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La CA académique s’est réunie le jeudi 7 janvier au lycée Pablo Neruda que nous remercions de son accueil. Elle a adopté les motions suivantes.
Motion générale
Le pouvoir en place poursuit sa politique de démantèlement des services publics. S’emparant des discours pédagogiques, démocratiques, voire de café du commerce, il n’en vise pas moins les mêmes objectifs : casser ce qui sert la collectivité, dont le service public d’éducation, pour d’une part réduire les dépenses publiques — et par là poursuivre la politique d’allègement fiscal des plus hauts revenus, confirmée par l’excellente santé du CAC 40 — et d’autre part en offrir des pans entiers à l’appétit du secteur marchand. Pour surmonter les résistances rencontrées, il envisage désormais de déconcentrer au plan local la mise en œuvre de sa politique (le sale boulot aux chefs d’établissements) : suppressions d’enseignements, de dédoublements ou d’allègements, management des personnels, y compris le recrutement, la formation et certains aspects de la rémunération. Par ailleurs, ces réformes de la maternelle à l’université sont des choix de société. Entre autres, la mise à mal des filières technologiques entérine sans le dire des choix économiques pour notre pays : la production industrielle a-t-elle encore une place dans notre pays ? De même, la réforme Fillon du collège dont la finalité n’est plus de mener aux trois voies du lycée, mais de fournir un kit utilitariste de compétences, accentue la logique de tri social ; seule une minorité de la jeunesse pourra accéder à une formation complète de qualité contre la simple employabilité pour la majorité.
Dans cette logique, la disparition organisée des COPsy entraîne un surcroît de travail pour des enseignants incompétents pour assurer la spécificité des missions d’orientation. Par ailleurs, la dérive actuelle autour du leurre de la connaissance des métiers favorise une entrée des organismes privés qui entraîne la marchandisation insidieuse de l’orientation.
Le SNES s’est donné le temps de rechercher l’unité syndicale la plus large possible et a constaté que, sur un certain nombre de dossiers (lycées, EPLE), cette unité n’était pas possible avec des organisations qui soutiennent la politique gouvernementale.
A la suite du premier coup de semonce du 24 novembre, le SNES a pris l’initiative d’un plan d’action en janvier, dans les lycées et les collèges.
La CA académique du SNES approuve ce plan et appelle à le renforcer. Face aux attaques répétées du gouvernement, une mobilisation audacieuse est à l’ordre du jour :
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- faire connaître à l’ensemble des personnels les projets pour la rentrée 2010 par tous les moyens possibles (heures mensuelles, AG, journées ou demi-journées banalisées investies, etc.) : réformes des lycées, des EPLE (réaffirmons notre refus des conseils pédagogiques !), orientation, budget, absence de revalorisation, suppression de la formation des stagiaires, etc. Nous appelons les personnels et leurs élus en CA notamment à s’opposer à toute anticipation de de la réforme en CA.
- prendre contact avec les parents d’élèves et les élèves pour organiser des réunions publiques et envisager les actions communes à développer au plan local. Il s’agit d’interpeller l’opinion (tracts communs, communiqués de presse, actions de médiatisation) comme les politiques (interpeller les élus nationaux et locaux de la circonscription, le canton ou la commune de l’établissement)
- le 14 janvier, journée nationale d’action. Démultiplier les initiatives : heures syndicales, AG, communiqué de presse des établissements, conférences de presse départementales et académique, interpellation des élus, lettres au recteur et IA en vue du CTPA académique de répartition des moyens du 19, préparation des Assises nationales des formations technologiques du 29 janvier à Paris (rédaction de motions, de contributions à envoyer au S3 et au S4), mise en débat des poursuites de l’action et de leurs modalités.
- le 19 janvier (jour du CTPA de répartition des moyens d’enseignement 2d degré), la section académique du SNES appelle à faire de cette journée une journée de grève avec distribution de tracts aux élèves et parents, suivie d’un rassemblement de délégations d’établissements à 14 h au rectorat, pour les raisons suivantes : préparer la journée du 21, dénoncer les effets locaux des réformes nationales et la mise en cause du paritarisme et de la représentativité des élus du personnel par le recteur de Grenoble.
- le 21 janvier, grève nationale à l’appel de la FSU, CGT et Solidaires… dans l’ensemble de la Fonction Publique, victime dans son ensemble du dogme de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux et du gel des salaires et pensions. Nous devons y tenir toute notre place contre la casse du service public d’éducation.
- Le 29 janvier, Assises nationales des formations technologiques, qui réuniront à l’initiative du Snes des enseignants (au moins 2 par académie), des élèves, des salariés et des chefs d’entreprises.
- le 30 janvier, manifestation nationale à l’appel de la FSU pour l’Education à Paris. Inscrivez-vous, faites inscrire vos collègues et organisez la collecte (un déplacement revient à 100 euros).
Ce plan vise dès à présent à instaurer un rapport de forces de nature à faire reculer le gouvernement. Dans cet objectif, la question des revendications, de la diversification des actions (occupation, blocages…), notamment en lien avec les élèves et les parents, est à mettre en débat dès les journées d’action des 14, 19 et 21 janvier.
Votes : 24 Pour – 0 Contre – 3 Abstentions – 0 Refus de Vote
Motion formation des enseignants
En dépit de la mobilisation, le ministère reste sourd et essaie de passer en force sur le dossier de la formation des enseignants. L’affectation des stagiaires aura de lourdes conséquences sur la formation des futurs enseignants et sur les conditions d’exercice dans les établissements. L’affectation des stagiaires sur 18 heures (ou 15 heures), avec un temps de formation au cours de l’année correspondant à l’annualisation du tiers de service dévolu à la formation des stagiaires, conduira inévitablement à la mise en responsabilité à temps plein d’enseignants non-formés devant les classes et à la déstructuration des équipes pédagogiques. Le recours envisagé des étudiants dans le cadre des stages 108h pour remplacer les enseignants stagiaires lors de leur formation poursuit la logique de précarisation. Au-delà des conséquences sur la formation, les projets d’affectation des futurs enseignants stagiaires sur des emplois de titulaires auront comme effet de limiter les possibilités de mutation des collègues. La section académique du SNES appelle les collègues à refuser dès cette année la mise en place de ces stages 108h et à combattre la réforme Chatel-Pécresse de la formation des maîtres.
Votes : Unanimité
Motion précarité
En raison de la pénurie de postes aux concours et de l’absence de mise en place d’un plan de titularisation, le recours à la précarité s’accentue et s’aggrave. Le rectorat ne cesse d’imposer massivement aux collègues non titulaires des vacations plutôt qu’un contrat, ce qui représente un détournement de la loi. Le recours à l’intérim dans la Fonction Publique, rendu possible par le vote de la loi mobilité, constituerait une dégradation supplémentaire des conditions de remplacement et une nouvelle menace pour le statut. Cette externalisation des missions mettrait en concurrence non titulaires déjà recrutés et intérimaires, aggraverait la rotation de personnels précaires et consacrerait l’omnipotence du chef d’établissement.
Votes : Unanimité