9 février 2025

Nos métiers

20 ans après la loi de 2005 : défendons une vraie école inclusive !

Le 11 février 2005 la loi dite “handicap” était votée. Une loi symbolique porteuse d’espoir, garantissant notamment l’égalité des droits et des chances à chaque enfant en situation de handicap le droit d’être inscrit à l’école et créant les AVS (auxiliaires de vie scolaire) pour accompagner ces enfants en milieu ordinaire.
20 ans après, force est de constater que L’Éducation nationale n’a pas été en mesure de mettre en œuvre les moyens nécessaires et le personnel suffisant en nombre et formé pour garantir de bonnes conditions de scolarisation à ses élèves. Alors que l’inclusion est un sujet de société majeur, l’Éducation nationale affiche un retard en la matière. Pire : elle recule.

Alors qu’en 2006, 155 000 enfants en situation de handicap étaient scolarisés, ils sont aujourd’hui plus de 500 000. Près de 80% des élèves en situation de handicap sont scolarisés. Le problème c’est qu’un tiers d’entre eux le sont sans accompagnement et donc livrés à eux-mêmes en milieu ordinaire quand les 2 autres tiers voient leurs notifications revues à la baisse. Les conséquences sont nombreuses dépressions, décrochage scolaire, harcèlement...ces élèves vulnérables et fragiles sont les premières cibles. Beaucoup s’arrêtent en fin de troisième voir en milieu de lycée et très peu d’entre eux poursuivent des études générales ou accèdent à des cursus universitaires.

Cet échec est sans appel et la situation alarmante et préoccupante de l’école inclusive, des élèves notifiés en détresse, et des aesh maltraité(e)s et précarisé(e)s nous oblige en ce triste jour anniversaire à nous mobiliser, à crier notre colère, et à alerter une fois de plus nos pouvoirs publics, les médias, les familles. Nous ne pouvons plus continuer ainsi.

L’école on le sait n’est pas la priorité de nos gouvernants depuis des années mais comment peut-on mettre sur le banc de notre société toute une jeunesse qui n’a rien demandé à personne et qui a juste envie d’être traitée avec respect. Que fait-on de tous ces jeunes qui veulent apprendre, qui ont le droit de s’épanouir, qui rêvent de faire des études ??
Les classes sont surchargées, la formation inexistante, les salaires indécents, le métier d’AESH n’est pas considéré et reconnu et les élèves ne bénéficient pas d’un véritable suivi pédagogique et médico-social.

Le déficit crucial d’AESH et le nombre croissant de notifications font que nous ne sommes plus en mesure de pouvoir accompagner correctement tous ces jeunes.
Par conséquent, les notifications MDPH ne sont pas respectées, on ment aux familles, on exploite les AESH et on maltraite les élèves. Ce n’est plus de l’accompagnement c’est du saupoudrage. On ose même dire 10 minutes avec l’élève ça suffit. Voilà ou on est réduit ! Nous sommes dans un système méprisant et maltraitant.

Les AESH subissent en plus quotidiennement une maltraitance administrative inadmissible du fait d’une mauvaise et catastrophique gestion financière, mais aussi des conditions de travail désastreuses et intolérables avec une énorme pression dans des PIALS bientôt PAS dénués de toute humanité, dans lesquels nous sommes devenu(e)s des PIONS qu’on déplace et à qui on change d’emploi du temps et d’élève sans cesse sans qu’on ait notre mot à dire.
Les élèves qui eux ont besoin de sécurité, de stabilité voient des adultes différents changer sans cesse, ou restent livrés à eux même quand ils n’ont pas d’AESH. Ils sont en grande difficultés scolaires et psychologiques et beaucoup décrochent notamment au collège.

La souffrance au travail des AESH, la détresse des familles, et la maltraitance des élèves sont réelles.
L’école inclusive promise, attendue, espérée est devenue une utopie. Elle ne fonctionne pas et ne peut pas continuer comme cela.
Le métier d’AESH n’est pas attractif, beaucoup de familles se tournent vers des écoles privées et des AESH privées, beaucoup d’élèves en situation de handicap ne vont plus à l’école.
L’école a manqué à ses devoirs et obligations en bafouant le droit des enfants.
L’inclusion n’est pas une option, mais une nécessité pour construire une société plus juste et équitable.

La reconnaissance des missions et du rôle joué par les AESH pour une école réellement inclusive doit s’articuler autour des revendications portées dans les mobilisations.

La FSU exige :
  • La fin des temps partiels imposés, subis et des salaires indécents
  • La création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B dans la Fonction publique d’État, pour reconnaître le métier d’AESH ;
  • Une augmentation significative des rémunérations sur toute la carrière ;
  • La reconnaissance d’un temps complet sur la base d’un accompagnement élève de 24 heures, sans ajouter de nouvelles missions sur le temps périscolaire ;
  • Des formations
  • Un recrutement en nombre suffisant et conséquent à hauteur des besoins
  • La suppression des PIALS, PAS
  • L’abandon de la politique de mutualisation des moyens

Signez les deux pétitions sur les sites du Sénat et de l’Assemblée nationale :

  1. Lettre de dénonciation concernant les conditions de travail des AESH et l’état de l’inclusion scolaire en France (sénat)
  2. AESH en colère : Pour ne plus entendre : « Nous ne savions pas » (assemblée nationale)

Dans les départements