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Investir dans l’Education c’est miser à long terme sur la formation et la culture pour dynamiser le développement économique et social. Mais l’Etat au contraire se désengage, en supprimant des postes, en diminuant les horaires, en réduisant les savoirs, en abaissant le niveau d’exigence pour les élèves les plus fragiles.
Avec les projets ministériels, ce sont les options, la variété des modes d’entrée dans les apprentissages qu’on ampute, ce sont les diplômes nationaux qu’on attaque, ce sont les choix d’orientation qu’on limite. La question du parcours des élèves doit être centrale parce que la préoccupation de la meilleure voie de réussite pour chacun est une exigence démocratique, une nécessité sociale.
Mais, aujourd’hui, le premier objectif du gouvernement c’est surtout que l’appareil de formation coûte moins cher en imposant les cheminements les plus rapides possibles !
Quel avenir pour ceux qui sont en difficulté et auraient besoin de temps, d’aides spécifiques données par des personnels qualifiés de l’Education Nationale (Conseillers d’orientation-psychologues, psychologues scolaires, enseignants spécialisés des RASED, personnels de vie scolaire, assistants sociaux..) ?
Tout cela est jugé trop coûteux et inutile. La mise en place d’orientations pré-professionnelles dès la 5e débouchant sur de simples certifications régionales adaptées aux débouchés locaux et immédiats leur sera proposée !
Quel avenir pour ceux qui ont besoin de l’appui d’un co-psy suffisamment disponible pour les aider à développer des motivations pour leurs études, à tracer progressivement les contours de celui ou celle qu’ils aimeraient devenir, à trouver dans leurs projets les ressources nécessaires pour avoir envie d’apprendre. Qui pourra les accompagner pour leur permettre de surmonter le poids des déterminismes de tous ordres, d’approcher la réalité des métiers et d’oser des orientations ambitieuses ? Des professeurs débordés par la multiplication des tâches qu’on veut leur imposer tenteront de les accompagner. Les insatisfaits et les plus fortunés pourront toujours se payer les services de « coachs » privés mais sans aucune garantie ni de qualification, ni de respect déontologique.
Quel avenir pour ceux qui souhaitent disposer de conseils et d’informations objectives et fiables ? Les fédérations patronales et le secteur marchand y pourvoiront en fonction de leurs intérêts et non des aspirations des jeunes et de leurs familles !
Mais, est- ce l’Ecole que nous voulons ?
Parents, personnels de l’Education Nationale, étudiants, lycéens, élus Vous qui n’acceptez pas l’externalisation et la privatisation de tout ce qui peut l’être dans l’Ecole , en particulier le champ du suivi individualisé, du conseil, de l’aide à l’élaboration des projets d’avenir, de l’information sur l’orientation,soutenez avec nous cet appel pour que
• L’Education reste une priorité nationale, demeure également ambitieuse pour tous les jeunes, sur tout le territoire et débouche sur des emplois qualifiés et stables,
• L’orientation ne soit pas réduite à une gestion des flux essentiellement déterminée par l’origine sociale mais soit inscrite dans une perspective de développement maximal des capacités de chacun grâce à des voies diversifiées et des passerelles multiples,
• Les résultats des travaux de recherche sur l’Education et l’orientation éclairent la réflexion pédagogique et soient pris en compte dans les réformes
• Nul ne puisse s’improviser conseiller d’orientation mais que cette mission continue à être confiée à des psychologues de l’Education Nationale beaucoup plus nombreux, dotés d’une formation et d’une qualification spécifiques, membres des équipes pluri professionnelles des établissements au service des jeunes et des parents, travaillant en complémentarité avec les enseignants,
• Soit préservé le réseau des CIO, premiers services publics de proximité de l’Education Nationale gratuits et compétents pour l’information et le conseil sur la scolarité et l’orientation.
Appel à l’initiative du SNES
Appel soutenu par : ACOPF (Association des conseillers d’orientation-psychologues france), AFPEN (Association des psychologues de l’education nationale 1er degré), FIDL (Fédération indépendante et démocratique des lycéens), FSU (Fédération syndicale unitaire), SFP (Société française de psychologie), SNEP (Syndicat national de l’éducation physique), SNUEP (Syndicat unitaire de l’enseignement professionnel), SNUIPP (Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs d’école), UNEF (Union des étudiants de france), UNL (Union des lycéens), UNSEN-CGT (Union nationale des syndicats de l’education nationale)
Exigeons une autre conception de l’orientation et les moyens d’assurer à tous les jeunes un avenir ouvert et des orientations ambitieuses.