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Pendant cette année, le ministère a lui-même choisi sa piste d’étude : « L’œuvre d’art et ses formes populaires (improvisation, bricolage, détournement, parodies, savoir-faire, etc.). » Pour son oral, un 20/20 lui est donné par les collègues, à en lire les retours des expériences menées dans les collèges de l’académie.
« C’est du grand n’importe quoi ! » résume nombres de retours d’enquête sur l’oral d’histoire des arts. Des collèges des cinq départements de l’académie et des zones urbaines et rurales, nous ne pouvons pas faire de généralité sur la mise en place de cet oral d’histoire des arts. Allant d’aucun candidat à 80 % des effectifs de troisième, la moyenne se situe vers les 20 % d’élèves volontaires pour cette épreuve, sans compter les abandons (on passe de 37 inscrits à 5 présents dans un collège) et les inscriptions d’office (tu es interne, tu as du temps entre 16h et 18h…).
Des situations disparates, des mises en œuvre très inégales dans les établissements dans leurs contenus et parfois hors de l’esprit de cet enseignement, ou bien quand rien n’a véritablement été mis en place comme enseignement d’histoire des arts sont un premier bilan de l’introduction de l’histoire des arts cette année. Les collégiens ont le plus souvent été interrogés sur des dossiers réalisés individuellement sur une œuvre étudiée dans l’un des programmes disciplinaires, ou tout simplement choisi par l’élève en dehors des cours. Dans d’autres établissements, c’est le bachotage sur des œuvres étudiées en classe qui a été retenu ! Enfin, quand il a existé un début de réflexion collective, celle-ci s’est souvent arrêtée au choix d’une thématique, sans véritable concertation pour la suite.
Les raisons de ce « n’importe quoi ! » : le manque de formation, l’inadéquation avec les programmes, le manque de temps de concertation, toutes ces réponses reviennent en nombre dans notre enquête.
Au niveau de nos conditions de travail, la majorité des collègues ont obtenus du temps banalisé pour le temps des oraux et ont été rémunérés en conséquence, une solution a minima pour cette nouvelle charge de travail qui s’ajoute au calendrier de cette fin de troisième trimestre.
En conclusion de ce bilan, une grande déception de la part de la profession. Une majorité de collègues approuvent ce nouvel enseignement qu’ils voient comme une ouverture pour les élèves. Reste que le manque de moyens revient sous toutes les plumes : pas de temps de concertation (un seul établissement aura une heure de coordination pour l’enseignement d’histoire des arts), pas de temps pour travailler en binôme et pas de possibilité offerte pour expérimenter.
La question de l’oral au DNB est aussi pointée : si des collègues reconnaissent que les élèves vont mieux considérer les disciplines artistiques par cet oral, d’autres soulignent le fait que cet oral doté d’un coefficient 2 au DNB l’année prochaine n’est qu’une façon d’imposer cet enseignement. Tous s’accordent pour souligner les difficultés d’évaluer devant le peu de critères, des disparités dans un même établissement, et entre les établissements pour un diplôme national.
Ce bilan ne peut que nous conforter dans nos revendications d’un véritable cadrage national de l’épreuve et de la nécessité d’heures de concertation dans notre service.
Au final, l’oral d’histoire des arts révèle bien la politique gouvernementale en matière d’Éducation : beaucoup d’annonces, la sacro-sainte autonomie (« Débrouillez-vous ! ») et le désormais « Travailler plus pour gagner moins ! ».