Suite à notre enquête, nous avons porté nos revendications en groupe de travail au rectorat le 6 novembre 2025.
L’enquête
Vous avez été nombreux à nous répondre, plus de 100 réponses, avec une forte mobilisation des ardéchois, merci pour votre participation.
80 % d’entre-vous ont plus de 30 ans. 80% d’entre-vous êtes des femmes.
39 % sont AEd depuis 6 ans ou plus. 32 % ont des missions en internat
Une moitié travaille à temps complet, seulement 12 % suivent une formation en parallèle.
15 % indiquent une quotité de travail imposée par l’établissement ce qui n’est pas normal et interroge sur la politique de gestion des AEd portée par le rectorat.
Vous soulignez des conditions de travail très variables selon les établissements, plutôt bonnes dans l’ensemble pour un bon tiers d’entre-vous et plutôt mauvaise pour 25 % , mais déplorez les effectifs, la charge de travail, le salaire, la multiplication des missions, la part trop réduite des missions d’éducation par rapport aux missions administratives ou de surveillance, l’absence de moyen, les temps de travail et de pause parfois peu respectés, et le travail en internat mal rémunéré et parfois mal logé.
Le manque de considération est une constante. L’absence de perspective une autre.
Vous appréciez cependant un métier riche en relation humaine que ce soit en tout premier lieu avec les élèves qui est clairement votre motivation première, mais aussi avec les personnels de l’établissement et surtout avec les collègues de vie scolaire. Les relations avec les parents sont régulièrement notées comme difficiles/compliquées. Le rôle social, le sentiment d’utilité est un élément fort de votre engagement. Les horaires de travail, les vacances scolaires font parties des points positifs de cet emploi.
72 % d’entre-vous ont leur entretien annuel avec le/la CPE et les relations avec celui/celle-ci sont très majoritairement bonnes. Ce n’est évidemment pas toujours le cas et certaines soulignent les difficultés accrues lorsque les CPE ne sont pas en accord.
34 % ont eu un entretien annuel avec leur cheffe d’établissement avec qui les relations sont plus nuancées, bonnes pour 1/3 d ‘entre-vous, mauvaises pour 15 % et revient régulièrement tout simplement l’absence de relations !
Les relations avec les enseignantes sont très majoritairement bonnes sauf avec certaines, quelques-unes déplorent néanmoins de la distance, plus exceptionnellement du mépris.
Vos projets d’avenir sont partagés, 20 % aimeraient un CDI d’AEd, 20 % aimerait évoluer vers un autre métier de l’EN, 25 % vers un emploi du secteur privé.
50 % déplorent ne pas avoir été informée au sein de leur établissement de leurs droits en termes de temps de travail (durée, congé...), de protection sociale, de formation contre 20 % qui l’ont été, et c’est pire encore en ce qui concerne l’action sociale.
Ce qui montre tout le chemin à parcourir par l’institution qui se doit d’informer ses agentes…
Compte rendu du GT du 6 novembre 2025
Le rectorat de Grenoble a présenté aux organisations syndicales le projet de cadre de gestion académique des AEd, suite à la publication en catimini, sans aucune information et consultation préalable, de la circulaire ministérielle,le 17 septembre 2025 au Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale.
Les résultats de l’enquête ont permis d’appuyer nos revendications :
pour le recrutement en CDD, nous avons demandé :
- que les contrats de 3 ans deviennent la norme, rien ne justifiant qu’actuellement la totalité des AEd soit recrutée en CDD de 1 an. L’administration nous a dit « entendre notre demande » mais que « ce n’est pas simple » car les crédits sont annuels.
- des clarifications sur la procédure de recrutement et la façon dont l’académie pouvait s’assurer que le choix des candidates par les cheffes d’établissement réponde à des critères objectifs de non-discrimination. Le rectorat a indiqué que les AEd peuvent postuler à la fois auprès des établissements et via l’application SIATEN. L’information va être clarifiée sur le site du rectorat.
Nous avons également demandé pourquoi le temps de travail annuel des CDD continue d’être 1607h sur les contrats alors que la politique académique est de déduire les jours de fractionnement pour un temps de travail ramené à 1593h. Le rectorat nous indique que c’est à cause du paramétrage de l’application qui va être corrigée.
pour l’accès au CDI, nos interventions ont porté sur :
- la demande d’un cadrage académique clair et transparent sur le quota d’équilibre CDD/CDI et le périmètre géographique de la CDIsation. L’administration nous indique que si la CDIsation n’est pas possible dans l’établissement, « un périmètre plus large est regardé ».
- la demande de règles de mobilité au sein de l’académie pour pouvoir changer d’établissement d’exercice. Un inspecteur de vie scolaire s’est inquiété de notre demande, parlant « d’un véritable changement de culture » si les cheffes ne peuvent plus choisir les AEd, très révélateur de l’arbitraire et de la précarité dans lesquelles évoluent les AEd. Un aveu en creux qu’un AEd a tout intérêt à ne pas contrarier son chef d’établissement.
- la grille de rémunération : en l’absence de grille nationale (revendiquée par le SNES-FSU), chaque académie définie sa propre de rémunération. Le rectorat de Grenoble a fait une proposition avec un premier niveau à l’indice 375 puis une augmentation de 5 points à chaque passage au niveau supérieur tous les 3 ans, en se basant sur la grille de rémunération des AESH.
Nous avons argumenté pour un premier indice de rémunération supérieur à 380 et un avancement accéléré sur les premiers niveaux afin de rattraper le décalage induit par la stagnation de la rémunération pendant les six premières de CDD (indice majoré 366). La grille est donc encore a l’étude actuellement et sera effective après publication à la date du 1er septembre 2025.
Nous avons de nouveau dénoncé le problème de remplacement des AEd en CDI, qui n’existe que dans notre académie, et qui pousse chaque année des cheffes d’établissement à donner des avis négatifs par crainte des problèmes de remplacement. Aucune réponse de l’administration.
Nous avons également interrogé sur la possibilité pour les AEd de se former pour évoluer au sein de l’Éducation Nationale. Le rectorat rappelle la possibilité de demande un congé formation et de mobiliser le CPF pour lequel les AEd et les AESH sont identifiés au sein des commissions comme personnels prioritaires.
Nous avons profité de ce GT pour dénoncer une nouvelle fois les problèmes de trop-perçus engendrés par la lenteur de traitement des arrêts maladie et demander des nouvelles de l’application de la décision du conseil d’état du 16 juillet 2025 d’octroi aux AEd et AESH de la prime REP/REP+ ayant exercé en éducation prioritaire avant le 1er janvier 2023.
Le rectorat nous a informé qu’il venait de recevoir les instructions ministérielles, que chaque AEd en poste serait contactée mais que cela ne sera pas possible pour les ancien.nes AEd.
Les conditions d’emploi des AEd restent de notre point de vue toujours aussi insatisfaisantes, la mobilisation demeure nécessaire.
Le SNES-FSU revendique :
- Son exigence d’une grille salariale nationale et un salaire minimum de 1850 € nets
- Un temps de travail hebdomadaire de 24 heures pour un temps plein
- Aucun CDD de moins de trois ans et un encadrement strict et équitable du passage en CDI après
six ans d’exercice - Un recrutement et une évaluation académiques sur critères transparents
- Le droit à la mobilité et la portabilité du CDI d’un poste à l’autre
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