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Réuni à la Bourse du Travail de Grenoble jeudi 5 et vendredi 6 mars, avec la participation de Daniel ROBIN, co-secrétaire général du SNES, le congrès académique, au terme de deux jours de travail sur les différents thèmes du congrès, a adopté le texte action suivant. Les photographies ont été prises pendant le congrès. Les autres textes adoptés seront publiés au fur et à mesure de leur mise en forme, après correction des derniers amendements.
La crise du capitalisme dite financière révèle à beaucoup de salariés, retraités, citoyens, la nature prédatrice du système et les injustices qu’il engendre, accompagnées de licenciements massifs. Loin de se résigner et d’accepter de nouveaux reculs, la population soutient les mobilisations qui ne cessent de s’amplifier comme en a témoigné l’immense succès du 29 janvier. Le gouvernement, le MEDEF ont été contraints de tenir un rendez-vous dit social, le 18 février. Ce sommet n’a accouché que d’une souris : si 2 milliards sont annoncés pour les « victimes de la crise », rien n’est remis en cause sur les orientations prises contre les services publics d’éducation, de santé, et contre le système judiciaire. Rien non plus sur des augmentations de salaires, et il est même annoncé de nouveaux cadeaux au patronat à travers le projet de suppression de la taxe professionnelle. Pire même, la crise sert de prétexte pour accélérer les contre réformes libérales et accroître la précarité.
Cependant, la fin 2008 et le début 2009 montrent une inversion du rapport de forces (à laquelle les mobilisations de 2007 et 2008 du SNES et de la FSU ont contribué). Aujourd’hui c’est le mouvement social qui impose son rythme au gouvernement, l’obligeant à reporter ou louvoyer avec médiateurs à la clé (réforme du lycée, réforme de l’enseignement supérieur, réforme de la carte hospitalière).
Le mouvement puissant en Guadeloupe met en évidence, dans des conditions certes particulières, l’opposition frontale entre salaires et profits, entre salariés ou chômeurs et patronat de choc : pour la première fois depuis longtemps, c’est ce dernier qui est sur la défensive et qui doit céder devant le rapport de force installé dans la durée.
L’expérience de la Guadeloupe est riche d’enseignements dans la détermination, l’organisation démocratique à la base menant à la reconduction d’actions générales et unitaires ; dans des conditions particulières, qui la rendent difficilement transposable en métropole. L’unité d’action syndicale maintenue pour la mobilisation du 19 mars permettra de remettre gouvernement et patronat sous pression. Cependant rien n’est gagné, le SNES doit engager toutes ses forces pour la réussite de cette journée de grève et de manifestation. Il invite chacun à bien peser les enjeux pour tous les salariés comme pour tous les personnels de notre propre secteur.
Pour l’emploi : il faut réaffirmer que le rétablissement des postes supprimés dans la fonction publique est un investissement pour l’avenir et non une charge, comme semble en avoir pris conscience une bonne partie de la population.
Pour les salaires, retraites et pensions, il faut rappeler qu’une des causes de l’endettement des ménages et de la crise est la faiblesse du pouvoir d’achat et l’inégalité de la répartition des richesses. L’augmentation du pouvoir d’achat est une des clés de la relance et de la lutte contre le chômage. Cette augmentation est aussi indispensable à nombre de nos concitoyens pour leur assurer une vie décente et digne.
Pour l’éducation : il faut rappeler notre opposition au projet Darcos de formation des enseignants, de « réforme » du lycée et de création de médiateurs de vie scolaire. En ce sens le congrès appelle les CA d’établissement à refuser leur recrutement. Le rapport de forces, que nous avons créé, est plus en notre faveur : il faut d’abord imposer les conditions d’un véritable débat démocratique dans tous les établissements afin d’avancer nos propositions sur notre projet éducatif. Dans ce domaine comme dans d’autres, toute tentative de contourner la représentativité syndicale sera dénoncée et combattue.
Le SNES doit tout faire pour réussir le 19 mars. Sans attendre, il est de sa responsabilité de proposer des suites d’action dans le souci permanent de maintenir l’unité syndicale sur des contenus de haut niveau. Dans ce contexte, notre syndicat, ses militants et ses adhérents doivent s’emparer de tous les rendez-vous d’action. Ils étaient présents devant les sièges départementaux du MEDEF à l’appel de l’intersyndicale le 5 mars, ils le seront le mercredi 11 mars à l’appel de la FSU, "de la maternelle à l’université". C’est à cette condition que, face aux résistances capitalistes, nous pourrons inscrire l’action dans la durée, sans exclure aucune forme de mobilisation décidée par les collègues, pour imposer l’émergence d‘autres choix économiques et sociaux.
Pour : 47
Contre : 1
Abstentions : 2
Refus de vote : 1