Le SNES-FSU appelle à rejoindre les manifestations le mardi 12 décembre à 10h30 devant la DSDEN de Valence et à 14h devant le rectorat de Grenoble contre la réforme de la voie professionnelle. Un préavis de grève est déposé.
La réforme de la voie professionnelle annoncée par le président Macron est brutale sur la forme et dangereuse sur le fond. La méthode ne change pas : une verticalité qui ne surprend plus, aucun bilan de la réforme précédente, aucune concertation en amont de cette annonce brutale et une feuille de route tardive et floue alors même que des décisions lourdes de conséquences sont en préparation. Emmanuel Macron persiste à vouloir imposer aux personnels une réforme calquée sur le modèle de l’apprentissage, particulièrement discriminant, alors même que les lycées professionnels accueillent les élèves les plus fragiles socialement et économiquement. Le président de la République continue de s’inscrire dans une ligne du moins d’École, tout en franchissant une étape supplémentaire, en mettant la formation professionnelle, et de fait les jeunes les plus en difficulté, au service direct des entreprises. Ce projet de réforme est donc celui de la relégation scolaire et sociale de près d’un tiers de la jeunesse de ce pays. Inacceptable.
Des conséquences en collège, lycée général et technologique
Cette réforme va avoir de lourdes conséquences pour les élèves de la voie professionnelle, les professeurs des lycées professionnels, mais elle va aussi produire ses effets en collège et en lycée. Ainsi, l’expérimentation d’un dispositif d’information à l’orientation en 5e est en réalité, sur le fond, un dispositif dangereux pour les élèves et les personnels. Il aura pour conséquence de réduire les ambitions scolaires des élèves les plus fragiles aux seuls besoins économiques du territoire, assignant ces élèves à résidence géographique et sociale. Aborder l’orientation uniquement sous l’angle de la découverte de certains champs professionnels revient à occulter les questions du développement à l’adolescence, des biais sociaux ou de genre. Ce dispositif participe activement à la marchandisation de l’information pour l’orientation et au contournement des Psy-ÉN, déjà bien orchestrés par les Régions.
Cette réforme pourrait aussi fragiliser les BTS. Déjà en 2019, la réforme de la voie professionnelle avait drastiquement réduit le nombre d’heures d’enseignement (particulièrement en disciplines générales). Les bacheliers sont entrés dans les études supérieures moins bien armés, se décourageant très rapidement. En réduisant encore le nombre d’heures d’enseignement général, comment croire que les bacheliers professionnels seront prêts à réussir en BTS ? Cela revient à leur fermer encore la porte des études supérieures.
Vision utilitariste de l’École
Cette réforme est une attaque frontale contre la voie professionnelle et ses personnels, mais elle est aussi animée par une logique délétère : elle assigne chacun à résidence sociale et géographique et l’État fera ainsi des économies. A cette logique utilitariste, nous répondons par une ambition émancipatrice pour la jeunesse, toute la jeunesse. Parce que nous partageons avec le SNUEP-FSU l’idée que les collèges et lycées professionnels, généraux, technologiques, polyvalents sont des lieux de formation scolaire, citoyenne et professionnelle, parce que l’Ecole doit être émancipatrice et citoyenne, le SNES-FSU appelle les personnels à se mobiliser pour combattre cette réforme : réunion d’informations, manifestations le 12 décembre.
La réforme décryptée
Le SNUEP-FSU consacre un large dossier à la réforme de la voie professionnelle.
Appels intersyndicaux pour le 12, décryptage de la réforme sont disponibles sur cette page.