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Situation des stagiaires
La situation des stagiaires est, cette année, toujours critique.
En effet, la décharge de 3h pour les enseignants, 6h pour les CPE n’est pas toujours effective au niveau national. Dans notre académie, des stagiaires ont connu une pression « bienveillante » de la part de chef d’établissement pour accepter des heures supplémentaires, les moyens pour compenser les décharges des stagiaires n’ayant été fournis par le rectorat que quelques jours avant la rentrée de septembre et souvent en heures supplémentaires inabsorbables par les collègues titulaires.
Comme l’année dernière, les stagiaires se retrouvent dans des situations difficiles, du fait du non respect des circulaires. Il n’est pas rare que l’on confie des classes à examen à des stagiaires, plus de deux niveaux d’enseignement, voire que des stagiaires soient à cheval en collège et lycée. De même, des supports de stage existent toujours dans les établissements difficiles de l’éducation prioritaire ou dans les SEGPA, sans compter les postes sur deux établissements éloignés.
Enfin, des journées de formation se transforment en calvaire pour des stagiaires qui doivent rejoindre Grenoble pour une journée en partant de Nyons ou d’Abondance en Haute-Savoie.
En plus de la journée hebdomadaire de formation, s’ajoute, pour 25% des stagiaires au moins, l’obligation de suivre des formations en vue de l’obtention du certificat en langue de niveau 2 (CLES 2) et du certificat informatique et internet de niveau 2 enseignant (C2i2e). Dans au moins 3 académies (Lyon, Créteil et Poitiers) ces formations sont payantes et il faut dans tous les cas acquitter les frais pour passer ces certifications.
Le SNES et les autres syndicats de la FSU, revendiquent depuis 2010 l’abrogation de l’exigence de ces certifications.
Afin qu’aucun stagiaire ne perde le bénéfice du concours pour cette seule raison, une pétition est à signer en ligne ou vous pouvez télécharger ci-dessous la version papier à transmettre à la section académique.
Résorptions de la précarité, comment l’Etat remercie les contractuels
Le SNES et les autres syndicats de la FSU luttent pour un plan massif de titularisation des contractuels, contractuels dont le rectorat de Grenoble est un gros consommateur. Alors, en remerciement des années passées comme contractuel, d’avoir réussi le CAPES interne, le rectorat reprend 0an00mois00jours pour l’avancement de ces nouveaux enseignants stagiaires qui ont parfois jusqu’à 9 ans d’ancienneté comme non-titulaires.
Les contractuels de l’Éducation nationale pâtissent des conditions actuelles de reclassement et notamment de la « clause butoir », maintenue dans le décret de décembre 1951, qui stipule que ces dispositions ne peuvent avoir pour conséquence de placer les intéressés dans une situation plus favorable que celle qui résulterait de leur classement à un échelon égal ou immédiatement supérieur à celui perçu auparavant. La grande majorité des non-titulaires en CDD ne voient jamais leur indice évoluer et stagnent à l’indice 367, indice le plus fréquemment retenu par les recteurs. Cette absence d’avancement, conjuguée à l’arbitraire de la clause butoir, engendre pour la majorité un reclassement au troisième échelon de la grille, ce qui revient à nier leur ancienneté de non-titulaire, alors qu’une réelle prise en compte de l’ancienneté leur permettrait un reclassement plus favorable. Cette clause butoir est d’autant plus injuste qu’elle a été supprimée de l’ensemble des statuts de fonctionnaires. SNES, SNEP et SNUEP réclament de longue date sa suppression pour les corps enseignants, d’éducation et d’orientation, et ont engagé des recours juridiques pour tenter de la faire invalider. Certains PLP sont doublement pénalisés : leur reclassement les prive de la prise en compte de l’expérience professionnelle acquise hors Éducation nationale et les amène à être considérablement moins bien payés en tant que titulaires que lorsqu’ils étaient contractuels. De quoi les dissuader d’accéder à la titularisation !
Et pour l’année prochaine ?
Le ministère n’envisage pas, à l’heure actuelle, de modifier les conditions d’entrée dans le métier des stagiaires à la rentrée 2013, qui n’auront toujours que 3h de décharges pour les enseignants et 6h pour les CPE. Vincent Peillon a accueilli les stagiaires à la rentrée 2012 en leur promettant qu’ils seraient la "troisième génération sacrifiée" et la dernière. Avec la rentrée 2013, Vincent Peillon en sacrifie une autre.
Le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNESup-FSU considèrent que les annonces de Vincent Peillon instaurant le concours en M1, si elles étaient confirmées, iraient à l’encontre d’une formation professionnelle et universitaire de qualité pour les enseignants.
En reprenant ce scénario, sorte de masterisation minimale, le gouvernement fait un retour à ce qui existait avant la réforme de 2009 : un concours passé à Bac + 4, suivi d’une seule année de formation alternée et rémunérée sous statut de fonctionnaire-stagiaire. En l’enveloppant d’un diplôme de master, ce dispositif multiplie les incohérences et n’apporte pas d’améliorations par rapport aux IUFM d’avant 2009. Il reste donc très en deçà de la reconstruction de la formation des enseignants qu’exige la refondation de l’école.
En effet, il rendrait impossible la formation intégrée (disciplinaire et professionnelle à la fois), ainsi que la formation à et par la recherche. L’année de master 1 couplée avec la préparation au concours risque d’entraîner le report de tout élément de professionnalisation à après le concours, et le master 2 à mi-temps en responsabilité sur le terrain empêcherait toute formation par la recherche et toute préparation réelle à un véritable master.
Nous le constatons déjà avec l’aménagement dans l’urgence des maquettes de master 1 pour le concours exceptionnel de juin 2013 : la pré-professionnalisation et l’initiation à la recherche passent à la trappe !
Nous demandons donc, pour respecter la cohérence du master et assurer une formation à la fois professionnelle et disciplinaire, un concours en fin de master 2, avec des pré-recrutements en L3.
Pour répondre aux besoins des différentes filières et pour permettre différents parcours aux étudiants pour entrer dans le métier, nous demandons plusieurs voies pour arriver au concours.
Nous demandons du temps et des moyens pour construire des masters ambitieux sur deux années.
Nous demandons des garanties pour que les futures ESPE puissent, en lien avec l’ensemble des composantes de l’université, enclencher une véritable refondation de la formation des enseignants du second degré.
La session exceptionnelle de juin 2013 est tout un symbole de la politique du gouvernement avec des étudiants qui n’auront qu’un demi salaire pour suivre leur M2, préparer les oraux d’admission et enseigner plus d’un tiers temps devant les élèves.
Pour dénoncer ces conditions et la continuité de la politique précédente dans le domaine de la formation des enseignants, le SNES invite tous les syndiqués à alerter les collègues, à signer massivement la pétition à faire témoigner les stagiaires de leur situation (une enquête nationale est à remplir en ligne).
Dans cette période de mutations, il est important que chaque stagiaire soit épaulé et informé. Il est essentiel d’inviter les stagiaires à se rendre aux multiples réunions d’information et à se syndiquer.