenu » : la continuité pédagogique ne s’improvise pas et ne doit surtout pas engendrer l’accroissement des inégalités sociales, et ensuite, chacun fera au mieux de ses possibilités matérielles et pédagogiques, sans urgence ni pression inutile, voire contre productive.
La FSU dénoncera toutes les pressions et dérives lors du prochain CTA, au sujet du suivi des élèves, des injonctions sur les corrections des E3C… E3C, soit dit au passage qui se sont révélées pour ce qu’elles sont : une bien mauvaise farce pour aller de force vers un bac local.
Et encore et toujours, un ministre, jamais avare de provocations, qui déroule son plan, coûte que coûte...
Ainsi, le ministère a-t-il refusé de repousser l’ouverture des mouvements intra, avec des conséquences inadmissibles sur l’information des personnels et sur les conditions de travail des personnels administratifs. À ce jour, le rectorat cherche d’ailleurs une solution pour respecter le calendrier intenable de la transmission des dossiers. Il est donc primordial de consulter régulièrement les sites de vos sections syndicales académiques.
Et de ce fait, malgré une situation très angoissante, nous ne devons pas oublier les conditions de rentrée 2020 et donc les mutations dans notre académie.
Ce sont plus de 130 suppressions de postes, fruits prévisibles de la réforme Blanquer, dans l’académie de Grenoble, avec beaucoup de départs en retraite non remplacés : un véritable plan social qui fait des ravages à bas bruit.
Des disciplines comme les SII, notamment, très fortement impactées, payent un lourd tribut ; par ailleurs, la pression accrue via des heures supplémentaires imposées pour compenser les hausses d’effectifs amplifie encore le phénomène.
Cette mise à sac organisée, symptôme de la politique gouvernementale, tout comme la casse du statut de la Fonction Publique ou de notre système de retraite, est bien la réalité contre laquelle nous luttons,
et les propos du président Macron louant l’engagement des Services Publics ces derniers jours n’éteindront pas les braises de la contestation, pas plus qu’ils n’inversent par incantation les résultats de la politique menée depuis son arrivée au pouvoir.
Ne nous laissons pas payer de mots, et restons en alerte, au-delà de cette maladie redoutable ! Force et solidarité !
Dernière minute : nous venons (enfin !!) d’obtenir l’abandon de la journée de carence durant cette période !
Il nous restera à transformer l’essai à l’issue de tout ça ; nous le valons bien et la maladie ne doit plus jamais être une double peine !