8 décembre 2020

Edito

Encore des mots, toujours des maux

Encore des mots, toujours des maux

Tout faux sur la continuité pédagogique, une rentrée plus que chaotique, l’hommage à notre collègue saboté, un protocole sanitaire qu’il a fallu arracher de haute lutte, un « grenelle de l’éducation » qui vire au fiasco…

Et toujours le même ministre qui poursuit sa destruction redoutable autant que méthodique des lycées et collèges, d’une part, en actant la suppression de 2800 postes au budget alors même que la hausse démographique perdure, et qu’il faudrait au contraire beaucoup plus de postes pour réduire les effectifs et lutter efficacement contre les conséquences du confinement et de la pandémie, en déroulant le volet pernicieux « évaluation des établissements », véritable cheval de Troie du Nouveau Management Public, de sa loi « école de la confiance » où jamais titre n’a été plus à rebours, en organisant la fin de l’éducation prioritaire à un moment où elle est vitale et décisive, et en poursuivant l’objectif de redéfinition de nos métiers, sous couvert du seulement médiatique « Grenelle de l’éducation », en lieu et place d’ouverture de véritables négociations sur la revalorisation de nos salaires et pensions.

La FSU a claqué la porte ! Avec une intersyndicale large, elle appelle à une grève le mardi 26 janvier 2021. Construisons ensemble une mobilisation puissante pour la revalorisation de nos salaires et pensions, nos conditions de travail et un autre budget pour l’École.

Ce ministre est complètement disqualifié, ainsi qu’en témoignent les résultats du sondage publié par la FSU  : il a complètement perdu la confiance des personnels, et dans une moindre mesure, celle des parents.
Dans un pays où les gesticulations jeunistes (forme d’hommage à un ex-président ?) sur les médias d’un gouvernement centré sur son image davantage que la situation difficile de la jeunesse, où la gestion de la crise sanitaire est renvoyée aux responsabilités individuelles, les inégalités se creusent, inexorablement. Au lieu de travailler à les résoudre, ce gouvernement s’enferme dans la morgue et toujours plus de réponses autoritaires. Les répressions contre les syndicats se durcissent et se multiplient. En démocratie, la violence n’est pas l’argument pertinent. Et si le rôle du Ministre dans la création et l’instrumentalisation d’Avenir Lycéen, mais aussi l’appareil d’État, venait à être confirmé dans les semaines à venir, toutes les conséquences devraient en être tirées.
Nous entamons les derniers jours avant les congés de fin d’année, épuisé-es, tout comme nos élèves, et continuons d’exiger des aménagements de programmes, et le report des épreuves de spécialités, qui ne pourront pas raisonnablement se dérouler au mois de mars. Jouer la montre en permanence comme le fait le ministre Blanquer est irresponsable et anxiogène pour nous et nos élèves. Ce n’est pas acceptable. Il est temps d’écouter le terrain, les professionnels et les élu-es que nous sommes, tant sur la question de nos métiers que sur celle de la gestion de nos carrières. Le Snes-FSU continue d’accompagner les personnels dans les mutations et les carrières

(attention demande temps partiel ). C’est notre seul outil, il est précieux, renforçons-le encore en appelant le plus grand nombre à se syndiquer.

Du courage pour cette dernière étape, et refaisons nos forces pour être très nombreu-ses en grève le 26 janvier !