« Un plan sera élaboré au niveau académique pour qu’à l’horizon 2024, 100% des formations soient assurées en dehors de face à face pédagogique. »
L’attaque est claire et sans appel telle qu’officiellement communiquée aux cheffes d’établissement dans le vademecum sur le RCD qu’ils ont reçu le 31 août 2023 du ministère.
Dès cette année, le rectorat met en place des formations obligatoires le mercredi après-midi et en fin de journée !
Et quelles conséquences pour les formateurs, sur les inégalités de disponibilité entre les hommes et les femmes et leur accès à la formation ? La formation « en Visio » n’est pas de la formation mais du discours descendant qui ne permet aucun échange entre pairs, elle est donc inappropriée pour l’ensemble des disciplines, elle s’avère même impossible pour certaines !
Déjà peu convaincus par la qualité des formations proposées qui se contentent trop souvent de mettre en œuvre des réformes contestées, nos collègues se détourneront encore plus de la formation continue.
Pour le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU, la formation continue doit répondre aux attentes des collègues, concepteurs de leur métier, en mêlant étroitement recherche universitaire et réalités de la classe, sans jamais imposer « de bonnes pratiques ». Elle doit se dérouler sur le temps de travail sans aucune obligation de rattraper des « heures perdues », puisque les personnels en formation sont bel et bien déjà au travail.
Quel niveau de méconnaissance (mépris ?) du fonctionnement d’un établissement, de nos métiers et de notre charge de travail, peut conduire un ministre à prendre de telles décisions ?
Engagé dans une opération politique et médiatique de traque de la moindre heure perdue, le ministre tente de contourner l’échec de la première étape des signatures du Pacte. Pas assez de professeurs pour assurer le Remplacement de Courte Durée ? Qu’à cela ne tienne, pour faciliter le remplacement plutôt que de revaloriser nos métiers et de recruter, Gabriel Attal décide de… diminuer les absences, surfant sur un discours démagogique sur le prétendu absentéisme des personnels !
Le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU, reçus en audience ce mardi 10 octobre, sont intervenus auprès de la Secrétaire générale, de la DRH et du directeur de cabinet. Ils ont rappelé leur opposition à l’organisation des formations hors du temps normal de travail et attendent du rectorat que cesse toutes les formations imposées le soir et le mercredi après-midi. De même, ils ont dénoncé les agissements de cheffes d’établissement qui imposent de récupérer des cours et font un chantage sur des stages qu’ils et elles avaient pourtant validés !
La FSU est intervenue lors du CSA pour dénoncer ces convocations et es agissements de cheffes d’établissement qui imposent de récupérer des cours et font un chantage sur des stages qu’ils et elles avaient pourtant validés !
La rectrice a concédé qu’il n’est pas possible d’imposer des formations sur les soirées et mercredi après-midi. L’IA-DASEN de l’Isère a confirmé que les formations 6ème étaient sur invitation et non convocation, et cela suite aux interventions de la FSU.
Les pistes annoncées par le rectorat pour 2024-2025
Un groupe de travail avec les élues des personnels a eu lieu le 7 décembre pour réfléchir aux modalités futures des stages, suite à la mobilisation de la FSU.
Les représentantes de la FSU ont rappelé leur opposition aux propos de Gabriel Attal. Si des heures de cours n’ont pas lieu, c’est à 99 % parce que les politiques de suppressions de postes ont conduit à la diminution drastique des TZR et toujours aujourd’hui les remplacements de moyenne et longue durées ne sont souvent pas assurés. L’annonce de reporter hors du temps scolaire les formations est une attaque de plus contre nos conditions de travail alors que le ministère reconnait que les enseignantes travaillent en moyenne 43h par semaine et une grande partie des vacances.
Le rectorat a présenté un projet qui se résume par la tenue des stages les après-midis, charge aux cheffes d’établissement de libérer au moins une après-midi dans l’emploi du temps de enseignantes. Nous évitons le pire comme dans d’autres académies où les convocations le mercredi ou le soir pleuvent. Mais pour le rectorat, le temps de formation est un temps qui se rajoute à notre temps de travail, en plus de nos heures de services et les missions liées.
Le projet du rectorat ne répond pas à beaucoup de nos interrogations :
– qu’en est-il des convocations obligatoires du type JDI ?
– comment seront libérées les collègues loin des lieux de formation ? Il est inadmissible que l’on nous oblige à manger sur le pouce au bord de la route.
– enfin, quand on connaît la réalité des emplois du temps aujourd’hui en collège et lycée, de surcroît après les annonces sur la mise en barrette pour les groupes de niveaux que veut Gabriel Attal, comment les enseignantes pourront réellement avoir au moins une demi-journée dégagée ?
Pour le rectorat, en cas de l’absence d’un collègue, c’est le dispositif de Remplacement de courte durée ou l’autoremplacement qui s’appliqueraient. Bref, de la contrainte sur les personnels et le risque d’un chantage, avec une pression accrue.
Pour la FSU, c’est non ! La formation continue ne doit être synonyme d’une augmentation de notre temps de travail. Notre revendication d’une diminution de notre temps de service devant les élèves est plus que d’actualité.
Le SNES-FSU accompagnera toutes les collègues qui refuseront de se soumettre à des injonctions de l’administration à participer à des formations verticales. Il rappelle que d’autres modalités sont possibles et étaient mises en œuvre dans notre académie (respect du volontariat, convocation d’une seule collègue par équipe sur le temps de service devant élèves…).
Nous avons déjà connu ces mêmes pressions lors des réunions imposées sur la réforme du collège 2015 et ce management méprisant des personnels doit cesser !
En cas de convocation abusive, contactez immédiatement le SNES-FSU
Le SNES-FSU a lancé une pétition pour des formations dans le temps de service :
Une affiche pour vos salles des profs
