« La réforme du lycée se caractérise par le déploiement d’une offre de formation plus riche » indique en introduction le document du CTA. Mais, à y regarder de plus près, on constate que l’implantation des enseignements de spécialité de la voie générale, déterminants pour l’orientation post-bac, cristallise et renforce les inégalités déjà existantes.
Les lycées ruraux, les petits établissements ou les moins favorisés socialement ne pourront pas assurer le maximum de possibilités de parcours. Pour enrichir sa formation, le lycéen sera condamné à aller voir ailleurs pour une partie de ses enseignements, dans un autre lycée, en vidéoconférence ou au CNED.
Certaines spécialités sont affichées comme implantées dans un lycée alors que les cours auront lieu ailleurs. Ce sont les enseignements portés qui ont été modifiés par rapport au projet de carte présentée en décembre.
Il faut avoir en tête que cette carte de formations présentée en CTA ne sera sûrement qu’indicative car les ouvertures risquent bien d’être conditionnées par des effectifs minimum.
À ce jour, nous ne disposons d’aucune visibilité sur les seuils d’ouverture des groupes de spécialités. 35, 32 , 30 ou 25 élèves minimum ? Le rectorat garde bien 378 heures en réserve, mais les établissements auront à puiser sur la marge horaire qui risque, décidément, de servir à beaucoup de choses. La mise en concurrence des spécialités avec les options s’en trouve accentué. Il n’est pas étonnant de voir, dans ce contexte, arriver les proposition de fusions d’enseignements optionnels avec ceux de spécialités (LV, Latin, Grec, Arts) avec l’ajout d’heures assurées à distance dans le cadre d’enseignements portés pour atteindre le volume horaire de l’enseignement optionnel.
Le rectorat indique que le bilan sera effectué à la rentrée pour revoir cette carte des formations en fonction des choix définitifs des élèves.
En même temps, commande a été passé aux universités d’indiquer les couples de spécialités pour Parcoursup, ce qui influencera les choix des lycéens qui risquent de se tourner vers le binôme de spécialités qui ouvre le plus de portes ou en ferme le moins...