La subvention régionale de fonctionnement des lycées sera encore en baisse cette année. Alors que tout augmente, les établissements sont donc contraints à de nombreux renoncements et à une baisse de la qualité d’accueil.
Bienvenue dans la région la mieux gérée de France !
Il faut que chaque euro dépensé soit un euro utile pour l’avenir, sans creuser la dette laissée à nos enfants. Notre budget est conçu sur quelques principes simples : des dépenses de fonctionnement administratif qui n’augmentent pas plus vite que les recettes, pas de hausse d’impôts ni de taxes, et ne pas entrer dans une mécanique de surendettement. Tout ceci est au service d’un objectif : investir, pour permettre à notre Région de préparer l’avenir.
Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes
Mais il ne faut pas oublier de citer aussi ceci :
la Région augmente donc son investissement sans jamais augmenter la fiscalité.
L’exécutif régional a donc fait le choix de geler les dépenses de fonctionnement et même de les baisser pour augmenter l’investissement afin de ne pas augmenter la fiscalité.
Quand tout augmente sauf le budget, le service baisse !
Or si les dépenses de fonctionnement n’augmentent pas plus vite que les recettes, qui elles n’augmentent pas non plus, dans un contexte généralisé de hausses des prix, il en résulte mécaniquement une baisse du niveau de fonctionnement.
Résultats : dans de nombreux établissements, on ne sait pas si on va pouvoir mettre du chauffage jusqu’à la fin de l’année ! La région n’a même pas été en mesure de rassurer les chefs d’établissement sur ce point.
On ne compte plus le nombre d’établissements en difficulté pour entretenir et maintenir leurs locaux : ici on condamne des toilettes, on verrouille définitivement l’ouverture des fenêtres avec des vis par crainte qu’elles ne tombent, là on lave les sols à l’eau (froide cela va sans dire) sans détergent, et qu’une seule fois par semaine par manque de personnels d’entretien, agents régionaux rappelons-le.
Les crédits pédagogiques, premières victimes de cette politique budgétaire !
Quant aux dépenses pédagogiques, on n’en parle même pas. Dernière roue du carrosse, quand toutes les dépenses obligatoires ont été couvertes, gaz, électricité, eau, contrats de maintenance en tout genre, on peut alors commencer à regarder ce qu’il reste pour travailler. Parce que oui, il faut parfois le rappeler, un lycée, c’est un établissement d’enseignement !
Le budget 2024 s’annonce dans la droite ligne des précédents.
Avec un maintien des investissements et une baisse globale de la dotation de fonctionnement aux lycées de 14,6 %, l’année 2024 se présente très mal.
Rappelons que ce même exécutif a fait le choix idéologique de financer les lycées privés à hauteur de 200 millions d’euros jusqu’en 2030 alors que la région n’y est pas tenue. Ça représente tout de même plus 82 000€ manquants par an pour chaque lycée public (au nombre de 304) !! De quoi se payer un peu de chauffage...
Agir dans les établissements pour ne pas laisser faire
Nous appelons les élus au Conseil d’Administration des établissements à ne pas laisser passer des budgets qui amputent gravement les activités pédagogiques et à voter des budgets mis à l’équilibre avec prélèvements sur fonds de réserve pour compenser le gel des subventions de fonctionnement.
C’est possible, c’est la décision du CA.