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La section académique a adressé un courrier à l’ensemble des parlementaires de l’académie de Grenoble. Ci dessous notre courrier et les premières réponses parvenues.
Suite à l’audience du 6 février au cours de laquelle le Recteur de l’académie a renvoyé à la « représentation nationale » la responsabilité des suppressions de postes et de leur transformation en heures supplémentaires, la section académique à adressé à chaque député et sénateur de l’académie le courrier reproduit ici.
A la date du 4 mars, quelques réponses sont déjà parvenues à la section académique.
Messieurs Bernard PIRAS, Sénateur de la Drôme, et Louis MERMAZ, Sénateur de l’Isère, accusent réception de notre courrier. M. MERMAZ nous précise qu’il a « fait part de nos observations à M. Xavier DARCOS et au groupe socialiste du Sénat ». M. PIRAS assure « partager pleinement notre inquiétude liée aux nombreuses suppressions de postes et aux heures supplémentaires » ; il rappelle que son groupe est intervenu dans les débats budgétaires pour dénoncer cette situation« et ajoute qu’en tant que Maire, il »constate chaque jour la dégradation du service rendu par l’Education nationale, conséquence directe des contraintes budgétaires".
Madame Annie DAVID, Sénatrice de l’Isère, manifeste son intérêt pour notre courrier ; elle rappelle qu’elle n’a eu de cesse, au sein du groupe « Communiste Républicain et Citoyen », de « lutter, dans la mesure de ses moyens et de ceux de son groupe politique, contre la casse du service public d’éducation et de la dénoncer ». Madame DAVID ajoute que « l’efficacité de l’EN dépend grandement de l’efficacité des enseignants » qui pour cela doivent « pouvoir exercer leur métier dans de bonnes conditions matérielle et morales ». Elle se prononce donc pour une politique totalement différente : plus de postes pour former davantage d’enseignants, des programmes « plus adaptés et moins orientés, de véritable moyens pour les enseignants et les élèves, notamment dans les zones dites difficiles. » Elle critique donc les choix du gouvernement qui aborde l’éducation « selon une logique comptable et non comme un véritable service public ». Selon elle, les suppressions de postes devraient être annulées et d’autres devraient être créés. Madame DAVID indique enfin « qu’elle ne souscrit pas aux conclusions du rapport Pochard. »
Monsieur Michel ISSENDOU, Député de l’Isère, « partage pleinement notre sentiment d’indignation. » Il ajoute : « si un effort de rationalisation de la dépense publique est nécessaire, le présent gouvernement, prisonnier d’une vision à court terme, semble avoir oublié que l’avenir de notre pays ainsi que sa place et son rayonnement dans le monde dépendent largement des efforts qui sont aujourd’hui consacrés à l’éducation ». Son expérience de parlementaire et de terrain lui ont permis de « constater les contraintes de plus en plus importantes qui pèsent sur le métier [...] autant d’obligations chronophages que les professeurs remplissent avec le plus grand sens des responsabilités ». Dans ce contexte, Monsieur ISSENDOU estime que notre « formidable dévouement n’est pas récompensé à sa juste valeur » et partage notre analyse de la paupérisation des enseignants et de la nécessaire revalorisation de nos métiers. Il rappelle les positions et les votes du groupe socialiste et condamne « une réforme qui vise à la compression des budgets et à l’adoption de critères de gestion issus du monde de l’entreprise, sans réflexion sur le rôle et la place de l’éducation dans la société. »
Messieurs François BROTTES, Député de l’Isère, et Olivier DUSSOPT, Député de l’Ardèche, ont également accusé réception de notre courrier. Si Monsieur DUSSOPT précise qu’il partage la volonté « d’offrir aux enseignants de meilleures conditions de travail (effectifs réduits, horaires de travail, revalorisation des salaires) », l’un et l’autre insistent surtout sur « l’erreur » ou « l’amalgame » (M. BROTTES) que constitue notre interpellation, en faisant peser « indistinctement la responsabilité [de la situation] sur l’ensemble des parlementaires » (M. DUSSOPT). Nous leur avons répondu, afin de dissiper tout malentendu, que pour nous les assemblées étaient collectivement responsables de leurs décisions budgétaires et législatives, indépendamment du positionnement individuel ou de groupe de leurs membres ; par ailleurs une organisation indépendante comme le SNES, si elle n’ignore pas qu’il existe une majorité et une opposition, n’a pas à « trier » selon les appartenances ou les votes, lorsqu’elle choisit de s’adresser à la représentation nationale. En revanche, la contrepartie de cela est notre engagement à publier, en direction de nos adhérents comme de l’ensemble de nos collègues, les réponses qui nous seront apportées, ce que nous faisons ici volontiers.
Pour le moment, la section académique n’a reçu aucun courrier de représentants de la majorité, assumant la défense des choix budgétaires et politiques : il est peut-être nécessaire de les relancer localement.