2 mars 2022

Edito

Silence, on déconstruit

Silence, on déconstruit

A l’heure du bilan de cinq années de ministère Blanquer, force est de constater qu’il est désastreux, complètement à l’inverse des besoins de la jeunesse de ce pays. Le tribut payé cash par le second degré est très lourd ; ce sont près de 7900 postes supprimés dans le second degré, dont plus de 400 dans notre académie. Autant de saccage de nos conditions d’exercice, tout comme celles d’étude de nos élèves, mais aussi, toujours moins de possibilités de mutations.

Et à cela, s’ajoute le démantèlement du statut, avec d’une part le recours toujours plus massif aux emplois contractuels, et l’imposition de toujours davantage d’heures supplémentaires, fruit de la mise en œuvre de la Loi de Transformation de la Fonction Publique. Vous en mesurez maintenant concrètement les effets délétères : l’éviction des commissaires paritaires des opérations de mouvement nous prive toutes et tous du droit de regard collectif sur notre mobilité et nos carrières, instaurant ainsi la loi de l’arbitraire, de l’opacité et du management discrétionnaire, si cher au pouvoir néo-libéral. Un bilan très noir, qui fait du mal à l’École, à nos métiers et à nos élèves, qui auraient eu besoin, dans le contexte sanitaire que nous vivons aujourd’hui depuis trois ans, de plus de moyens, à rebours du toujours moins, et plus mal, d’École. Nos professions sont à bout, elles l’ont exprimé très fort le 13 janvier.

Pour nous, Snes-FSU, la nécessité d’un plan d’urgence pour le service public d’éducation est criante : il passe par une véritable programmation pluriannuelle, ambitieuse, de créations de postes, et de revalorisation des carrières et des rémunérations de tous les métiers de l’éducation.

En effet, et c’est l’autre point noir de ce quinquennat, il n’aura jamais été question de dégel du point d’indice, et le corollaire direct en est l’amplification majeure de la crise de recrutement dans nos métiers. Face à la revalorisation nécessaire et attendue par la profession, Le Grenelle, tellement survendu par le ministre, pure opération Potemkine, laisse entière la question de l’insuffisance des salaires, ou pire, cherche à la lier à un alourdissement de nos missions et conditions d’exercice. Et jusqu’au président Macron qui retourne tout : ce serait le CAPES qui serait responsable de l’échec des recrutements, il faudrait le supprimer ! So disruptif... Ballon sonde ou prémices d’un nouveau quinquennat à venir, une chose est certaine, nos gouvernants n’en ont pas fini et regorgent encore de tout plein d’idées pour continuer la mise à sac de l’École et des services publics !

Bien sûr, la FSU et ses syndicats s’engagent plus que jamais dans la défense de toutes et tous les collègues, qu’il s’agisse des droits individuels comme des droits collectifs. Les commissaires paritaires du Snes-FSU seront à votre écoute et à vos côtés pour vous aider et vous conseiller lors des opérations du mouvement. Vous pouvez compter sur leur opiniâtreté. Elles et ils ont le droit et l’équité chevillés au corps. Encore et toujours, nous continuons à exiger l’abrogation de cette loi inique (LTFP), qui met à mal notre statut et nui à la mobilité de l’ensemble des collègues.

Nous continuons à exiger des moyens, pour les services publics, gage de solidarité la population et promoteurs d’avenir pour nos jeunes, et la revalorisation de nos salaires et pensions.

Au moment où nous publions, c’est maintenant le drame terrible de la guerre en Ukraine, aux frontières de l’UE. Nous, Snes-FSU, tenons à rappeler notre engagement pour la paix, et appelons à participer à tous les rassemblements et mobilisations contre la guerre. Nous affirmons notre soutien aux peuples frappés, éternelles victimes.

Pour autant, et encore davantage car le contexte est vraiment difficile, nous avons le devoir de porter les combats syndicaux. L’urgence écologique et sociale passe complètement à la trappe dans le débat public. Il y a un vrai problème de répartition des richesses dans ce pays, et la question des salaires et pensions est brûlante, avec une inflation forte qui va vraisemblablement croître encore. La balayer avec mépris d’un revers de main au nom de la guerre en Ukraine, comme cela a été fait sans vergogne sur France inter, lors du « grand entretien » du mardi 1er mars en réponse à cette question posée par Jean-Claude Lamarche est proprement indécent, et montre bien, s’il en était besoin, le cynisme de nos petits marquis, toujours prêts à faire feu de tout bois.

Alors oui, nous serons en grève le 8 mars, pour l’égalité des droits entre femmes et hommes, contre les violences sexuelles et sexistes, pour l’égalité des salaires ; nous appelons à participer aux manifestations et rassemblements organisés dans les départements.
Bien sûr, nous serons dans la rue le 12 mars pour un sursaut écologique et social, en répondant à l’appel des organisations membres de Plus jamais ça à rejoindre les marches pour le climat et la justice sociale.
Nous prendrons également toute notre place dans la construction de la nouvelle journée d’action public/privé du 17 mars pour les salaires et pensions ; exigeons le dégel du point d’indice ! Enfin, nous apportons tout notre soutien à la

journée d’action et de manifestation à Lyon des retraité-es le 24 mars.

Inscrivez-vous en nombre pour y participer !

Oui, les services publics, dont celui d’éducation, le nôtre, sont une force et une richesse pour la société ! Il est grand temps de le réaffirmer haut et fort !