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Sur les 324 lycées (80) et collèges (244) publics de l’académie, 80 (41+39) ont fait connaître, directement sur la liste d’échanges ou par leur section départementale, leur situation dans la préparation de la rentrée prochaine et en particulier le résultat des CA au sujet de la DGH. Cela représente près de la moitié des lycées (48,75%) et près de 17 % des collèges, soit un taux de 24,7 % pour l’ensemble.
Un échantillon significatif
Sans être « représentatif » de la totalité, l’effectif de cet ensemble est significatif, même s’il existe une certaine disparité départementale dont témoigne le tableau joint.
Les origines de l’absence d’information peuvent être très diverses : instances (CP, CA) non encore réunies ; absence de vie syndicale et de section locale organisée, surcharge de travail, lassitude, oubli, répulsion vis-à-vis des listes de discussion, etc.
Un rejet majoritaire
Dans les établissements où les Conseils d’Administration se sont tenus, la DGH ou le TRMD sont passés dans 24 sur 80 (environ 30 %) et ont été rejetés dans 48 (plus de 60 %). Il existe cependant une nette différence entre les collèges qui se partagent entre rejet (51%) et adoption (41,5%) et les lycées (près de 70 % de rejet pour environ 18 % d’adoption).
Le pourcentage est ici calculé sur les réponses reçues ; le total inférieur à 100 s’explique par le fait que certains établissements ne se sont pas encore prononcés : au collèges Les Perrières d’Annonay, au lycée des Glières d’Annemasse et au lycée La Saulaie de Saint Marcellin, le premier CA a été boycotté, avec le soutien des parents, tandis qu’au collège la Lauzière d’Aiguebelle, la totalité du CA, y compris l’administration, s’est positionnée en refus de vote et a adopté deux motions à l’unanimité ; au collège des Echelles, parents et enseignants se sont portés en refus de vote et la DGH a été adoptée par 2 voix pour et 2 abstentions ; il est donc légitime d’ajouter ces 5 établissements à ceux qui rejettent les conditions de rentrée, même si cela n’a pas été exprimé par un vote formel du CA. Trois chefs d’établissements seulement, pour ce qui est de notre échantillon, ont appliqué le mot d’ordre du SNPDEN de ne pas soumettre la DGH au vote avant le mois de juin, mais de simplement recueillir un avis sur le TRMD et ses conséquences en termes de postes : Le Lycée Vaucanson de Grenoble, le collège Jules Vallès de Fontaine, où les avis sont partagés entre 5 « favorables » et 5 « défavorables » et le lycée Anna de Noailles d’Evian où le TRMD a été rejeté par 12 contre et 6 pour ; ce dernier établissement a donc été comptabilisé dans les « rejets » tandis que Jules Vallès n’est comptabilisé ni dans un sens ni dans l’autre. Au lycée Philibert Delorme de l’Isle d’Abeau le premier CA n’est convoqué que le 2 mars.
Une DGH adoptée ne signifie pas l’approbation des personnels ni même de la majorité des élus au CA.
Les conditions d’adoption des DGH dans les 24 établissements qui ont fait ce choix sont très variables : absence d’élus SNES au CA ou difficulté à convaincre de la nécessité d’exprimer un rejet, chantage habituel sur « on ne vote pas l’enveloppe mais le travail de répartition du chef d’établissement » ou chantage nouveau sur la nécessité de reconvoquer une commission permanente et un CA ; l’attitude des parents, en particulier FCPE, a été variable d’un établissement à l’autre, de la participation au blocage/boycott au vote au côté de l’administration comme au lycée Triboulet de Romans où la DGH passe pour la première fois depuis de nombreuses années. Preuve s’il en est que nous avons besoins de continuer à expliquer et à débattre, à répéter qu’une répartition, si réussi soit le travail technique proposé, ne peut être bonne dès lors que les moyens sont globalement insuffisants, que le poids des HS est inacceptable, qu’elles soient imposées aux titulaires ou gagées pour financer le recrutement de vacataires.
Il est à noter cependant que, si les rejets ont généralement été accompagnés de motions proposées par les personnels et/ou les élèves et les parents, dans 15 des 24 établissements où la DGH est « passée », des motions dénonçant les insuffisances de moyens, les HS ou le recours aux vacataires ont également été adoptées, ce qui dénote l’ambiguité de certains votes favorables et leur difficile interprétation. Si l’on ajoute que dans les trois lycées de l’Isère, Hector Berlioz, Vaucanson et Pontcharra où la DGH a été adoptée, elle l’a été à la voix prépondérante du président après des votes partagés, on mesure bien l’ampleur du rejet des réformes et des conditions de rentrée.
Quelles actions ?
Au-delà des motions adoptées, parmi les actions menées ou proposées, nous pouvons relever la journée « collège mort » organisée le 8 février par les parents d’élèves de Tullins (3 élèves présents sur 557 ; bonne exposition médiatique) ; outre les rendez vous nationaux qui ne manqueront pas d’être donnés en mars, il est essentiel que des actions locales entretiennent par leur foisonnement le mouvement de refus dans la durée : des audiences ont déjà été demandé aux IA et au rectorat, des courrier adressés aux élus locaux et départementaux ; il est nécessaire de développer ces initiatives. L’intervention des personnels et des parents du collège Moucherotte devant le conseil municipal de Pont de Claix avec présence de la presse est une idée intéressante pour renouveler notre communication en direction de l’opinion. Les collègues du lycée de la Côte Saint André vont utiliser les journées portes ouvertes pour communiquer et faire débatrre de la réforme et du recous massif à la précarité dans nos métiers.
Des AG ou heures mensuelles doivent déjà être programmées pour la première semaine de mars afin d’envisager les suites à donner aux actions mener et les moyens de les développer. D’ores et déjà l’AG du lycée Edouard Herriot a posé la question d’un appel à la grève reconductible contre les réformes en cours et les conditions de rentrée. Le lycée Monge comme d’autres s’est donné un RDV intersyndical après les congés. La première forme d’action est sans doute de continuer à s’informer mutuellement des situations et décisions prises dans chaque établissement. La section académique et les sections départementales continueront, quant à elles à tout faire pour faire circuler ces informations, en même temps qu’à relayer les initiatives prises à différents niveaux.