2 décembre 2022

Publications et dossiers

Chronologie succincte du syndicalisme - 3. Des premières divisions à la clandestinité (1919 - 1944)

Le formidable espoir que représente la Révolution d’octobre 1917 et la victoire bolchevique dans la guerre civile russe, ainsi que l’incapacité de la IIe Internationale à empêcher la première guerre mondiale en 1914 et la participation des socialistes à des gouvernements de guerre pendant le conflit, entraînent la création par les bolchéviques russes d’une IIIe Internationale.
Au congrès de Tours de 1920, la SFIO éclate entre socialistes qui conservent le sigle SFIO et restent membres de la IIe Internationale et communistes (SFIC, puis PC) qui adhèrent à la nouvelle Internationale.
L’année suivante la scission se transpose au plan syndical avec la création de la CGTU par le courant communiste de la CGT.

Au lendemain de la Première guerre mondiale, le courant du catholicisme social se renforce et crée une centrale syndicale confessionnelle, la CFTC.
La nouvelle centrale se revendique de l’évolution sociale de l’Église catholique, en se référant à l’encyclique « Rerum novarum ».
En même temps elle refuse l’analyse marxiste de la société et le combat de classe et se présente comme une alternative à la CGT. En ce sens elle sera instrumentalisée par la partie la plus paternaliste du patronat.

Après la scission de la CGT, trois centrales, CGT, CGTU et CFTC prétendent donc rassembler les travailleurs.

« Pain, Paix, Liberté »

    • Face à la montée du chômage et de la misère (crise économique des années trente)
    • Face à la montée des périls extérieurs (Hitler chancelier, réarmement allemand) dès 1933
    • Face aux menaces fascistes internes (ligues, 6 février 1934)

Les manifestations populaires imposent les rapprochements syndicaux et politiques : constitution du Rassemblement populaire et réunification de la CGT et de la CGTU dans la CGT
La victoire électorale des forces du Rassemblement populaire est suivie d’un mouvement de grèves avec occupation qui se développent jusqu’au début du mois de juin.

7/8 juin 1936, accords Matignon : les fruits des luttes et de l’unité

  • Hausse générale des salaires.
  • Semaine de 40 heures
  • Deux semaines de congés payés.
  • Conventions collectives.
  • Reconnaissance du droit syndical dans l’entreprise (délégués protégés).

Mais

Les tensions entre socialistes et communistes au sujet de l’Espagne et du rythme des réformes, puis le renversement d’alliance des radicaux marquent la fin de « l’embellie ».
Les hausses de salaires sont vites effacées par les dévaluations du franc et la hausse des prix.
La durée hebdomadaire du travail est de nouveau allongée.

Clandestinité et Résistance

La défaite de juin 40 et ses conséquences - pleins pouvoirs votés à Pétain (par la Chambre élue en mai 36) ; armistice ; État Français ; Révolution nationale et corporations - jettent les syndicats ouvriers dans la clandestinité.
La CGT participe à la Résistance (bataille du rail, sabotages, FTP MOI) et à l’élaboration du programme du CNR, ainsi que la CFTC. Les deux organisations lancent la grève insurrectionnelle qui aboutira à la Libération de Paris en août 44.