25 octobre 2019

Edito

« Tout va bien dans le meilleur des mondes... »

« Tout va bien dans le meilleur des mondes... »

Puisqu’on vous le dit ! Notre ministre, Pangloss des temps modernes, n’en finit pas de le répéter aux médias.

Il a même recommandé lors d’une audience du Snes-FSU, de ne pas trop en faire autour du suicide de nos collègues (3 connus depuis la rentrée), arguant du fait que dans la police, c’est pire ! Quand on en arrive à ce degré de cynisme et de propagande, nous avons un devoir de révolte. Mais on aurait tort de voir là la politique d’un être malfaisant. Ce sont tous nos gouvernants qui sont dans un déni du réel, mus par un projet libéral puissant.

Réforme des retraites, universalité ?
Oui, mais universalité de l’entourloupe par les mots (le grand débat II, le retour…), universalité de la baisse des pensions et des retraites, la pauvreté pour tous… Salaires ? L’enfumage de la rentrée était pitoyable. La revalorisation est indispensable, à commencer par le dégel du point d’indice. (Tout le contraire des HSA imposées et moins payées que les heures normales). Tous pauvres demain ? C’est non ! Et c’est non parce que c’est indigne et que ce ne peut tenir lieu de projet de société.

Fonction publique, Services Publics ?
Le texte voté cet été met non seulement fin sans autre forme de procès au paritarisme, c’est à dire à la possibilité d’une défense collective, de droits collectifs, pendant des devoirs du fonctionnaires qui fondent les deux pans du statut, mais aussi directement au statut lui-même, en recourant massivement à la précarité (France télécom, management et précarité, une méthode qui a fait ses preuves...). C’est ni plus ni moins que le retour du fonctionnaire zélé, aux ordres, tel qu’il existait avant la libération ! On sait ce qui s’en est suivi.
C’est gravissime,

parce que c’est livrer la personne directement à son supérieur hiérarchique pour sa carrière et sa mobilité, en lui ôtant tout droit collectif de défense. Du gâteau pour nos hiérarchies qui se rêvent tellement souvent qui en chef d’entreprise, qui en manager, voire en premier pédagogue, ce qui pourrait faire sourire si ce n’était source d’autant de souffrance au travail pour les collègues.

Lycée et collège ? Les effectifs, l’inclusion sans moyens et la pression des HSA sont tels que les collègues n’en peuvent déjà plus. Le grand chamboule-tout au lycée, dans la structure comme dans les programmes a conduit nos professions à une réelle perte de sens.

Alors, il est temps de s’arrêter, une bonne fois pour imposer d’autres choix.

La profession a su montrer, avec le mouvement autour du bac, une grande force. Tout a commencé par un appel à la grève, dont les collègues se sont emparé, et qu’ils ont amplifié, poursuivi par la rétention des copies, des notes. Ce mouvement, très fort dans notre académie n’a pas connu la même évolution partout… Quelles leçons ? Il faut bien un début, et on ne peut jamais préjuger des suites…
C’est cette force qu’il faut amplifier d’ici le 5 décembre, pour que la grève soit massive , dans tous les secteurs. Nous devons, tous ensemble, travailler à construire une journée « établissements morts », avec l’appui le plus possible des parents, qui comprennent maintenant le déni de démocratie que constituent ces réformes (lycée, bac, Parcoursup…) et envisager sérieusement la question de la reconduction.
Le projet politique de ce gouvernement est très cohérent : nous, enseignants, fonctionnaires, en sommes clairement la cible : musellement, appauvrissement, mise au pas… Ce sont nos métiers, notre syndicalisme, notre vision de la société dont ce gouvernement veut se débarrasser, puisqu’à ses yeux, ils incarnent des poches de résistance au libéralisme tout puissant.

Sachons nous montrer à la hauteur de ce défi, en entrant massivement dans la lutte

, qui va être dure, longue, et dont le 5 décembre doit constituer une première étape magistrale.
Pour nos métiers, les retraites, nos salaires et pensions, notre École, toutes et tous, aux côtés des autres salariés du public et du privé, en grève le 5 décembre !